Il faut du temps pour réapprendre à vivre.
Izumo retrouve le chemin de l'école d'exorcisme après un accident qui à failli lui coûter la vie. Et, tout en découvrant de nouvelles personnes, elle doit retrouver ses forces. Au moment où fleurissent les...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Le mois de février était l'un des préférés d'Izumo. La neige avait commencé à fondre doucement, les premiers rayons de soleil apparaissaient et réchauffaient les peaux, les oiseaux recommençaient à chanter gaiement. Agenouillée devant l'autel de la divinité Inari, Izumo priait. Comme chaque jour, elle se devait de suivre ce rituel religieux imposé par son clan. L'adolescente posa la tête au sol et dans une dernière prière, elle fit glisser son offrande face à la statue représentant le Kami. La noiraude se releva, remit correctement son kimono avant d'atteindre la sortie du temple. En sortant, elle se retourna une dernière fois face à l'autel et s'inclina respectueusement avant d'enfin sortir.
L'adolescente remit ses sandales une fois à l'extérieur et partit vers le jardin du domaine familial, là où elle serait au calme, loin de l'agitation du clan. Izumo prit le temps d'observer chaque nouveau bourgeon, chaque herbe, chaque fleur d'hiver. Elle s'assit sur un banc humide et passa sa main gauche le long de son bras droit entièrement bandé. C'était encore douloureux, malgré tous les soins que pouvait lui apporter la chamane du clan. Izumo ne se faisait pas d'illusion, ce dont elle avait besoin, c'était d'un sort d'inversion, mais le clan Kirigakure avait pris peur et l'avait enlevé de l'école d'exorcisme pour qu'elle revienne au sein du domaine.
Izumo était l'une des ninjas les plus douées, mais c'était surtout la future héritière du clan, alors s'il lui arrivait malheur, le déshonneur et la honte s'abattraient sur les Kirigakure. L'adolescente en était consciente, mais elle savait aussi que dans son état actuel, elle n'était d'aucune utilité. Elle ne pouvait même pas se servir de son katana, elle qui était droitière. La noiraude soupira, elle avait bien plus grave à penser que ses petits problèmes de santé. Izumo passa une main dans ses cheveux avant de sortir de l'intérieur de son kimono un livre. Elle fit bien attention à ne pas casser le dos du livre et elle reprit sa lecture là où elle s'était arrêtée. L'adolescente n'avait plus que cela à faire, lire, jardiner, écrire quelques fois. Ses occupations, qu'elles soient ninjas ou exorcistes, avaient été mises à l'arrêt. Elle avait d'ailleurs perdu une bonne partie de ses forces occultes, même si elle savait que son énergie reposait au fond d'elle.
Izumo n'était plus qu'une religieuse banale, une ninja sans talent, le déshonneur de son clan.
Les cloches annonçant le repas tintèrent, faisant sortir de sa lecture l'adolescente. Izumo passa une main rapide dans ses cheveux, elle épousseta son hakama rouge et resserra la ceinture de ce dernier. Elle remit son livre dans l'intérieur de son kimono et partit vers la salle commune, le réfectoire du domaine. En entrant, un long silence se créa, la noiraude soupira avant de détourner le regard et d'aller s'installer aux côtés de sa mère. Elle se servit un bol de soupe ainsi qu'un léger plat de donburi. Depuis son retour, elle avait perdu l'appétit, elle avait surtout le moral au plus bas. Izumo plaqua ses deux mains ensemble, elle ferma les yeux quelques instants.
« itadakimasu.* »
Une fois tout le monde installé, tous purent commencer à manger, les discussions allaient bon train, mais Izumo resta silencieuse. Sa mère à ses côtés, en bout de table, observait l'assemblée. Les hommes étaient d'un côté, comme mis à l'écart, ils étaient vêtus de tenues de travail pleine de terre et d'eau. Les femmes elles étaient habillées de kimonos servant pour le combat et d'autres, les plus âgées et les plus jeunes étaient habillées soit de yukatas soit d'hakama.
Izumo finit rapidement son repas, elle s'inclina légèrement remerciant l'assemblée pour ce repas et partit. L'adolescente ne prit pas la peine de faire un tour du domaine, elle partit se laver les mains et entra dans sa chambre faisant coulisser le shōji la séparant du reste du clan. Elle prit cependant la peine d'aller s'agenouiller sur l'engawa pour profiter des doux rayons du soleil. La noiraude soupira de bien-être, elle se sentait à sa place ici, au milieu des oiseaux chantant, là où les fleurs et les arbres bourgeonnaient. Devant elle se dressait une fontaine où venaient se rafraîchir pic-noirs et geai de Lidth. Quelques daims se trouvaient plus loin, broutant calmement l'herbe verte du domaine.
Tokyo et son école d'exorcisme était bien loin, et même si Izumo se sentait bien dans les monts Akaishi, cette dernière lui manquait terriblement.
* le terme signifie "bon appétit" ou encore "je reçois humblement ce repas", ici izumo utilise le terme dans un sens profond et religieux, cette formule de politesse rend hommage à tous ceux qui ont permis la préparation du repas : la personne qui a cuisiné le repas, mais également les agriculteurs ou les pêcheurs. c'est également une manière de remercier les animaux et les plantes qui ont été sacrifiés pour ce repas. cette formule se rapproche en quelque sorte du bénédicité, bien qu'elle remercie non seulement Dieu, mais également les personnes ayant préparé le repas ainsi que les aliments eux-mêmes. vous l'aurez compris à la lecture, le clan kirigakure est très croyant et à cheval sur les traditions.
