2 | Coup d'un soir

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Je me prépare mon petit-déjeuner tandis qu'on frappe à la porte. Lorsque j'ouvre, c'est avec surprise que je vois Éden.

« - Salut. Excuse-moi de te déranger mais Estelle m'a donné ton adresse, elle voulait que je vienne prendre de tes nouvelles, tu n'as répondu à aucun de ses messages. »

Je me remémore la veille, mon téléphone laissé dans mon sac et moi en train de chialer avant de dormir comme un bébé.

Estelle est sûrement partie bosser, elle n'avait pas le temps de venir alors elle l'a envoyé lui.

« - Eh bien comme tu le vois, ça va.

- J'en doute. »

Malgré moi un sourire se dessine sur mon visage. Je n'ai jamais su mentir, c'est pas maintenant que ça va changer.

« - Tu veux entrer ?

- Oui je veux bien, je commence à avoir un peu froid là dehors ! »

Son petit rire me fait rire aussi.

« - Tu veux en parler ?

- De quoi ?

- De hier.

- Un café ? »

À sa tête je vois bien que répondre à une question par une autre question n'est pas ce qu'il aime... Ça se comprend mais faut qu'il comprenne aussi que je n'ai aucune envie de discuter, encore moins de ma vie privée.

« - Non t'inquiètes. Écoute, si tu veux que je parte, dis-le moi. »

En ai-je réellement envie ?
Non.

« - Non c'est bon, désolé pour l'accueil je n'ai pas l'habitude de recevoir des gens chez moi.

- Tu n'as pas l'habitude de parler à des gens surtout. »

Et un point pour le brun aux yeux bleus.

Je finis de manger mon petit-déj' pendant qu'il me regarde faire. C'est assez stressant d'être observée ainsi mais il ne veut rien boire ni manger !
Une fois terminé, je fais la vaisselle et je sens Éden se coller à mon dos.

« - De l'aide ?

- Non merci. »

Cependant, il ne bouge pas.
Je sens les battements de mon cœur et ma respiration s'accélérer, j'ai de plus en plus de mal à respirer.
J'étouffe. Par vraiment parce que je suis mal à l'aise, mais parce qu'il m'excite, sa simple présence près de moi me mets dans tous mes états.

Est-ce parce qu'aucun homme ne m'a approché pendant six mois, ou bien juste parce qu'il est vraiment trop attirant ?
Peut-être bien les deux...

Une fois la vaisselle finie, je me retourne mais à ma grande surprise il ne bouge toujours pas. À présent nos visages sont très proches et je sens son souffle chaud sur ma peau.
Sa main glisse dans mes cheveux et je me laisse faire tout en fermant les yeux pour savourer l'instant.

« - Félicie ?

- Oui ?

- En as-tu envie ? Je veux dire... vraiment ? »

Pas besoin de préciser de quoi il veut parler, tout est très clair.
Évidemment j'en ai envie, très envie, trop envie...
Cela fait si longtemps que je n'ai rien fait que mes pauvres hormones sont à présent en ébullition !

« - Oui mais... juste une fois, s'il te plaît.

- Ne t'inquiètes pas, c'est ce que j'avais en tête aussi. »

Parfait.
Une baise, une fois. Pas d'attachement, on couche puis il se barre et on n'en parle plus.

« - T'attends quoi alors ? »

Ses lèvres forment alors un sourire et se jettent sur les miennes.
Nos langues s'emmêlent ensuite et nos mains parcourent le corps de l'autre, faisant valser les vêtements dans ma petite cuisine ouverte.

Lorsqu'enfin nos bouches se quittent, je l'entraîne dans ma chambre où règne un bazar pas possible.

« - Merde ! Désolé.

- T'inquiètes, c'est pas grave. Même si pour une décoratrice d'intérieur je t'imaginais un peu plus ordonnée comme fille. »

Je le suis, enfin je l'étais, mais ces derniers temps je me suis un peu laissée aller.

Voyant mon regard devenir triste, il revient vers moi, sort tous les vêtements posés sur le lit. Même la petite culotte en dentelle rouge dont il prend le temps de bien l'analyser... Pervers !

« - Plutôt coquine à ce que je vois. »

Je reprends mon sous-vêtements et le range dans mon armoire puis il m'attrape et me jette sur le lit, me faisant ainsi rire comme une gamine.

Il se place au-dessus de moi et m'examine de la tête aux pieds. Mes joues deviennent rouges et je cache mon visage avec mes mains.

« - T'as un beau corps, sache-le. »

Le premier, et dernier homme, à me l'avoir dit était mon cher Maître... Qu'est-ce qu'il me manque !

« - Ça va ?

- Oui excuse-moi je... J'étais perdue dans mes pensées.

- J'ai un conseil pour toi, ne pense pas trop, surtout en cet instant. Juste laisse-toi aller, d'accord ? »

J'hoche de la tête puis tire son visage vers moi pour l'embrasser, espérant ainsi retirer toute pensée me rendant triste.

Ses mains commencent à me caresser, d'abord mes seins puis plus bas... Quand un de ses doigts rentre en moi je ne peux m'empêcher de me cambrer, c'est si bon !
Il en ajoute ensuite un deuxième, puis un troisième et fait des va-et-vient de plus en plus énergiques, me faisant gémir de plaisir.

À un moment il retire ses doigts et sort de la chambre. Quand il revient je remarque qu'il a enfilé un préservatif.

« - Prête ?

- Oui. »

Ma réponse, prononcée dans un gémissement, le fait sourire.
Quand il entre enfin en moi, j'ai l'impression d'être dans un autre monde, ce monde de plaisir dans lequel je n'étais pas entrée depuis longtemps.
Ses coups de bassin sont doux mais assez puissants pour me faire crier de plaisir.

Je n'ai pas l'habitude de rapports avec autant de douceur, avec presque que de la douceur, mais je suis contente d'avoir vécu cette expérience.

Une fois qu'il a joui, et moi aussi, il se retire et jette le préservatif dans la poubelle avant de venir s'allonger près de moi dans le lit.

« - Merci.

- Pourquoi merci ?

- D'être venu et pour ce petit moment. »

Je sens qu'il sourit mais il ne me répond pas.
Au lieu de cela il se contente de me caresser le bras et de me laisser m'endormir près de lui.

~

Quand enfin je me réveille, il n'y a plus personne. Enfin si, Mila, attendant bien sagement que je l'emmène en promenade.

Mais avant, je me dirige vers la cuisine pour récupérer mes vêtements, c'est alors que je remarque un papier déposé sur le comptoir, un message d'Éden.

Voici mon numéro, si t'as besoin de compagnie, en toute amitié évidemment, appelle-moi !

En toute amitié... Après la matinée qu'on vient de passer je ne sais pas si " ami " est un bon terme.

Je réponds ensuite aux messages d'Estelle et m'habille.

« - Allez Mila, promenade ! »

(Re)prends-moi !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant