Là où la foudre est tombée

Chapitre 13 : Au final, on ne guérit jamais...

Le jeu touche bientôt à sa fin, lorsque Steve me demande :

- Action ou vérité ?

- Vérité, lui répondis-je.

- C'est quoi ta plus grande peur ?, m'interroge-t-il.

J'avoue que je ne m'attendais pas à ce genre de question, je quitte Dash des yeux, et baisse ma tête. Ma plus grande peur ? Qu'est-ce que je pourrais leur dire ? Au même moment, des flashs me reviennent. Des flashs de cette fameuse nuit, cette fameuse nuit où on rentrait mais où, pour je ne sais quelle raison, papa avait quitté la route. Je revois Kellyane apeurée, maman criant de nous accrocher. Je sens des larmes couler le long de ma joue.

J'ai besoin de sortir...

J'ai besoin d'air...

Mon réflexe fut de me lever et de quitter la salle, le plus vite possible, pour sortir prendre l'air. Tous les regards sont rivés sur moi.. Mais je n'y prête aucune attention, je sens mon cœur s'emballer et l'air me manquer.

Je poursuis ma course jusqu'à la sortie, ne pouvant retenir mes larmes.

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Je m'arrête un peu plus loin sur la pelouse, vers un banc et m'appuie dessus tandis que j'essaie de reprendre ma respiration.

"Allez Kayla, ça va aller, t'es forte... Faut pas que tu pleures.. Non, Kayla ! Maman, papa et Kellyane n'auraient jamais voulu que tu sois comme ça", me répété-je dans ma tête...

Mes larmes continuent de tomber.

J'entends quelqu'un s'approcher de moi. Je garde la tête baissée, pensant pertinemment que c'est les filles qui sont venues voir comment j'allais. J'ai honte de m'être affichée si faible. Que vont-elles penser de moi maintenant ? T'es vraiment bête Kayla.

Au même moment, des mains saisissent mes épaules pour me tourner, me faisant faire face à la personne. Peu de temps après, d'un geste soudain, des bras m'entourent me rendant prisonnière de la personne tandis qu'elle passe ses mains dans mes cheveux pour les caresser, me chuchotant :

- Ça va aller d'accord ? T'es en sécurité. Personne ne te fera plus jamais de mal, je te le promets, chuchote la personne.

Cette voix m'est inconnue, c'est ni Diana ni Kim, la taille de la personne me le confirme.

On reste un moment comme ça, dans le silence, avec sa main, qu'il continue de passer dans mes cheveux pour m'apaiser, ce qui j'avoue marche  plutôt bien même si mes larmes continuent de s'échapper de mes yeux.

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Lorsque je reprends mes esprits, je me recule pour voir qui est cette personne qui vient de m'aider à affronter mon passé.

Au début, j'aperçois un torse plutôt musclé et lorsque je remarque le tatouage de rose au niveau du cou, je comprends que c'est un membre du groupe des 4. Je relève la tête et reconnaît Dash. Le visage neutre mais son regard est plongé dans le mien, une fois de plus. Il cligne des yeux, et son regard vide se promène sur ma silhouette, comme s'il l'analysait pour savoir si j'allais bien.

- Je vais bien, ne t'inquiète pas, lui dis-je en souriant.

- J'aimerais y croire autant que toi, répondit-t-il d'une voix froide.

Un silence s'installe. Je le romps :

- Merci d'avoir été la...

Aucune réponse.

- Je te raccompagne ? finit-il par dire.

J'hésite un instant. Mais après tout, ce n'est pas comme si j'avais prévu de retourner à l'after.

J'ai beaucoup trop honte pour ça... Alors j'acquiesce de la tête, on se met alors à marcher en direction du campus. Sur le chemin, une question me vient à l'esprit et je ne peux résister à l'envie de lui poser. Foutue curiosité...

- Pourquoi es-tu venue m'aider alors qu'on ne se connait pas ? Et que la première fois qu'on s'est vu, je t'ai rentré dedans et par la suite, tu n'as jamais voulu me répondre quand ...

- Tu parles trop, me coupe-t-il.

Il a raison. T'es vraiment débile Kayla... On continue de marcher, son regard est rivé dans le ciel, jusqu'à ce qu'il rompe le silence :

- J'en ai aucune idée. Peut-être parce que tu es venue aussi tout à l'heure quand l'autre abruti m'avait mis les nerfs, répondit-il en étant toujours dans ses pensées.

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On arrive sur le campus, le trajet est resté silencieux après sa réponse. Je pense que c'est mieux ainsi. Il n'est pas ce genre de personne qui aime parler de tout et de rien. On rentre dans le bâtiment et nous nous arrêtons devant les escaliers. Je lui rends sa veste en cuir, qu'il m'avait prêté lorsqu'on rentrait et qu'il avait remarqué que j'avais la chair de poule à cause de la fraîcheur de la nuit. Il la reprend. Je décide alors de monter rejoindre ma chambre. Une bonne douche ne me fera que du bien. Après avoir monté quelques marches, je sens son regard me suivre pour s'assurer que je rentre bien. Alors je m'arrête et me tourne :

- Encore merci ! lui dis-je avec un léger sourire.

Il me rend mon sourire sans prononcer un mot alors je décide de poursuivre mon chemin.

J'arrive à l'étage lorsque j'entends sa porte de chambre se fermer. Il est rentré.
Je franchis le seuil de ma porte et la ferme. Après plusieurs secondes, je me rends compte de ce qu'il vient de se passer. Il m'a souris... et il m'a même parlé ! Ce que je pensais si impossible venait de se réaliser. En y repensant, j'ai du mal à me dire que son visage, toujours si froid, ait pu sourire.

Je secoue la tête pour sortir de mes pensées et me souviens de mon souhait le plus chère à ce moment, qui était de prendre une bonne douche !