Bringuebaler dans les bras d'une vie qu'on croit traverser sans bruit,
entre chaque cellule d'une planète qui nous laisse une place qu'on ne choisit pas en son creux.
C'est las alors que se croisent les contraires fatiguant l'âme,
transperçant les rivières de nos milliers de pleurs.La terre ne s'en veut pas comme on peut inverser l'aversion face au cadeau d'une vie
Pourquoi moi ?
Pourquoi moi en ce jour quand il restait sûrement un petit bout de ciel pour m'accueillir ?
Et jamais de réponse ne nous parviendra car même elle, ne sait pas.
On se retrouve soudain jeté dans les bras d'un monde trop grand pour nos épaules si légères.
Il suffit d'un souffle
pour que, d'un coup, tout se noie en votre sein
et la sanité se retrouve comme enfouie dans une pensée lointaine,
l'oubli.Les milliers de mots formant la pensée noient tout;
il ne suffit que d'un préfixe de trop pourtant
qui fera s'effondrer en nos corps
l'envie subsistante d'être parmi ceux qui savent être.
Les antonymes en nos têtes submergées font s'entrechoquer les souvenirs
et c'est ainsi que la vie suit son cours en nous.
La nostalgie se crée une place dans l'idéalisation du moindre bon moment
et le dolent se fait plus vif car c'est à lui que revient le moment sacré de vivre.
Le dolent vit en toi,
il subsiste grâce à ton être
et le vécu qui ne peut-être repris.
Alors on souffre en silence et prie pour la complète invention par une imagination trop vaste,
la même qui hésitait autrefois entre le vert et le rose pour colorer la porte d'entrée d'une habitation dessinée demi mesure
plate sur son papier froissé par la gomme d'une innocence persistante.Tracer à la craie un chemin n'étant pas encore terni par les pas des autres:
c'est le destin de chacun dont l'existence persiste,
et j'écris pour ne pas oublier que j'en étais capable
car c'est l'une des seules choses que je peux m'affirmer capable de.
En frappant sur les lettres pour qu'un mot se fige comme le souvenir d'une vie qui part,
d'une voix qui s'arrête de résonner.
Tracer encore et encore en repassant parfois car la vie ne s'arrête pas de tourner
comme on ne s'arrête pas de respirer et penser à chacune de nos respirations;
des bouffées salées par les larmes d'un tracé trop lourd pour des bras si fragiles.
Je ne suis plus capable aujourd'hui,
je le serai peut-être demain.
Tracer incessamment une vie, ça peut être si lourd.
La fin de la craie sans fin ne vient jamais à nous si on l'attend avec espoir,
on se distrait de plaisirs simples et on soupire à grands ennuis
on pense aux autres et au passé.
La nostalgie revient et le cycle reprend:
Je t'en veux la terre, je t'en veux
Pourquoi m'as-tu faite ainsi je t'en veux
Parfois j'aurais aimé ne pas résonner dans le fracas des larmes et du malheur,
les autres semblent grands sous l'air facétieux et je ne sais faire semblant quand le noir me tend ses larges bras.
Je t'en veux la terre mais tu n'es pas responsable de mon chagrin,
c'est en toi qu'on m'a envoyée
et il faut bien un responsable pour ces lots de peines qui tarissent nos corps du liquide lacrymal encore une fois sécrété.
On oubliera demain.Car rester est plus simple que graver le départ de son corps dans un morceau d'autres têtes,
le Pierrot de la fulgurante existence
se perche sur sa tête de cire pour envoyer la tristesse aux bas fonds.
La crédulité arrivera peut être à persuader les sols d'en nourrir ses racines pour apaiser son air candide,
cherchant un but à cet universelle expérience
où, jetés dans le grand monde,
on se doit de construire le massif château qui portera nos restes.
La vie,
la terre,
et peut être aussi
ce qu'on y laisse.
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mélancolies
Diversosma tête m'envoie des signes et je fais taire ce qui chamboule dans le noir des lignes. (mes pensées cognent bien trop fort et je grave ce qu'il reste après le fracas)