Les enfants grandissent, les rêves changent et certains chemins se séparent malgré l'amour que l'on se porte.
Amora Ricci et Andrea Moretti se connaissent depuis tout petits. Durant douze ans, ils ne se sont jamais quittés et ont tout partagé ensem...
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« — Mais merde détend toi, ce n'est qu'un surnom. Et franchement ? C'est putain de mignon ! »
Voilà comment Lyn essayait de me calmer depuis tout à l'heure. Je ne savais pas dans quel monde elle vivait pour penser que, me répéter de me détendre et que ce que m'avait dit Andrea était mignon, allait finir par calmer mon angoisse qui ne faisait que grossir. Sa technique ne fonctionnait pas du tout.
De toute manière, Eilyn était vraiment la dernière personne que j'appellerais s'il s'agissait de me réconforter. Elle savait écouter et donnait toujours de bons conseils. Mais quand la situation s'apprêtait plus au réconfort qu'aux conseils, c'était une vraie merde. Elle tapotait toujours mon dos de façon bizarre quand je pleurais et ne savait absolument pas quoi dire. À part des blagues douteuses. Mademoiselle Black avait un humour particulièrement noir et pensait que ça me ferait rire à travers mes larmes quand elle me disait que ça ne pouvait pas être pire qu'untel qui était mort d'une chute vraiment nulle et que je devrais être reconnaissante de n'avoir eu que le poignet cassé.
Un exemple parmi tant d'autres.
Cette fille ne savait pas réconforter les gens.
Et elle ne pouvait même pas rattraper ça en faisant simplement un câlin en silence parce que même ses câlins étaient bizarres. On avait l'impression de câliner un robot tellement ses gestes étaient mécaniques et loin d'être naturels.
Alors me répéter que je stressais pour rien parce que ce qu'avait dit Andrea n'était pas si grave que ça, c'était une manière très nulle de me réconforter.
Surtout qu'on attendait les garçons près de la porte de derrière du Mayan maintenant que leur prestation était terminée.
Il était minuit et je poireautais dehors, dans une robe trop courte pour moi — obligation d'Eilyn —, attendant impatiemment et pleine d'angoisse que le groupe sorte pour qu'on aille chez eux.
Comment devais-je réagir devant lui après ce qu'il m'avait dit ? J'en faisais sûrement tout un plat, mais je n'étais pas accoutumée à ce genre de chose.
« — C'est facile à dire pour toi, rétorquai-je en grinçant des dents, tous les mecs avec qui tu couches t'appellent toujours par ce genre de surnom. T'es habituée.
— Tu as déjà été en couple, mon ange. Ce n'est pas la première fois pour toi non plus, dit-elle en replaçant correctement sa petite poitrine dans le décolleté de son body noir. »
Je la regardai faire en fronçant les sourcils, intriguée, avant de secouer la tête de gauche à droite.
« — C'était quand j'étais en couple. Pas avec mon meilleur ami d'enfance.
— Dans ce cas, ça veut sûrement dire qu'il veut plus.
— On est juste amis. »
Le sourcil levé de Lyn me dit qu'elle ne me croyait pas du tout, mais je n'eus pas le temps de débattre avec elle que la porte en fer s'ouvrit sur les personnes qu'on attendait. Eilyn sauta de joie en disant aux gars à quel point c'était incroyable et qu'elle avait beaucoup aimé leur nouvelle musique. Ruby, qui avait troqué son pull rouge pour un tee-shirt violet décoré d'une tête d'alien vert fluo, passa son bras autour de ses épaules avec un sourire malicieux.
