Prologue

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Personne ne devrait être en tailleur sur son lit à fixer un point dans sa chambre, à se demander pourquoi son cœur continue de battre. Malheureusement, beaucoup de gens se trouvent dans la même situation que moi actuellement. Je dirais que pour mon cas ces moments sont habituels, et je ne peux rien y faire puisque mon cerveau ne peut pas s'abstenir de penser. Bien sûr, il m'arrive de trouver des solutions pour éteindre toutes ses choses qui traversent mon esprit, sauf que ce n'est pas de la meilleure des façons. Le pire moment dans la journée c'est le soir, car c'est le moment ou tu te retrouves seules contre toi même c'est à dire le vide.

Cette nuit a été la plus difficile depuis longtemps, toute la nuit, il y a eu beaucoup de choses qui ont tourné en boucle dans ma tête.

À cet instant, j'attends que l'avant-dernière minute passe avant que mon réveil se mette à sonner pour pouvoir l'étreindre. Cette sonnerie, je l'entends tous les matins pour me lever avant d'aller à l'endroit que j'aime le moins. Depuis quelques mois, cette sonnerie est devenue comme des coups de couteau dans le cœur.

5h59

6h00

6h01

6h02

6h03

6h04

6h05

J'allume la lumière après avoir éteint mon réveil, puis je défile les futurs évènements qui pourraient me donner envie de me lever, mais aucune ne me vient en tête.

Le lycée, les cours inintéressants, les gens, le bus, les devoirs, le repas, mes parents.

Rien me donne envie, sauf que si je reste là dans mon lit, je vais contrarier mes géniteurs alors avant que les méchants loups arrivent, je me mets debout. La seconde suivante, sans savoir comment, je me retrouve en face de mon miroir, à côté de mon lit, je contemple mon apparence et ce que je vois me donne la nausée. Du sang sec partout, des yeux rouges, tout ce que je vois, c'est une adolescente perdue au fond du trou sans que personne sache.

Je cours rapidement jusqu'aux toilettes, puis mon estomac se vide de tous les aliments que j'ai mangés hier soir. Une fois finis, je colle mon dos contre le mur et je reste plusieurs minutes assis pour reprendre mes esprits. Mon cœur bat rapidement, j'ai peur, c'est la première fois que je vais vomir dans les toilettes en voyant mon état. Je vais finir par craquer si je reste dans cette ville dégoutante avec que des gens atroces.

J'avance vers la salle de bain et je passe un coup d'eau froide sur mon visage pour remettre mes idées en place. D'une grande inspiration, je reprends le visage de la fille sûr d'elle que je vais devoir porter toute la journée. Puis j'applique mon fond de teint pour cacher le massacre sur mon visage. J'apprécie le naturel chez les gens, mais dans ce lycée, pour réussir à survivre, il faut bien que je ressemble à leurs normes.

Je descends des escaliers peu de temps après, habillé et les yeux dégonflés et surtout avec très peu d'enthousiasme à l'idée de passer le petit déjeuner avec ma famille. Avant de rentrer dans la cuisine, je prends une grande respiration puis je vais directement m'assoir sans les regarder. Je commence à manger en pensant qu'aucun des deux allers me parler, mais le silence n'est pas leurs grandes qualités.

- Oriana, ne mange pas trop gras s'il te plaît ! râle ma mère.

Je laisse le silence comme réponse, il est préférable que je ne réplique pas pour que je ne réveille pas la tempête.

Entre ombres et lumièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant