❥ Audience 2

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HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISES D'IDÉES SANS EN INFORMER L'AUTEURE, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI (articles L335-2 et L335-3 du Code de la propriété intellectuelle : trois ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende). Les quelques fautes que vous rencontrerez sont laissées exprès pour éviter toute reproduction copiée/collée⚠️

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Amusée, je secoue la tête et me remets aussitôt au travail. L'heure de mon entrevue finit par arriver et c'est un coup contre ma porte qui me fait quitter mon écran d'ordinateur du regard.

─ Oui, entrez.

C'est Sora que je vois passer dans l'embrasure.

─ Excusez-moi de vous déranger, Ozalee. C'est votre rendez-vous de huit heures.

─ Laissez-la entrer, merci.

Je tourne mon siège afin de pouvoir me lever et me redresse aussitôt lorsqu'une trentenaire pénètre dans la pièce, détaillant ma décoration d'un œil furtif, puis elle se concentre bien rapidement sur moi.

─ Maître Brown, j'espère ne pas vous déranger.

─ Nous avions rendez-vous, vous ne me dérangez point. Asseyez-vous, je vous en prie. Désirez-vous boire quelque chose ? Thé, tisane, café ?

─ Oh, non merci, c'est gentil, mais j'ai fait une petite halte au Starbucks à l'angle de la rue.

─ Si vous me dites que vous avez pris un macchiato caramel, je vous assure que vous n'aurez pas besoin de mettre le pied dans le tribunal, je vous annonce de suite que nous avons gagné !

Elle émet un petit gloussement et s'installe en même temps sur le fauteuil en face du mien. Je prends place de l'autre côté du bureau, agrippe le dossier concerné et le pose devant moi.

─ Inutile que je reste plus longtemps, alors..., avoue-t-elle.

─ Vous avez très bon goût, c'est un bon point ! Bien, pour ce premier rendez-vous, je vais surtout devoir vous poser diverses questions. Si cela est trop difficile pour vous d'y répondre, abstenez-vous sans souci. Je suis votre avocate et non votre bourreau.

─ En parlant de ça, je vous remercie grandement de m'avoir prise aussi vite.

Je la dévisage soudainement.

─ Si un mois, c'est rapide pour vous, j'en suis ravie, alors.

─ Oh non, j'ai appelé ce matin, votre assistante m'a dit que votre rendez-vous de huit heures s'est décommandé, cela tombait bien puisqu'il me fallait absolument une avocate !

─ Oh. Vous n'êtes pas madame Heint ?

─ Non, je suis navrée, j'aurais dû me présenter d'orée. Mon nom est Bolt.

─ Dans ce cas, madame Bolt, je vous demanderais de patienter un instant, je reviens tout de suite.

Je lui adresse un sourire poli en me levant, mon dossier tenu fermement contre moi. Je contourne le burlingue et avance d'un pas décidé jusqu'à la porte d'entrée de mon cabinet que je referme délicatement dans mon dos. Je me dirige vers la pièce où se trouve Sora qui est en pleine conversation téléphonique. Je lui fais immédiatement signe de raccrocher ou du moins, de mettre son interlocuteur en attente. Ce qu'elle fait sans rechigner, redressant son visage vers moi.

─ Ozalee ?

─ Ce n'est pas madame Heint que j'ai dans mon bureau, mais une certaine madame Bolt. Avez-vous déplacé des rendez-vous ?

Je croise son regard perdu qu'elle pose aussitôt sur l'écran devant elle.

─ Non, j'ai tout planifié comme d'habitude. Madame Heint, huit heures ce matin. Et vous enchaînez à neuf heures avec une réunion, puis à onze heures c'est madame Piquels que vous devez recevoir. Aucune madame Bolt n'est attendue aujourd'hui. Ni dans la semaine, je n'ai d'ailleurs son nom nulle part dans la base de données.

─ Elle m'affirme pourtant qu'elle vous a appelée ce matin, et vous lui avez à priori dit que mon premier rendez-vous s'était annulé, elle a donc pris la place de ma première cliente du jour.

