Chapitre 1

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Aujourd'hui :

Je me réveille en sursaut. Toujours, toujours et toujours en train de revivre cette putain de nuit.

Je sors du lit, enfile un tee-shirt et me dirige dans la cuisine boire un verre d'eau. Je regarde le four : 4h30 du matin. La nuit dernière, c'était 3h. Y'a du progrès.

Ça fait quatre ans, quatre putains d'années que cette ordure m'a touchée, et je ne m'en suis toujours pas remise complètement. Tu es faible, Luna.

Comme chaque nuit, je vais sur le balcon afin d'observer la ville. Mes colocs dorment à poing fermé, et je préfère aller dehors pour ne pas risquer de les réveiller.

J'observe les voitures qui passent, les ados qui rentrent de leur soirée bruyamment.

Au loin, on peut voir ce parc, toujours vide. Toutes les nuits, lorsque que je passe la porte de ce balcon, je me mets à admirer ces balançoires, ces jeux pour enfants vides. Et ça me rappelle la vie que j'avais avant de rencontrer cette enflure.

Je me réveille pour la deuxième fois, mais sur le balcon, avec la lumière du jour. Lorsque j'arrive dans la cuisine, Paul prépare le petit déjeuner.

- Tu t'es encore endormie sur le balcon, Luna, me dit-il d'un air sévère dès que j'arrive à sa hauteur.

Je sais que mes colocs s'inquiètent pour moi.

Quand j'ai dû me trouver un logement, je n'aurai jamais pensé me retrouver avec deux hommes. En effet, 2 ans après ce qu'il s'était passé avec Lois, j'étais tout bonnement incapable de me retrouver seule en présence d'hommes. Mais ces deux gars avec leur gueule d'ange m'ont séduite, puis j'ai fini par accepter, non sans beaucoup de temps et beaucoup de vérifications.

Lorsque je me suis assurée qu'ils n'étaient pas fêtards, qu'ils n'avaient aucun problème avec la justice, et qu'ils avaient tous les deux une petite sœur, j'ai été contrainte d'accepter. Ils avaient absolument besoin d'une troisième personne pour le loyer, alors ils m'ont promis d'avoir la deuxième salle de bain pour moi toute seule, la meilleure chambre, et surtout qu'ils ne m'approcheraient pas si je ne le souhaitais pas, et qu'on n'était pas obligés de parler non plus. Juste de cohabiter. Après plusieurs mois, j'ai enfin trouvé le courage de leur raconter ce qui m'était arrivé, et cette décision a été la meilleure de toute ma vie. Ils m'ont immédiatement comprise, ne m'ont pas jugée, et mon promis de tout faire pour que je me sente bien.

Et voilà que deux ans plus tard, Paul et Sebastian sont devenus mes meilleurs amis.

Sebastian sort de sa chambre, me fait un bisou sur la joue, et pioche un morceau de pomme dans la salade de fruit que prépare Paul.

- Pas touche imbécile, s'énerve-t-il faussement. C'est pour cette demoiselle qui a encore une fois passé la nuit sur le balcon.

Sebastian m'observe alors avec son regard noir, qui trahit son inquiétude.

- Sérieusement Luna ? On t'offre la meilleure chambre et tu dors sur le balcon ? dit-il en riant.

- J'ai encore fait Le cauchemar.

Son sourire tombe aussitôt, et il se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras.

- Je suis désolé.

- Ne t'excuse pas, tu n'y es pour rien Seb.

A chaque fois que je parle du cauchemar, ils m'écoutent attentivement, ne disent rien et ne me regardent pas avec pitié. Ils sont parfaits, ne font aucun commentaire. Ils se contentent de me prendre dans leur bras et de dormir avec moi le soir suivant.

MILUNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant