Chapitre 2 : Panique à bord !

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-17h45-

Ils s'installèrent dans le dernier rame du métro. Au sein de celui-ci, l'atmosphère était étouffante, le bruit assourdissant des roues sur les rails se mêlait aux murmures des passagers agités. La température ambiante était cuisante, le chauffage avait été mis à fond. Passant d'une température hivernale à celle présente à l'intérieur du véhicule, Lucas avait peur de tomber malade.

Le métro était bondé en ces heures de fin d'après-midi. Les gens rentraient du boulot, de l'école ou bien, ils partaient en vacances.

Anna et Lucas finirent par s'asseoir aux seuls sièges encore libres. Leurs objectifs étaient de trouver une place assise à tout prix, car ils devraient rester, un long moment debout s'ils n'en trouvaient pas et il était hors de question pour eux de se retrouver à avoir des courbatures aux jambes à force de se tenir debout. Ils avaient beau avoir trouvés une place, ils se retrouvèrent coincés entre une poussette, avec à l'intérieur un bébé dormant à poings fermés et un Chinois criant à tout-va je ne sais quoi sur son téléphone. C'était soit ça, soit ils restaient debout, de toute façon, ils n'avaient désormais plus trop le choix.

Le chinois hurlait toujours de plus en plus fort sur son collègue à l'autre bout de la ligne. Agacée par la situation, la mère à qui appartenait l'enfant dans la poussette, fit signe au Chinois d'arrêter de hurler. Elle ne voulait pas que son bébé se réveille, de peur qu'il ne se mette lui aussi à crier et pleurer dans tous les sens. L'Asiatique, après quelques minutes, finit par comprendre que son appel dérangeait tout le monde. Il raccrocha et se mit à râler tout seul dans son coin en injuriant dans une autre langue tout en regardant de travers les autres passagers qui désormais, ne lui prêtaient plus aucune attention.

Pendant ce temps, l'homme au large manteau avait pris place sur un siège sans difficulté, un enfant lui avait cédé sa place. Impressionné par sa large carrure, l'enfant avait préféré rejoindre ses parents.

–Vaurien, pensa-t-il en le voyant détaler vers sa mère. « D'ailleurs où est mon David ? Tout à l'heure, j'ai vraiment été surpris de le voir, ça doit faire quoi ? Deux ans que je ne l'ai pas vu. » Il sourit en repensant au visage de Lucas. « C'est fou, il n'a pas changé, toujours le même. Ne t'en fais pas mon fils maintenant papa est là. »

–Dis Anna, y a combien d'arrêts avant le nôtre déjà ?

–Y en a 6 avant l'arrêt Marcellin. Tu peux surveiller ce que dit la voix du métro d'ailleurs parce que moi, je vais mettre mes écouteurs pour écouter la musique.

–Bon d'accord, mais t'es sérieuse à mettre tes écouteurs ! Je vais m'ennuyer moi, il y a au moins 30 minutes de trajet et tu sais bien que maman m'a privé de téléphone.

–Ah oui, c'est vrai. T'abuse aussi et bah c'est tant pis pour toi. Moi, je veux écouter ma musique !

Anna sortit ses écouteurs, les brancha sur son téléphone et démarra sa playlist laissant Lucas seul dans son ennui. Il râla également dans son coin.

Après le premier arrêt, Lucas décida de regarder par la fenêtre. Tout en s'amusant à suivre le trajet des yeux, il commença à se perdre dans ses pensées, il pensa au début des vacances, aux heures qu'il allait pouvoir consacrer à sa console, à ses soirées en appel avec ses potes où ils allaient reparler de la fête tout en se moquant des évènements incroyables qui s'y passeraient. Après que le métro eût franchi le deuxième arrêt, toujours perdu dans ses pensées, il se rappela le sourire de l'homme qu'il avait croisé du regard un peu plus tôt. Il décida alors, avec méfiance, de jeter un coup d'œil autour de lui. Le chinois s'apprêtait à descendre au prochain arrêt et Anna avait fermé ses yeux pour encore plus s'épanouir dans la musique qu'elle écoutait.

A corps perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant