Lettre à Axel.

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Axel.

Je pense que je n'ai pas besoin de me présenter et pourtant je vais quand même le faire.

Je m'appelle Noah Pit, je suis né le 23 août 2007 et j'ai 16 ans.

Je suis né avec un trouble autistique. En effet je suis Autiste Asperger.

Ce trouble fait que depuis tout petit, je n'ai jamais eu de réels amis. Je suis obligé de me balader avec un casque sur mes oreilles pour me protéger des bruits parasites qui pourraient me provoquer une crise.

Sans aucuns mensonges, le jour de nôtre rencontre j'ai failli m'enfuir.

J'étais impressionné.

Tu étais là en face de moi.

J'étais parti rendre visite à ma mère et à aucun moment j'ai pensé que j'allais rencontrer, une des plus belles personnes autant humainement que physiquement de cette terre.

Je suis resté planté en face de toi.

Je n'entendais plus rien à par nos rythmes cardiaques.

J'étais plongé dans tes yeux.

Submergé par une montagne de pensées.

Et pourtant une force m'a retenue, et je n'ai pas fuis.

Et tu vois je ne regrettes rien.

Ce jour-là, il y a autre chose que je ne t'ai jamais dit.

Je venais d'être diagnostiqué.

Dans la voiture je pleurais toutes les larmes de mon corps parce que le médecin avait dit à mon père que je n'étais pas normal. Pensant que, à seulement 4 ans, je ne comprendrais pas ce que cela signifie.

Mais il s'est trompé. J'ai très bien compris.

Je n'étais pas normal.

Je ne suis pas normal.

Et je ne serais jamais normal.

Voilà ce que j'avais compris.

Mais toi. Du haut de tes 3 ans. Je ne sais pas comment mais, ton regard a réchauffé mes pensées.

Depuis ce jour on ne s'est plus lâchés.

Au fur et à mesure du temps, la confiance s'est installée entre nous.

J'ai appris à ne plus porter mon casque lorsque je suis avec toi. J'ai appris à parler librement de mes loisirs et à exprimer mes opinions.

Quand je te parlais du monde marin, de la banquise, de la jungle et des animaux en général ; Je n'ai jamais vu aucun jugement de ta part dans tes yeux.

Avec toi Axel, j'ai également appris ce qu'est la vie en communauté.

J'ai appris à écouter.

J'ai appris à prendre soin de quelqu'un.

Et j'ai aimé ça.

Quand nous avons grandi, on ne s'est jamais lâchés malgré toutes les difficultés.

Et c'est le jour de l'accident, où j'ai réellement compris ce que c'était la vraie amitié.

Quand tu m'as appelé en pleine nuit, me répétant sans cesse le même mot :

« Aide-moi »

Mon autisme a comme... Disparut.

J'ai courut seul dans la nuit sans mon casque. Et je n'avais qu'une seule idée en tête : Te rejoindre.

Écoute mon silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant