A toi, que je n'ai pas encore rencontré.
J'espère sincèrement te découvrir bientôt. La vie n'est pas facile ces temps ci, et l'idée de te rencontrer un jour me redonne le sourire.
On me dit souvent que pour se sentir mieux il faut s'accepter, s'aimer, ou se changer pour parvenir à devenir la meilleure version de nous-même, celle qui nous permettra enfin de se regarder dans le miroir avec fierté.
Mais c'est tellement dur. J'essaie de travailler sur moi, tu sais. Vraiment. Chaque jour, je me persuade que je suis digne d'exister, de vivre, d'être aimée. Et chaque jour, ça marche pendant quelques instants. Le temps d'une sortie avec une amie, inspirée par le soleil et la bonne humeur ambiante, par exemple. Et le soir, comme un artiste sur lequel tomberait le rideau de velours, cette confiance disparaît. Je me retrouve seule, face à moi-même, face à mes erreurs, à mes défauts, à un fardeau que je refuserait de partager.
Alors les larmes coulent. Une vague de culpabilité m'envahit. Pourquoi suis-je incapable d'aller mieux de manière durable ? Quoi qu'il arrive, je termine toujours par retomber dans ce trou noir. L'apathie a toujours raison de moi. Mes proches me reprochent un manque de motivation. Mais comment faire pour se lever et rester debout, si notre vie n'a aucune consistance, aucun but ?
L'avenir m'effraie, aussi. La seule chose qui puisse me faire tenir est de t'imaginer. J'ai cru plusieurs fois t'avoir rencontré ; mais ce n'étaient que des illusions, créées de toutes pièces par mon imagination. Je dois me convaincre, à chaque nouvelle rencontre, que ce n'est pas toi. Je t'attends avec un tel désespoir que c'en est risible. Le moindre échange avec une personne que je juge susceptible d'être toi me remplit d'espoir et d'amour à une vitesse effrayante.
Mais ce trou béant en moi qui déborde si rapidement, se vide plus vite encore. Et en un clin d'œil, il se retrouve plus sec que jamais, assoiffé d'un amour et d'une attention qu'il ne connaitra pas. Alors j'essaie de combler la brèche avec ce que je peux. Nourriture, passions temporaires, illusions, amours factices et irréalisables, déni. Mais elle se rouvre toujours, me laissant face à un constat terrifiant : c'est moi, qui fait toujours en sorte que la brèche ne se colmate pas. Je suis ma propre ennemie. Car je sais que pour refermer le trou noir qui me consume chaque jour un peu plus, il faudrait combler la brèche avec de l'amour. Un amour sain, et pur, envers moi-même.
Ce qui nous ramène au problème initial. Comment m'aimer. Comment m'apprécier, valoriser ce que je suis sans toi ? Si je ne t'ai pas avec moi, si tu ne me montres pas que je suis digne d'être aimée, comment suis-je sensée le savoir ? Dois-je m'en convaincre ? Si c'est le cas, pourquoi est-ce que je n'y arrive pas ?
J'ai beau nager, je n'atteins jamais la rive. Il n'y a que toi qui puisse me sauver.
Toi, que je n'ai pas encore rencontré.
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A toi, que je n'ai pas encore rencontré.
Non-FictionUn texte désordonné écrit pour cette personne que je ne connais pas encore.