Petite enquête

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 Je sortis du cab qui m'avait déposé Place Saint-Marc. Nous étions vendredi et peu de gens se trouvaient sur la place en plein après-midi, ce qui me tranquillisait un peu car je ne supportais pas la foule. Près de la fontaine, au centre de l'esplanade, se trouvait un policier maigrichon qui regardait aux alentours comme s'il cherchait quelqu'un. Je me dirigeai vers lui et lui demandai :

- Monsieur Lacer, je présume ?

Il sursauta et sourit nerveusement avant de dire d'une voix quelque peu tremblante :

- Oh ! Monsieur l'inspecteur ! Vous êtes arrivé ! Excusez-moi je ne vous avais pas vu.

Je lui fis un signe de tête pour qu'il en arrive au sujet de ma venue.

- Ah, oui c'est vrai, pardonnez mon impertinence. Je vous ai appelé pour vous parler d'une affaire surprenante, voyez-vous, voilà que chaque semaine, des meurtres sont commis et tous ont à côté du cadavre une carte avec écrit dessus, à la main : OS. Il y a eu pour l'instant 4 meurtres, en 4 semaines. Les victimes ont tous la cinquantaine et chez chacun d'eux ont été pris 10 000 euros. Ils n'avaient rien en commun avant leur mort prématurée. Voici le dossier.

Le policier me tendit la pochette. Mais un pigeon qui se baladait près de nous décida de s'envoler à ce moment là et le brave homme sursauta et lâcha la pochette. Il se confondit d'excuses et ramassa le dossier. Je soupirai et lui demandai de m'emmener voir le lieu du dernier crime.

Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes devant un immeuble de 5 étages. Je me rendis avec l'agent dans l'appartement du dernier crime. L'appartement se situait au dernier étage. J'observai les lieux en faisant abstraction du policier qui me racontait sa vie jusqu'au moindre détail. La pièce était de taille moyenne avec le salon et la cuisine comme salle principale.

Sur le dossier était inscrit que la victime se nommait Jacques Poirau, célibataire et qui se trouvait sur son canapé au moment de l'agression. Pourtant aucune trace d'effraction. L'hypothèse qu'il avait oublié de fermer sa porte d'entrée à clé ne pouvait être émise car les crimes étaient prévus à l'avance en vue du même assassin et de sa carte de visite.

Je regardai les photos accrochées aux murs et deux photos retinrent mon attention ; sur l'une se trouvait la victime accompagnée d'une jeune dame que je considérai comme l'ex-femme de monsieur Poirau, car sur cette photo de vacances les deux êtres se tenaient la main avec un regard amoureux. Sur la deuxième photographie, on pouvait voir un groupe d'amis composé d'une dizaine de personnes, tenant chacun une canne à pêche.

Voulant vérifier ma première hypothèse, je demandai à l'agent, qui me répondit positivement. Cette femme était ma première suspecte.

Je souhaitai ensuite aller voir le lieu du crime de la semaine dernière et demandai l'adresse au commissaire Laber, et je l'envoyai aussi me chercher les indices matériels. Je dois avouer que cette dernière mission avait principalement pour but de me laisser en paix. Sa voix criarde m'empêchait de me concentrer sur cette affaire.

J'appelai un cab et donnai l'adresse du lieu au cocher. J'arrivai un peu plus tard, devant un autre immeuble, de 7 étages. Le crime avait eu lieu au 5e étage. Je notai que les deux meurtres avaient eu lieu aux mêmes étages. Je me rendis dans la pièce et n'y trouvai pas grand-chose d'important. Le dossier indiquait que tous les hommes décédés étaient célibataires et morts sans que personne n'ait rien vu. Mais je décidai d'aller voir les voisins pour leur poser des questions, au cas-où. Je toquai à la porte d'à côté et une vieille dame m'ouvrit. Je me présentai poliment, puis lui demandai :

- Madame, j'ai des questions à vous poser, si vous le voulez bien, au sujet du malheureux décès de monsieur Kamber, qui habite à côté.

- Oh, ce pauvre monsieur ? Quelle triste fin, il était plutôt gentil comme voisin, même si je ne le croisais pas souvent... Il partait toujours pêcher, et je ne crois pas qu'il avait un boulot, à par son groupe de pêche.

Enquête : Meurtres à la carteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant