12. Osmose

121 17 2
                                    

Je ne sais pas comment aimer. C'est une raison difficilement acceptable car c'est la triste vérité.

Mes sentiments sont probablement faux ou ils ne sont pas assez vrais pour qu'elle puisse me les retourner. 

Ça devrait être suffisant pour que j'arrête de la voir et que je tournes la page. Après tout, ce n'est pas la fin du monde. Je ne vais pas crever juste parce que j'aime cette femme. Je ne vais pas non plus chialer après avoir échouer.

— Mikey, toi aussi tu as de la fièvre ? Me demande mon frère derrière la porte de ma chambre, il poursuit d'une voix faible que je parviens à entendre, T/p est tombée malade. J'espère que je ne vais pas être contaminé, je passe demain mon examen d'entrée, bordel de merde. 

À son prénom, je réagis. C'est vrai qu'elle m'avait dis s'être aussi déclarée à Shinichiro. Le voir agir ainsi m'empêche de savoir si ça s'est bien passé ou non. 

Agacé et ne parvenant pas à trouver le sommeil, je quittes mon domicile au beau milieu de la nuit, j'enfourche ma moto et tente de trouver en route un remède à cette "grippe imaginaire" qui me tient.

Rien y fait, elle occupe mes pensées. Je ne sais même plus combien de jours ont passés depuis que l'on s'est quitté sur ces termes. 

Je pensais qu'avec le temps, je finirais par effacer ce que je ressens. C'est ce que je faisais à chaque déception. Mais il semblerait que cette fois-ci, j'ai du mal à oublier mon désir. Un désir égoïste de me l'accaparer. 

Je veux la voir.

Se fâchera t-elle si je débarque à cette heure ?

De toute manière, j'ai l'habitude de la voir en colère.

En quelques minutes, je me retrouve devant son immeuble. Un simple message devrait suffire. Si elle ne répond pas dans les 5 prochaines minutes, je m'étais décidé à partir et à tirer un trait sur elle. C'était sur ces 5 minutes que je misais mes sentiments.

Réponds et dis moi que tu vas descendre. Énerve toi contre moi mais réponds.

5 minutes passèrent. Je ne devais plus m'accrocher. Le coeur lourd et le poing serré, je me préparais à quitter le parking. 

— Décidément, t'es vraiment crazy, Manjirou.

Sans tarder, je la regarde, elle se tient devant moi vêtue long t-shirt dissimulé sous un cardigan. Ses cheveux sont coiffés à la va-vite. Et ses yeux... 

À 2 heures du matin, nous nous retrouvons au bord de mer, assis sur le sable, côte à côte. Je pose ma tête sur son épaule, tentant de me rapprocher le plus possible d'elle.

— J'ai froid. je me justifie

— T'as une veste en cuir, tu te fous de ma gueule.

Je ne réponds pas.

— Manjirou ?

— C'est une excuse de merde pour me coller à toi. Je confesse en dissimulant mon visage dans son cou

— Imbécile.

Un instant de silence prend place entre elle et moi. Ce silence est agréable. Avec elle, tout est agréable. 

— Manjirou... la dernière fois, je suis désolée de t'avoir dis que tu ne sais pas aimer.

Surpris, je quitte son épaule pour encrer mon regard dans le sien. 

— J'étais... de mauvaise humeur. Elle marque un temps d'arrêt et reprend, parce que c'est exactement la réponse de ton grand frère à ma déclaration. Je pense qu'au final, je voulais que quelqu'un d'autre ressente la même douleur. 

— T'es entrain de me dire que Shinichiro t'as envoyé chier parce que tu ne l'aimes pas ?

— En vrai, je penses avoir compris où il voulait en venir. Je ne peux pas aimer Shinichiro comme il aimerait l'être. Après tout, j'ai dis qu'il me plaisait, c'est tout. 

— T/p, comment veux-tu être aimée ?

— Pardon ?

Ma question la prend au dépourvu. C'est marrant, j'aimerais l'embêter mais ce n'est pas le bon moment.

— Comment... comment est-ce que je devrais t'aimer ?

DIE FOR YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant