Chapitre 39

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  Renjun n'était pas du genre à suivre les conseils qui lui étaient dispensés, mais il devait avouer que ceux de son ancienne psychologue n'étaient pas tant aberrants qu'ils ne le paraissaient.

  Ce n'était pas de la prétention. Seulement puisqu'il avait été premier de classe et major de promotion toute sa scolarité, il estimait être assez réfléchi pour se gérer lui-même plutôt qu'écouter les idioties d'untel ou unetelle.

  Alors quand ses camarades lui avisaient de se détendre parce que le professeur n'était plus dans la classe, il faisait la sourde oreille.

  Quand ses partenaires jugeaient suffisant de travailler la veille pour le lendemain, il se chargeait de tout faire pour qu'ils n'eussent plus qu'à imprimer les feuilles et lire docilement.

  Donc quand sa psychologue lui avait proposé d'aller courir dès qu'il sentait que son stress dépassait la limite du supportable, il lui avait ri au nez en désignant son corps chétif.

  Ce Renjun était un étudiant fatigué, dépassé dans tous ses classements, dépassé par ses problèmes, malheureux car ses habitudes ne fonctionnaient plus et que la nouveauté l'effrayait. Dieu même aurait pu lui apparaître qu'il ne l'aurait pas écouté, accablé.

  Toujours était-il qu'il avait fini par suivre son conseil et qu'il s'efforçait de courir une heure le samedi.

  Au début, il trouvait ça nul. Courir pour quoi faire ? Profiter de la nature ? Se dépenser ?

  Renjun détestait tout ce qui s'apparentait à la transpiration et l'effort physique. Pourquoi perdre son temps à courir, alors qu'il pouvait le consacrer à étudier ? Y avait-il quelque chose de plus important qu'étudier ?

  À quinze ans, il aurait dit non. Aujourd'hui, il n'était plus trop sûr.

  Roulant les épaules en arrière pour chasser la tension qui recommençait à monter, il jeta un regard vers sa montre et soupira en remarquant qu'il était déjà vingt-et-une heures. Sa pause terminait dans un quart d'heure, et même s'il n'était pas enclin à retourner dans sa chambre, il le devait pour le classement qui résulterait des partiels.

  Il secoua le bout de son énorme T-shirt brun, passa une main dans les courts épis que formaient ses cheveux noirs puis ralentit la cadence.

  Ses mollets lui brûlaient doucement, signe qu'ils arrivaient bientôt au bout de leurs forces. Dans sa poitrine et ses tempes pulsait bruyamment son sang : c'était un son auquel il s'était attaché, sur lequel il se concentrait pour profiter au mieux de son heure de course.

  Sur une foulée tranquille, le chanteur rentra sur le campus. En sortant son téléphone pour changer de musique, il resta bloqué sur un message de sa mère, qui lui demandait comment se passaient ses révisions.

PAS DE BERCEUSE POUR CE SOIR ; nct dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant