'PROLOGUE'

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Hypnagogie (nf)

État de transition du sommeil au réveil

L'état hypnagogique est un état de conscience particulier intermédiaire entre celui de la veille et celui du sommeil qui a lieu durant la première phase du sommeil : l'endormissement.

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Le réveil d'Oikawa ne sonna pas.

Non. Il avait sonné. Il ne l'avait par contre pas entendu. Mais il ne voulait pas l'admettre. L'admettre, ça serait aussi admettre qu'il avait accumulé trop d'heures de sommeil perdues, entre ses entraînements incessants et ses révisions acharnées.

Il ne l'admettrait pas, ni à lui-même, ni à Iwaizumi d'ailleurs. Ce dernier ne viendrait que lui faire la morale, lui dire qu'il l'avait prévenu et qu'il l'avait cherché. Il rajouterait peut-être même sûrement un « gros nul » pour agrémenter ses propos.

Ce qu'Iwaizumi ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal.

Ce fut sa seule conclusion alors qu'il attrapait sa cravate dans la panique, et un pain au lait encore emballé dans son autre main. Il grimaçait profusément, sachant qu'il était débraillé, et dégringoler les escaliers de si bon matin n'était certainement pas bon pour son cœur.

« Tooru, dépêche toi ! il entendit sa mère lui crier dessus depuis la salle de bain, Tu t'es brossé les dents au moins ?

— Si tu m'avais réveillé, on n'en serait pas là ! s'étrangla-t-il en sautant dans ses chaussures. Il ne se permit pas de répondre à son autre question, sachant qu'il se ferait tirer les oreilles s'il osait dire la vérité.

Je suis pas ta bonne, dis donc ! Tu n'avais qu'à te servir de ton réveil, fils indigne ! »

Il était déjà dehors alors qu'elle finissait sa phrase. Il sauta les quelques marches du perron, la porte claquant après son passage en volée. Ses lacets n'étaient pas faits, mais il n'avait pas peur de tomber. Sa cravate était toujours dans sa main alors qu'il tentait d'enfiler sa veste.

Iwaizumi n'aurait pas à savoir qu'il ne s'était pas réveillé. Il serait parti sans lui, car il n'aimait pas qu'il soit en retard, et Iwaizumi n'avait jamais été patient, surtout avec lui. Il l'aurait attendu cinq minutes au croisement entre leurs rues, puis aurait fait le trajet seul. En arrivant, il n'aurait alors qu'à lui dire qu'il avait passé trop de temps dans la douche, et Iwaizumi comprendrait, et l'insulterait juste de maniaque. C'était parfait. Il n'apprendrait pas qu'il ne s'était pas réveillé parcequ'il manquait furieusement de sommeil.

« C'est parti ! Objectif arriver avant que les portes se ferment ! s'écria-t-il en prenant une grande enjambée vers l'avenue principale. »

Il dérapa en essayant de tourner sans tomber, et fut perturbé dans sa course par le cri de quelqu'un derrière lui.

« OH OIKAWA !! il manqua de s'arrêter net en entendant la voix d'Iwaizumi le rattraper, TES LACETS SONT DÉFAITS ABRUTI, TU VAS TOMBER !

— Geh ! Iwa-chan ! Il tourna la tête pour le voir arriver en sprintant vers lui.

De quoi « geh » ?! pesta-t-il en arrivant en courant à ses côtés. Lui n'avait même pas fait l'effort d'amener sa cravate ou sa veste avec lui, et les manches de sa chemise étaient froissées et retroussées.

Pourquoi t'es en retard, toi aussi ? Tu étais censé être à l'heure ! s'indigna son meilleur ami en plissant les yeux.

Je pourrais te faire la même réflexion, rétorqua le brun.

Hypnagogie [iwaoi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant