Anya
- Anya, on vient d'être enfermés dans la bibliothèque.
- Ça c'est con.
Voilà comment, en deux phrases, résumé ces trois dernières heures chaotiques.
Vous ne comprenez rien ? C'est tout à fait normal. Vous souhaitez des explications ? C'est tout à fait logique.
5 heures plus tôt......
***Mon cours de philosophie venait tout juste de terminer, soit dit en passant, deux heures de cours totalement inutiles me concernant. Avoir un débat pendant plusieurs heures sur ce sujet qu'est : « l'amour véritable existe t'il où s'agit t'il d'un idylle inexistant ? », est franchement barbant.
J'étais certes contente que ce cours se soit finit, mais je devais me préparer mentalement à passer 4 heures dans une bibliothèque où l'odeur de transpiration est la définition à l'état brut de cet endroit, avec l'une des personnes les plus riches que je connaisse. Même si soit dit en passant cette idée ne me déplaisait guère, mais c'est une question de principe.
Nous nous étions donner rendez-vous dans un coin écarté de la bibliothèque où l'on pourrait travailler correctement sans voir et entendre certaines personnes car mon collègue de travail est le Justin Bieber de cette université.
Je me dirigeais donc vers la bibliothèque avec mes dossiers dans mon sac et une grande tasse de café à la main quand quelqu'un me tapota l'épaule sans une once de délicatesse.
Je me retournai donc avec élan, prenant grand soin de renverser le contenu brulant de ma tasse sur la chemise blanche de mon interlocuteur.
- Putain, crevette ça brûle !, cria ma victime.
Une seule personne sur cette terre ose m'appeler par ce surnom ridicule, qui en plus d'être offensant, ressemble à celui que se donnent deux amants maudits.
- Nan je savais pas que le café ça brûlait ! Je pensais ça allait te rafraîchir tête de noeud !, lui répondis je honnêtement.
Il essayait tant bien que mal d'enlever la tache avec un chiffon imbibé d'eau de sa gourde, quand mon regard s'attarda un peu trop longtemps sur les veines constellant sa main qu'il passait dans ses cheveux, le tressaillement de sa bouche, le mouvement de sa pomme d'Adam. Je crains être devenue folle en buvant trop de caféine.
- Tu vas rester longtemps à me mater ou tu vas m'aider ?, me demanda Damian.
Étais je offensée ? Tout à fait. Avait-il raison ? Absolument pas.
- Tu veux que je fasse quoi, je t'enlève ta chemise ?, lui répondis je en essayant tant bien que mal de ne pas éclater de rire.
Ma petite taquinerie fonctionna puisque juste après il vira au rouge.
Damian 1 - Anya 1. Balle de match
Malheureusement mon compagnon d'aventures n'aimait pas perdre alors , il lança avec tant d'aisance et de confiance sa dernière réplique :
- Vu ta taille t'arriverai même pas à défaire le bouton le plus bas de ma chemise.
Damian 2 - Anya 1. Défaite écrasante pour la joueuse rose.
Je finis donc ce merveilleux match en étant rouge pivoine et en ayant perdu mon trésor, ma raison de vivre : mon café.
Je me dirigeai donc, vers la machine à café, quand l'abru- le génie qu'on m'avait gentiment offert comme partenaire de révisions, m'interpella, offensé que je l'ai laissé derrière moi.