1. Truth

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Chers lecteurs,

L'amère vérité est qu'il a toujours existé un putain de problème pour les femmes de mon espèce, i.e., noires, au chômage et bonne qu'à croquer cru. Le saviez-vous ? Plus de la moitié des femelles ayant hérité d'un teint sombre, ne s'est pas encore hissée dans les rangs, surtout lorsqu'on parle des USA ; la plupart croupissent en prison, d'autres tapissent les murs la nuit, une autre partie deale dans les rues...

Et pour ne citer que ça, je suis passée par là. J'ai pataugé dans le sang et la drogue, j'ai fait la taule pour mineurs et j'y suis même allée il y a quelque temps pour quelques mois, j'ai aussi fait le mûr. Et maintenant, je suis au sommet de ma carrière professionnelle de dépravation.

Du coup, évidemment que je ne vais pas jouer le mélodrame d'un passé tortueux, d'une vie de merde qui m'aurait conduite jusque-là... Le fait est que, je me vautre bien dans mes délires, je les adore comme le cochon dans ses excréments. Sans eux, je ne serais moi.

Lorsque comme moi, on a toujours été livré à soi-même, jugé sur les stéréotypes de la société, condamné à la croix, il n'y a plus à se demander comment on finit par jouir dans les flammes de l'enfer. Je n'ai jamais dit que je n'aimais pas ma situation, bien au contraire ! On ne vous l'a peut-être pas dit, mais, je suis la femme la plus puissante de Los Angeles. Il n'y a pas de secrets, c'est juste que l'être humain emmagasine plus de pouvoir dans sa transparence.

Les filles, maintenez le cap. Personne n'a le droit de vous intenter un procès sur la base de votre couleur de peau. Ne vous laissez pas aller sur les commentaires idiots de personnes idiotes. Une pute blanche n'est pas supérieure à une pute noire, l'une ou l'autre, ce sont des culs à baiser sur paye. Vous défilez pas à chaque fois qu'un problème se pose. La force, c'est dans le cœur, mes sœurs. Le cœur !

Ceux qui pensent que je suis raciste, allez-vous la mettre profond. Le père de ma fille adorée est blond, et j'adore mater le cul de Johnny Sins.

Alors les loosers, arrêtez de me chercher comme une aiguille dans la paille. Ça pourrait saigner.

Votre déesse de l'illusion.

Elle a beau se le réciter tous les matins, c'est mon speech sur les clés du leadership qui prend le dessus à table, lorsque Mlle Migan regarde les infos et consulte mon blog tandis que ses bonniches garnissent la table. Elle plonge la main dans le plat de grillade et renvoie l'ascenseur aux lèvres.

Punaise ! C'est encore plus délicieux que le meilleur orgasme qu'un gentleman gay japonais m'ait jamais donné de goûter. Au passage, mon meilleur coup était un homo sexuel, franchement j'ai peine à le dire. En tout cas, cela ferait jaser si les gens en venaient à découvrir le train de vie de la propriétaire de cette baraque de millions de dollars.

Le téléphone sur la table vibre et Mlle Migan nettoie ses doigts de la langue avant de le décrocher sous le regard écœuré de ses trois servantes. Depuis le temps qu'elles devaient s'y faire ! Elle rend muette la télé et leur sourit avant de répondre.

- Allo ?

- Bonjour, Madame Migan.

- Henri ! Combien de fois vais-je devoir te répéter que je ne suis pas encore mariée ?

- Oui, oui, madame... désolée. Mademoiselle. C'est que vous aviez rendez-vous avec Mme Marrow dans une heure et vous n'êtes toujours pas là.

- Et est-ce toi qui devrais me dire l'heure à laquelle je dois venir à mon boulot, Henrietta ?

- Pardon, Mlle Migan. Je ne voulais pas vous vexer, balbutie-t-elle.

- C'est ça, plus tu me vexes et plus tu te précipites vers la falaise. Va faire ton travail, idiote. Et arrête de me fumer !

#2.THRUTHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant