Ça a toujours été toi.

16.

Pov Scarlett :

"Je ne veux pas rester avec lui, maman". dit ma fille en pleurant.

"Je vais t'emmener chez ton père mais tu ne dois rien dire, Rose. Je le jure." Je réponds à ma fille.

"Mais il - il te fait du mal."

"Si tu racontes ça à quelqu'un, ça ne fera qu'empirer les choses. D'accord ?"

Ma fille acquiesce en pleurant. Je la prends dans mes bras avant de descendre et bien sûr Colin m'empêche de partir.

"Où vas-tu ?"

"Travailler". Je réponds simplement.

"Avec ta fille, c'est nouveau". dit-il.

"Elle veut juste aller chez son père, puis je vais travailler. Je suis déjà en retard."

"A quelle heure tu vas rentré ce soir ?"

"Je - je ne sais pas." Je réponds.

"Tu ne sais pas ?" Il me demande.

"Je serai rapide". Je réponds.

"Tu n'as pas intérêt". Il répond simplement avant de me laisser partir.

Cela fait deux jours que la photo de Nora et moi est apparue, et bien sûr, Colin l'a vue comme tout le monde sur la planète à ce moment-là. Et je ne sais pas, je n'arrivais pas à parler, à trouver une excuse ou quoi que ce soit, rien ne sortait de ma bouche, j'étais juste paralysée.

Cela a mis Colin en colère et beaucoup cette fois. Il m'a frappé juste devant ma fille, plusieurs fois avant que Rose ne le supplie d'arrêter de sangloter. Il m'a laissé partir, mais il ne m'a pas laissé partir une seconde quand Rose était endormie.

A la seconde où je suis sortie de la chambre de Rose, une fois que j'étais sûre qu'elle dormait vraiment, il m'a poussée contre le mur avant de me tenir le cou si fort que je n'arrivais plus à respirer pendant longtemps, avant de me frapper, tellement fort, putain de merde. J'ai mal partout, quand je bouge, j'ai juste fait une chose et j'ai tellement mal. Et il a fait ça pendant des heures, j'ai cru qu'il ne s'arrêterait jamais. Et après ça, il m'a juste... violé, trois fois dans la même nuit.

J'ai de la chance qu'il ne m'ait pas frappé au visage, il savait que s'il le faisait, les gens le verraient et il ne pouvait pas laisser cela se produire. Maintenant, c'est mon travail, je dois juste prétendre que tout va bien, que je suis heureuse.

"Nous sommes arrivés, ma chérie." Je dis lentement à Rose.

"Quand reviendras-tu me chercher ?" me demande-t-elle.

"Bientôt, je te le promets". Je réponds. "N'oublie pas de ne rien dire, Rose. Tu ne peux pas."

Ma fille acquiesce. "Il ne te fera plus de mal ?"

Je secoue un peu la tête. "Il ne le fera pas, ne t'inquiète pas."

"Je le déteste, maman. Je ne veux plus vivre avec lui."

"Nous ne pouvons pas partir, ma chérie. Je suis désolée." J'ai dit lentement. "Repose-toi chez ton père et quand tu reviendras, tout sera comme avant."

"C'est promis ?" demande ma fille en pleurant.

"Je te le promets". Je murmure en la prenant dans mes bras.

Cela me fait mal, mais je ne peux pas laisser Rose à la maison. Colin est bien trop dangereux pour elle. Il peut me tuer s'il le souhaite, mais je ne peux pas le laisser toucher ma fille, pas même une seule fois.

J'espère vraiment que Rose ne dira rien, ça ne ferait qu'empirer les choses et c'est bien trop dangereux. Elle ne peut pas dire un mot de ce qui s'est passé. Ou nous sommes toute les deux mortes.

Je n'arrive pas à croire que je dois aller travailler maintenant, je n'arrête pas de pleurer parce que je ne verrai pas ma fille et pendant un certain temps peut-être jamais. Mais je ne peux pas la laisser vivre cet enfer, c'est mon travail de la protéger, et je le fais quelles que soient les conséquences.

J'ai deux heures de retard, je n'ai même pas envie d'aller travailler. Je suis fatiguée. Je veux juste que ça s'arrête. Je ne peux pas gérer ça maintenant, c'est trop... c'est beaucoup trop. Je ne peux même pas demander de l'aide, je suis coincé et le seul moyen pour moi de m'en sortir, c'est de mourir.

Et honnêtement, si j'écrase ma voiture quelque part, je ne survivrai pas, pas comme ça. Cela mettra fin à cet enfer, ma fille sera sans moi, mais elle sera plus heureuse ainsi.

Je ne peux pas faire ça maintenant, je dois travailler mais je finirai tard, très tard, il fera nuit. Et quand les gens verront ce qui s'est passé, il sera tard. Je serai parti.