deuxième partie : coup de foudre et guérison

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Jimin a pleuré avec moi.

Il a pleuré en comprenant que mon secret avait eu des conséquences plus grandes.

En faisant preuve de patience et d'une profonde compassion, il m'a convaincu que je pouvais me livrer entièrement à lui. Je n'ai pas vu une once de jugement quand pour pouvoir justifier les taches de sang à l'arrière de mon haut, j'ai dû retirer mon pull.

J'ai oublié sur le moment que parmi toutes mes blessures demeuraient celles que je m'étais faites volontairement. Et je pouvais lire dans son regard qu'il faisait parfaitement la différence entre ce que je subissais et ce que moi, je m'infligeais.

Pour que nous soyons à égalité, il a retiré son tee-shirt à son tour. Me voyant dans la confusion, il s'est déshabillé, lentement, minutieusement, sous mes yeux. Je me retenais de fixer son intimité, mais n'était-ce pas une façon pour lui de me dire qu'il choisissait d'être vulnérable, et que ce n'était pas une tare en soi.

Muni de mes meilleures intentions, je retirais à mon tour mon bas de survêtement, étant parti comme un voleur je n'avais pas pris la peine de mettre un caleçon.

« Je devais fuir je - », je cherchais à me justifier tout de suite.

« Chut, tu veux prendre un bain avec moi ? »

Son calme, sa voix, il avait quelque chose en lui qui m'apaisait automatiquement. Je pris la main qu'il me tendait et le suivait jusqu'à une porte robuste en bois. Je frissonnais un peu, et en profitais pour détailler un peu plus la pièce.

Nous entrions dans une grande salle de bain. Il remplit la baignoire, ajusta la température de l'eau et y versa deux liquides dont l'odeur mêlée ensemble me fit un effet relaxant. Il se dirigea ensuite vers l'armoire en-dessous du miroir pour en sortir une éponge épaisse et neuve pour le corps.

Il plongea le premier, écarta ses jambes puis me tendit la main, le message était clair.

La douceur dont il pouvait faire preuve me fit ressentir au fond de moi un sentiment de bien-être et de plénitude. Il passa l'éponge délicatement, avec toute la prudence possible sur chacune de mes plaies. Il se retirait chaque fois que je sifflais de douleur, et nous n'échangions aucun mot, sauf nos souffles qui semblaient s'échapper au même moment et nos peaux qui entraient dans un contact constant puisque mon dos reposait désormais sur son torse.

Quand l'eau fut froide, il m'incita à sortir, vida la baignoire, me sécha puis appliqua sur mes blessures une crème cicatrisante, il banda seulement celle de mes bras, nous attendîmes qu'elle sèche un peu avant qu'il ne me donne seulement un tee-shirt suffisamment large et un caleçon propre. Il se vêtit de la même façon avant de m'attirer dans lit.

Il avait une cheminée moderne, son crépitement donnait une sorte d'ambiance et seule la lueur des flammes nous éclairait, je rêvais de rester enfermé dans cette bulle.

Une fois complètement allongé, il me sonda puis me couvrit d'un drap et d'une couverture large par-dessus, avant de me caresser la joue et d'amorcer un pas en arrière. Effrayé, je le tins de justesse au niveau du poignet, il revint sur ses pas.

« N-ne pars pas », un étrange sentiment de peur m'envahît à la simple idée de le voir disparaître.

Il me caressa les cheveux en plantant son regard chaleureux dans le mien.

« Je reviens mon ange », il susurra d'un ton doux, mais je ne lâchais toujours pas.

« Je vais commencer à compter, quand je m'éloignerai et que tu ne m'entendras plus, tu pourras continuer, je te promets qu'avant que tu n'atteignes 20, je serai de retour »

COUPABLE.  [short story / 3 parties ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant