Générations...

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500 longues années, j'ai désespérément cherché un sens à ma vie. Un petit quelque chose qui explique la raison de mon immortalité. J'ai mainte fois essayé de mourir, après mes 200 ans. J'en avais tellement marre de voir tous ceux que j'aimais mourir un à un, en espérant en vain que l'un deux souffrait de la même malédiction que moi.

Ce qu'il s'est passé est très simple. Après un an, je suis revenu au village de mon enfance en toute discrétion.

Pendant longtemps, j'ai pensé que c'était héréditaire. Alors j'ai travaillé minutieusement sur mes ancêtres de par les journaux qui étaient tous plus vieux les uns que les autres. Sans surprise, aucun résultat. Comme je n'ai trouvé aucune trace de mes ancêtres, je me suis rapporté sur ma descendance. Je n'avais jamais eu d'enfant, mais lorsque j'avais disparu - définitivement pour mes parents qui ne souhaitaient pas que je revienne - mes parents ont eu un autre enfant. Je me sentais blessé, mais je ne devais pas faire naître un sentiment de haine car je devais examiner cet enfant.

Comme tous les enfants, au début, il était juste agaçant, et pleurait pour un tout comme un rien. Mes parents, étant de très grands irresponsables - et j'espère que je n'avais pas été traité de cette manière - laissaient tout le temps ce bébé faire des choses et sans surveillance. J'ai dû lui sauver la vie un paquet de fois... tomber d'un meuble, jouer avec une couleuvre à l'extérieur. J'espère juste qu'on ne me repère pas. Je n'avais pour tout dire pas changé d'un poil, si ce ne sont que mes cheveux qui poussaient... je n'avais pas pris un millimètre, et aucune pointure. Je commençais à me demander si, dans mon malheur, je n'étais pas figée dans un corp. Je trouve ça d'une part ridicule, parce qu'avant de découvrir mon immortalité, je grandissais à une allure normale... Et pour ça, je suis allé voler mon album dans la maison. À chaque anniversaire, ma mère me dessinait. Elle avait le don de faire des portraits très ressemblant en peu de temps, et m'avait enregistré sur son album chaque année, ou tous les six mois, cela dépendait de son humeur.

Je comptais bien continuer cet album, pour l'unique raison que je devais évaluer mes changements physiques. Je devais donc apprendre à dessiner autrement que comme un manche si je voulais continuer cet album. Ce n'était pas vraiment facile...

Puis, à mes heures perdues, je reste avec mon petit frère. Je le surveillais quand mes parents le laissaient seuls. Ils ne se doutaient pas de ma bonté. Mais je voulais juste m'assurer que mon hypothèse était juste. Ce petit garçon avait tout juste cinq ans quand mes qualités de dessins étaient de vraies qualités. Il savait que j'existait, mais je l'avais convaincu que j'étais son amie imaginaire, et qu'il était le seul à me voir. Je ne lui ai jamais donné mon nom, parce que je ne voulais pas qu'il parle de moi aux parents.

J'aurais tellement aimé jouer avec lui... alors que je vivais encore dans cette maison... La sensation d'être une grande sœur pour ses parents... Le fait de protéger Johny était la seule sensation que j'aimais en sa présence. En plus de celle qu'il m'appelle "ma fée marraine" depuis qu'il avait lu un livre de conte. J'avais eu beau lui dire que je n'étais pas marraine, et encore moins une fée, il disait que j'étais sa "fée marraine protectrice". Son charme de petit garçon me faisait aimer.

Un jour où j'attendais que les parents s'en aille pour entrer, je surprenais une conversation bien odieuse à mon sujet.

 - Ne me parle pas de ce monstre que j'ai eu le malheur d'enfanter ! disait ma mère. Ça a été la pire erreur de ma vie ! Si j'avais pu savoir ce qu'elle était, crois moi que je ne l'aurais jamais apprécié, ou même regardé en face. j'aurais dû la noyer tant qu'il était encore temps !

C'était tellement bénissant d'entendre ça venant de la mère qu'on avait toujours aimé, que deux larmes roulèrent sur mes joues telles des perles. 

ImmortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant