Mon étrange bad boy - Tome 1

Chapitre 1

Louna

Un brouhaha incessant... Un tintement strident... Une clarté aveuglante... J'ouvre les yeux, perdue et dérangée par tous les bourdonnements et le vacarme qui s'élèvent autour de moi.

Où est-ce que je suis, bon sang ?

Je retire la mèche de cheveux humide qui s'est glissée dans ma bouche et passe une main sur mon front pour balayer le reste. Je sens les marques rouges qu'a laissé mon bras sur mes joues, ainsi que ma difficulté persistante à ouvrir les yeux convenablement.

Des dizaines de regards se posent sur moi, et alors que je tourne la tête pour prendre conscience de l'endroit où je me trouve, je remarque les bras croisés de mon amie, devant moi. Ses sourcils froncés et son air consterné m'indiquent que je me suis encore endormie pendant le cours.

— Sérieux, encore ? s'indigne Debrah en levant les bras au ciel.

Un sourire désorienté se dessine sur mes lèvres.

Debrah a toujours été une étudiante prévenante, à l'ordre... La première à s'assoir au premier rang, à lever la main dès que l'enseignant ouvre la bouche. L'élève qui a toujours réponse à tout. Elle est comme elle est; réservée, calme... De nous deux, elle est sans le moindre doute la fille sage, celle qui n'aime pas qu'on la remarque.

Cela va sans dire, elle n'a pas choisi correctement ses amis.

Je me redresse difficilement, encore ébranlée par mon sommeil, un peu trop court à mon goût d'ailleurs...

— Tu sais que t'es vraiment incroyable ? me reproche-t-elle en sortant de la classe. Tu crois que c'est comme ça que tu vas réussir tes cours ?

Je secoue vivement ma longue chevelure rouge, tout en tentant de me repeigner un peu. D'un pas las, j'avance vers mon casier.

— J'en ai royalement rien à foutre, déclaré-je, en jetant un œil au reflet du miroir circulaire accroché sur la porte. J'ai la moyenne, c'est tout ce qui compte.

Après avoir sensuellement pincé mes lèvres, je laisse mon regard se promener sur un beau brun, de l'autre côté du couloir.

— T'es irrécupérable, m'annonce-t-elle, en laissant percevoir, quelques secondes, un mince sourire aux coins de ses lèvres.

Je passe un bras au-dessus de ses épaules en faisant mine de consulter mon emploi du temps. Je vois qu'elle évite le regard d'un garçon qui passe près d'elle, et je ne peux m'empêcher de me moquer silencieusement de sa timidité maladive qui va finir par la tuer à petit feu. Je me surprends souvent à essayer de la décoincer un peu... Elle, si fragile et innocente. Elle n'aime pas aller dans des fêtes, elle déteste par-dessus tout boire de l'alcool, et pire encore; elle évite absolument tout ce qui a un pénis. Elle préfère mille fois passer une soirée à papoter de garçons mignons auxquels elle n'aura jamais le courage d'adresser la parole.

— Tu m'aimes comme ça, non ?

— Bien sûr, siffle-t-elle, en faisant ressortir les pommettes roses qui se creusent dans ses joues dès qu'elle sourit.

Après s'être finalement débarrassées de nos livres de mathématiques, Debrah et moi nous dirigeons vers la porte de sortie, pressées de retrouver nos amis pour le lunch.

*

— Louna ? Louna, tu m'écoutes ?

Mon amie agite ses mains devant mes yeux.

Je hoche la tête en déballant mon sandwich, même si je me doute qu'elle sait pertinemment que je n'ai pas suivi un traître mot de ce qu'elle m'a dit durant les dernières minutes.