Sur les pas de la nuit

Chapitre 1

⚠️TW ⚠️: Violence

Je m'empresse de quitter mon poste pour annoncer la grande nouvelle à David.

Ce midi, avant que je n'aille manger comme à mon habitude au restaurant près de mon travail , ma collègue nommée Marta, m'a annoncé que mon patron voulait me parler. J'ai alors rangé mes clefs de voiture dans mon sac et je me suis dirigée vers une grande salle de conférence à l'arrière du bâtiment. J'ai frappé à la porte et une jeune femme est venue m'ouvrir. Au début, je ne comprenais pas pourquoi il voulait me voir, mais une fois que je suis rentrée dans la pièce, je me suis retenu de crier de joie. Mon supérieur se tenait devant moi, une bouteille de champagne à la main et il m'a dit avec grande fierté :

-Mme Moore, félicitations ! Vous venez d'être promue et vous êtes officiellement mon assistante.

Je n'en revenait pas et n'en croyais pas mes yeux. Ce nouveau poste allait me rapporter deux fois plus d'argent et j'allais avoir un tout nouveau bureau bien plus spacieux et moderne que mon ancien. J'ai posé mon sac sur une des nombreuses chaises près de moi puis j'ai souris timidement. À cet instant précis, j'ai su que ma carrière professionnelle venait de débuter...

Je presse le pas dans la ruelle sombre près de chez moi, afin d'atteindre au plus vite ma maison. Il est bientôt dix-neuf heure et mon copain devrait déjà être rentré du boulot. Une fois arrivé sur le porche en bois devant ma porte d'entrée, je joins mes mains encore tremblantes pour les masser entre elles. Je prend une respiration profonde puis je pousse la poignée sans faire de bruit. Je remarque que les lumières du rez-de-chaussée sont complètement éteintes, pourtant la veste de David est accrochée sur le porte manteau, et ses chaussures sont rangées dans un des compartiments de rangement à l'entrée.

Je dépose mon sac sur une commode près de moi et je monte les escaliers menant à l'étage à pas de souris. J'essaie de capter des sons provenant d'en haut mais je n'entends rien à part un simple petit ronflement. Je m'assiers sur l'une des nombreuses marches de l'escalier et je provoque un léger craquement. Le ronflement s'arrête. Je me lève doucement et je commence à gravir une à une les marches tout en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller David. J'entends un nouveau bruit, un "clic" provenant de ma chambre. Ce clic réveille en moi un mauvais pressentiment. J'accélère le pas pour atteindre ma chambre au plus vite et je saisit la poignée de la porte. Avant de la pousser pour rentrer, j'entends un petit rire féminin. Je colle mon oreille à la porte pour capter le moindre bruit.

-Sabrina, grouille toi ! Ma meuf est là et si elle te vois...

-Oh la la ! David calme toi, c'est bon je vais partir !

Je décolle mon oreille rapidement. Mes pensées commencent à se mélanger, une femme chez moi, dans ma chambre. Comment David a t'il pu me faire une chose pareille ?

Furieuse, je pousse la porte brusquement en espérant surprendre mon copain et sa compagne. Je les aperçois tandis qu'ils se retournent rapidement. La fille hurle de peur et attrape en vitesse une serviette posée sur le lit pour se couvrir. Elle est nue. Je me rue sur elle et je la pousse furieusement par terre. David m'attrape par derrière pour m'empêcher de lui faire du mal et je me débat de toute mes forces pour qu'il me lâche. La jeune fille pleure et son mascara dégouline le long de ses joues avec ses larmes. Elle enfile une robe et sort immédiatement de la chambre en courant. J'arrête de bouger et je me tourne vers David qui continue de me tenir par les hanches. Je dégage ses mains d'un mouvement de colère et je m'effondre de fatigue sur un siège près de la fenêtre.

-C'est terminé entre nous. murmurais je.

-Quoi ? Ta pas intérêt à me quitter sale conne !

-Dis moi encore une fois ce que je dois faire et je te promet que tu vas le regretter. Maintenant dégage de ma baraque avant que j'appelle les flics.

Il relève la tête et me regarde d'un air furieux. Je ne reviendrais pas sur ma décision et j'espère qu'il l'a compris.

-Casse toi David !

Il reste là, debout devant moi, comme s'il n'avait pas entendu mes dernières parole. Je n'ai pas la force de me battre avec lui comme je l'ai fait tant de fois alors je décide de me contenter de quelque chose de beaucoup plus simple. Je me lève et sors à pas lourd de la pièce. David me suit en bredouillant quelques paroles que je n'arrive pas à identifier. Je descends au rez de chaussée et je me dirige vers la porte d'entrée. David m'attrape le bras brusquement mais je me dégage aussitôt. Mon bras a maintenant une belle et grosse marque rouge. J'ouvre la fermeture éclaire de mon sac et je fouille quelque secondes à l'intérieur puis j'en sors mon téléphone. David continue de me regarder et je distingue qu'il essaie de garder son calme. Je compose le numéro de mon frère et j'hésite à appuyer sur la touche appeler. Je ferme les yeux et je pose mon doigt sur l'écran. J'entends mon portable sonner puis au bout du fil j'entends une voix.

-Alya ?

David m'arrache le téléphone des mains et le colle à son oreille.

- Bonsoir Lucas. C'est David. Je suis vraiment désolée pour le dérangement.

-Tu ne me déranges pas. Pourquoi tu m'appelles sur le tel de ma sœur ?

-Hum.. Alya m'a dit d'appeler le livreur de pizza mais j'ai du me tromper de numéro !

-Ok...

Je sens une larme couler le long de ma joue. Je sais qu'une fois que David aura raccroché, une dispute éclatera. Des coups arriveront avec des blessures, du sang sûrement...
David est un homme violent. Il me traite souvent comme si j'étais un jouet depuis que nous sommes ensemble et je me suis toujours laissé faire. Je ne sais pourquoi, ce soir je ne veux plus être cette victime.

Je prend une grande respiration et j'ouvre ma bouche pour laisser échapper un petit soupir. Je hurle le nom de mon grand frère de toute mes forces pour qu'il m'entende crier. David jette le téléphone par terre et m'attrape le cou avec violence. Il me pousse violemment contre l'un des nombreux murs de ma maison. Mes joues ainsi que mes yeux sont maintenant trempés de larmes. Je rampe sur le sol pour essayer d'attraper mon téléphone et j'ai à peine le temps de le saisir que je sens une mains se poser sur ma jambe et la tirer. J'entends la voix de mon frère inquiet et avant que David ne raccroche, je laisse un dernier message à mon frère.

-Lucas, viens m'aider ...

David attrape mon portable et raccroche immédiatement. Après ça, il le range dans la poche de son short et il monte à l'étage en silence. Je reste assise par terre, en pleurs à essayer d'oublier les dix dernières minutes. Au bout de quelque minutes, j'entends quelqu'un frapper à la porte. Je me lève et j'essuie mes larmes sur mon pull. A travers le judas, j'aperçois le visage de mon frère, angoissé par mes dernières paroles. J'ouvre la porte en tremblant et mon frère me serre fort dans ses bras. Je m'effondre sur son épaule et je lui raconte tout ce qui vient de se passer. Il m'allonge sur le canapé de mon salon et me recouvre d'un plaid trouvé au bord d'un fauteuil. Une fois qu'il est sûr que je me suis calmée, il sort du salon en refermant la porte et il monte à l'étage. Pendant les minutes suivantes, j'ai entendu des cris, des bruits des coups violents, des objets se casser et une porte claqué. Mon frère est revenu, des blessures au bras et à la tête et il m'a murmuré :

-Cette histoire est terminée Alya.

J'ai souris délicatement et je me suis allongée sur son torse en me sentant en grande sécurité.