Ma scolarité a été assez classique : école primaire, collège (j'en ai fréquenté deux), lycée, et maintenant la fac.
La particularité de mon parcours scolaire, c'est que j'ai principalement été seule. Les gens ne m'appréciaient pas, et je pense que je ne les appréciais pas non plus. Dès que mes camarades ont commencé à critiquer mon apparence, une distance s'est installée. En primaire, cela ressemblait à de la jalousie ou à une méconnaissance des notions de harcèlement et de violence psychologique. Pourtant, même à cet âge, on devrait être capable de reconnaître lorsqu'on fait du mal à quelqu'un.
Arrivée au collège, j'espérais que les choses changeraient. Je pensais que les élèves seraient plus bienveillants. Quelle erreur ! Rien n'avait changé : les garçons de ma classe continuaient à me rabaisser et même à me frapper en public. Je me souviens qu'ils avaient orchestré une farce lors des élections des délégués, incitant toute la classe à voter pour moi, avant de finalement élire l'un des leurs. Ils avaient déjà prévu de se moquer encore plus de moi, d'autant plus qu'ils vivaient dans mon quartier.
Heureusement, le sport m'a permis de canaliser ma colère. Sans cela, je ne suis pas sûre que je serais ici pour raconter cette histoire. Cependant, ces expériences ont marqué mon intégration en classe. Je suis devenue plus réservée, et encore aujourd'hui, j'ai du mal à aller vers les autres.
Le deuxième collège, où j'ai passé mes années de 4e et 3e, a été plus paisible : personne ne se moquait de moi. Cependant, les trahisons amicales et sentimentales étaient bien présentes. Pourquoi les gens peuvent-ils être si cruels entre eux ? J'ai aussi ma part de responsabilité ; je suis devenue plus exigeante et distante. J'ai adopté une attitude froide et sans cœur, cherchant à me fondre dans la masse pour éviter d'être blessée à nouveau. Mais cela m'a aussi déshumanisée.
Cette fin de collège m'a beaucoup appris. J'ai compris que donner sa confiance trop rapidement pouvait se retourner contre soi, et que la peur du rejet pouvait nous faire passer à côté de belles amitiés.
C'est ce qui a failli me faire rater la rencontre de ma meilleure amie, Tiffanie ! Elle est vraiment extraordinaire, c'est une petite merveille et pas seulement parce qu'elle est plus petite que moi. ;))
Tiffanie a de longs cheveux bruns et des yeux marron. Elle a un style unique que j'admire. C'est une personne timide, qui n'a jamais vraiment connu l'amour. Toujours présente quand on a besoin d'elle, elle sait écouter. Ses principaux défauts sont son pessimisme et son manque de confiance en elle, mais cela ne change rien : c'est grâce à elle que j'ai surmonté beaucoup d'épreuves.
Je n'ai pas encore expliqué pourquoi j'ai changé de collège. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'était pas à cause du harcèlement, que je n'avais d'ailleurs confié à personne. J'ai simplement changé d'établissement parce qu'un nouveau collège avait été construit près de chez moi. Une raison assez banale, mais qui a tout de même changé ma vie.
Le lycée, lui, a été marqué par un événement majeur : la pandémie. Le confinement a eu un impact énorme sur tous les élèves. Nous avons dû nous adapter aux cours à distance. J'étais partagée entre le plaisir de rester chez moi, sans contact extérieur (je ne suis pas du genre à prendre des nouvelles de mes amis, et eux non plus d'ailleurs), et le désir de sortir, de faire du skate, d'aller à la plage... ce qui était évidemment interdit. Mes seules activités étaient le dessin et la lecture. C'est à cette période que j'ai vraiment commencé à dessiner. Aujourd'hui, même si les études me prennent du temps, je continue d'adorer ça. D'ailleurs, je vais bientôt participer à un concours, et j'ai hâte !
Mais ce n'était que la première année de lycée. En deuxième année, mon premier amour, celui qui m'avait brisé le cœur (ou du moins, c'est ce que je croyais à l'époque), est réapparu dans mon lycée. C'était compliqué, car je le croisais partout : dans le bus, dans les couloirs, au réfectoire... même si j'étais passée à autre chose, ayant eu une relation de six mois avec un autre garçon, ces rencontres réveillaient des peurs et des blessures. De plus, il m'avait quittée par message, une manière assez lâche de rompre. Aujourd'hui, il est devenu un ami, mais à l'époque, cela semblait impensable.
La dernière année de lycée s'est bien passée : quelques séparations amicales, des flirts sans suite, mais l'essentiel, c'est que j'ai obtenu mon bac avec mention assez bien et que j'ai été acceptée à la fac de droit.
Le moment que je redoutais le plus, c'était la séparation avec Tiffanie. Certains diraient : "Mais son école est à dix minutes de chez toi..." Oui, mais nous ne nous sommes pas quittées depuis sept ans, et maintenant ma fac est à l'autre bout de la ville ! Elle a une facilité à se faire des amis que je n'ai pas, et j'ai peur qu'elle m'abandonne ou m'oublie.
PS : J'ai oublié d'envoyer mon dessin avant la deadline... Pas de concours pour moi.
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𝑈𝑛𝑒 𝑣𝑖𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛
Espiritual"𝑈𝑛𝑒 𝑣𝑖𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 est mon journal intime, celui d'une étudiante en droit qui retrace son parcours de vie à travers des moments de joie, de douleur et de réflexion. Des années de collège et de lycée, à une première année diffic...