Sa tête se secoue de gauche à droite, et elle fuit mon regard, totalement mal à l'aise. Je pose ma main sur son bureau et tapote mes ongles contre le bois, créant ainsi une résonance répétitive qui attire enfin son attention.

─ Je souhaite simplement savoir pourquoi vous ne m'avez pas prévenue de ce changement de dernière minute, mais en vue de votre réaction, vous n'êtes vraiment pas au courant. Appelez-moi la sécurité, juste au cas où. Qu'ils interviennent uniquement si je vous donne un signal.

─ Bien madame.

Je l'abandonne perdue devant son ordinateur, et retourne sans plus attendre dans mon cabinet. Je fronce les sourcils lorsque j'aperçois cette dite madame Bolt debout, de l'autre côté de mon bureau, les yeux rivés sur mon écran. Je claque la porte un peu plus fort qu'avant pour la faire sursauter, son visage étant maintenant blême.

─ Est-ce que je peux vous aider, madame Bolt ? lui demandé-je sèchement.

─ Excusez-moi, je suis de nature curieuse, mais... J'ai bien remarqué que vous n'étiez pas à l'aise avec moi, je vérifiais que mon rendez-vous était bien noté et...

─ Et vous vous immiscez dans l'intimité de l'avocate que vous souhaitez engager. Nous partons sur de très mauvaises bases, vous en êtes consciente ?

Je l'observe en train de reprendre place sur le fauteuil visiteur. Je glisse le dossier que j'ai en mains dans mon tiroir le plus sécurisé que je ferme à clé, puis je m'assieds sur mon siège de cuir, sans jamais lâcher cette femme des yeux.

─ Je vous prie de m'excuser, je ne veux pas vous déranger..., soupire-t-elle.

─ Commencez déjà par me dire qui vous êtes, et ce que vous voulez.

Je la vois triturer ses doigts, rompant soudainement le contact visuel. Je patiente pour lui laisser le temps de me parler en toute liberté.

─ Il... Il me surveille tout le temps, si j'avais prévu un rendez-vous ici sous mon véritable nom, il l'aurait su immédiatement.

─ De qui parlez-vous, madame Bolt ? Si votre nom est bien celui-ci, évidemment...

─ Je n'ai pas menti sur mon identité, Maître. J'ai discuté tout à l'heure avec cette madame Heint qui patiente maintenant dehors pour vous rappeler, mais j'ai besoin de vous, il va finir par me tuer. Par tuer mon fils...

On peut dire que mes clientes sont très compréhensives et solidaires entre elles. Je continue de l'écouter, avant d'intervenir.

─ Votre compagnon ? la questionné-je.

D'un hochement timide de la tête, elle acquiesce. Je pianote sur mon clavier, sans quitter mes touches des yeux, je ne l'ai pas dit que je ne sais pas faire deux choses à la fois ? Je détaille mon écran, prenant toutes les notes nécessaires.

─ Je récapitule donc : votre conjoint, avec qui vous êtes fiancée, use de la violence envers vous. Aussi moralement que physiquement. Avez-vous des ecchymoses récentes, des œdèmes ?

Soulevant l'une de ses manches, j'aperçois distinctement des traces mauves autour de ses poignets. Elle a dû être attachée, sa peau est presque brûlée. Je détaille également ses avant-bras remplis de cicatrices que je connais très bien. Mon petit frère s'étant tailladé les veines, je pourrais reconnaître des marques comme celles-ci entre mille. Madame Bolt perçoit aussitôt mon trouble et cache ses membres supérieurs.

─ J'ai tenté d'en finir. Ce n'est pas humain d'être humiliée de la sorte, je vous assure...

─ Je ne vous ai pas jugée. Je suis là pour vous aider, et nous allons mettre cet individu derrière les barreaux. Je vais avoir besoin de prendre des photos, mais pour être légales, elles doivent être déposées dans une plainte faite au commissariat afin de pouvoir alourdir le dossier contre votre compagnon.

❥ The Last Trial {ÉDITÉ SUR AMAZON}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant