Crush.

4.

Isaac' POV.

« Dernière fois que j'te couvre sur un truc comme ça. », s'exclame Ethan.

Je hausse simplement les épaules en l'observant partir. Son jogging qui cache à peine son corps, ses tresses qui se laissent porter par le vent pourtant assez léger. Elle n'a même pas regardé ne serait-ce qu'une fois en arrière. Même pas pour me lancer un sourire ou au moins un regard comme depuis ces deux derniers mois.

Et oui, j'ai menti concernant la soirée. Je cherchais un moyen pour la faire venir à moi, ne serait-ce que pour une soirée. Je n'avais en aucun cas prévu une soirée, surtout pas chez moi et la nouvelle de celle de Lorenzo a fallu faire couler mon plan, mais il faut quelques fois être plus que stratégique. Néanmoins, il faut maintenant que je m'organise avec lui pour mettre à exécution tous mes mensonges mais comme mes amis sont tous aussi loyaux qu'Ethan ce ne sera pas tâche difficile.

Je me détache de mes pensées lorsqu'elle sort enfin de mon champs de vision, et pose mon regard sur mon meilleur ami qui me trucide littéralement du regard.

« Gros, me regarde pas comme ça. Tu sais très bien comment elle est. », dis-je en ricanant doucement.

« Tu me fais encore une fois mentir à ma meilleure amie, je te laisse bien dans ton délire. »

Je hausse de la tête en prenant la route vers mon appartement qui n'est qu'à cinq minutes à pied de notre emplacement.

« J'espère juste que tes intentions envers elle, sont pures. Frérot ou pas, j'te nique ta race de latino sinon. »

« Tu sais bien qu'elles le sont. », répondis-je en roulant des yeux. « T'as l'air d'avoir oublier qu'il y a quelques mois elle a aussi été mon amie. »

« Oui mais guette comment ça s'est terminé. »

Je souffle avant de continuer : « Elle me manque c'est tout. »

Mon meilleur ami s'arrête tout à coup, comme s'il avait vu un fantôme. Sûrement à cause de ma petite déclaration, c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de dévoiler ce que je ressens aussi facilement mais il est vrai qu'elle a fait partit de ma vie pendant cinq années. C'est donc normal qu'elle me manque. Néanmoins, je me devais de lui laisser du temps pour se remettre de tout ce qui s'est passé en fin d'année dernière. Prendre le temps de m'oublier et de vivre autres choses. Je ne voulais pas qu'elle s'attache à moi de cette manière et c'est toujours le cas d'ailleurs.

« Je veux juste la re avoir dans ma vie. Elle a été la meilleure amie, alliée du monde pendant cinq années et je ne veux pas que ça se termine de cette manière. Tu m'avais demandé de lui laisser du temps. Je l'ai fait. Maintenant est l'heure à la réconciliation. »

« Ok. Juste fais attention à ce que tu fais. », ajoute doucement le jamaïco-guadeloupéen. »

On se lance un dernier regard avant d'ouvrir la porte de mon appartement où nous attendaient le reste de nos potes. Lorenzo, le franco-dominicain dont vous avez déjà sûrement du entendre parlé et qui n'est d'autre que mon cousin. Il est bien sûr le canard d' une certaine nigériane du nom d'Ivana, et étudie également le droit. Il y a aussi Ahmad, l'afro-américain qui s'est perdu à Paris, comme on aime si bien le dire. Celui-ci est notamment venu pour le mannequinat mais profite également pour étudier la finance. Il représente réellement la force tranquille de ce groupe malgré qu'il est très souvent absent.

Je vois mes amis affalé sur mon sofa, appuyant frénétiquement sur les manettes de la PS5 installé devant eux, le regard totalement scotché sur l'énorme télévision. Ils ne nous portent aucun regard avant de nous crier d'apporter des verres le temps qu'ils finissent leur partie.