CHAPITRE XXV 1/2 - Tessa

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[Il y a des histoires que l'on vit tout en sachant qu'elles vont nous faire du mal

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[Il y a des histoires que l'on vit tout en sachant qu'elles vont nous faire du mal. Mais ne pas les vivre serait encore plus douloureux.]

La situation est irréelle.

Irréelle car je maudis le jour où j'ai croisé sa route. Je maudis mes décisions depuis que je l'ai rencontré. Je maudis ses actes, sanguinaires et sans pitié. Je le maudis lui, je me maudis moi. Et pourtant pour rien au monde je ne voudrais rompre ce moment.

Cette façon qu'il a de me détailler, là, maintenant. Ses gestes fermes mais tendres à la fois. Nos mouvements qui deviennent plus rapides et plus passionnés. Nos mains qui se serrent, nos corps qui se pressent l'un contre l'autre. La tension qui monte, encore et encore.

Non, je ne veux pas que ça s'arrête.

Mais tout à une fin et la musique se termine, nous laissant haletants tous les deux, immobiles et face à face. Regard levé sur lui, je le fixe comme hypnotisée par l'intensité qu'il dégage. Un mélange de désir, d'obscurité et de danger. Ezra est tout ça à la fois. Il est à lui seul un amalgame de mal et de souffrances, de sensibilité et d'intelligence. Il peut être aussi doux que cruel, aussi meurtrier que protecteur.

Condamné par ses propres démons à être maudit pour l'éternité.

—Tu t'es déjà envoyée en l'air en public, chaton ?

Sidérée par sa question, je me fige et recule mon visage afin de percevoir la moquerie dans ses yeux, mais rien. Il paraît on ne peut plus sérieux.

—Je... non ! Bien sûr que non !

Un rictus bourré d'arrogance naît à la commissure de ses lèvres avant qu'il ne se penche à mon oreille.

—Alors arrête de me regarder comme ça sinon je ne réponds plus de rien.

Sa voix est grave, posée et intransigeante. Il ne plaisante pas.

Mon bas-ventre se tord, mon rythme cardiaque déjà bien rapide redouble en puissance et devient presque douloureux. Il cogne si fort dans ma poitrine que j'ai l'impression que chaque battement va me briser les côtes. Toujours aussi sombre, il se replace face à moi et de sa main droite, vient caresser ma joue brûlante. Son regard, lui, n'a pas changé. Ou plutôt si, il est devenu bestial. Hurlant en silence des choses que je n'ose même pas imaginer.

—Tu viens vraiment de dire ce que je crois que tu viens de dire, là ? riposté-je pour masquer mon trouble.

—Je vais te prendre, Tessa, gronde-t-il avec aplomb. Et je vais même te prendre violemment.

Affronte-moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant