Je m'adosse au fauteuil en cuir de mon bureau, observant la salle d’entraînement d’un regard glacial et calculateur. La nuit touche à sa fin dans le donjon privé que j’ai aménagé à l’arrière de mon loft. Les lumières tamisées projettent des ombres ondulantes sur les murs sombres, enveloppant la pièce dans une atmosphère à la fois intime et menaçante. Des chaînes pendent du plafond, des crochets, des anneaux, et des fouets soigneusement alignés attendent, silencieux, témoins de mes pratiques et de mes désirs.
Depuis toujours, j’ai su que la véritable puissance réside dans la maîtrise totale. J'ai appris que la discipline et le contrôle sont les clés du pouvoir. À trente-cinq ans, je suis devenu une figure incontournable dans la communauté BDSM, un maître redouté et respecté. On parle de moi comme d’un dom impitoyable, quelqu’un qui ne laisse rien passer, ni erreur, ni faux-semblant. C’est ce qui m’a valu une réputation qui précède chaque rencontre, chaque relation. Je n’ai jamais trouvé celle qui pourrait réellement comprendre et accepter la profondeur de mes exigences.
Je suis exigeant, je le sais. Mais je refuse de jouer avec celles qui ne savent pas ce qu'elles veulent vraiment. Pour moi, le BDSM n’est pas un simple passe-temps, c’est une exploration, une quête de domination pure où le contrôle s’exerce sur chaque fibre de la chair et de l’esprit. Un échange de pouvoir qui va bien au-delà des jeux superficiels que je vois souvent dans la communauté. Les novices me craignent, et même les plus expérimentées hésitent à franchir le pas, conscientes que je ne recule devant aucune limite.
Sur la table, une pile de dossiers reste ouverte. Des profils de femmes qui ont exprimé leur intérêt pour une relation avec moi. Des visages figés, des sourires calculés, des corps désirant être soumis mais seulement dans les frontières rassurantes de leurs fantasmes. J’en ai vu défiler des dizaines, des centaines peut-être, toutes différentes mais si semblables dans leur incapacité à aller jusqu’au bout. Elles cherchent à effleurer l’interdit sans jamais oser s’y plonger complètement, préférant la sécurité d’une douleur mesurée et d’une soumission feinte.
Je tourne la page du dernier dossier et referme la chemise avec un soupir. Rien d’intéressant, encore une fois. Je la laisse retomber sur la pile des refusées, songeant à mes propres échecs passés, à ces séances où des femmes se sont effondrées à la première correction sérieuse, où elles ont rompu l’accord dès que j’ai commencé à pousser leurs limites. Je ne leur en veux pas, c’est simplement qu’elles n’étaient pas prêtes. Elles cherchaient la douleur sans les marques, la soumission sans la perte de contrôle. Mais moi, je veux plus. J’exige plus.
Mon téléphone vibre sur la table, me tirant de mes pensées. C’est un message d’Alyx, l'organisateur de la prochaine soirée BDSM. Une de ces soirées privées, réservée aux membres les plus aguerris de la communauté. Je tape un rapide "Je serai là ", sachant que ces soirées sont parfois l’occasion de dénicher celle qui pourrait attirer mon attention. J’y vais sans illusion, mais toujours avec cette lueur d’espoir ténue qu’un jour, je tomberai sur la partenaire idéale.
Je jette un coup d'œil aux instruments soigneusement disposés dans la salle. Chaque fouet, chaque chaîne, chaque menotte a une signification pour moi. Mes préférés sont ceux qui semblent les plus innocents, mais qui, dans mes mains, se transforment en instruments de soumission totale. Pour moi, la douleur n’est qu’un passage, un moyen de forcer la soumise à aller au-delà d’elle-même, à s’abandonner totalement.
Je me lève, traversant la pièce avec la fluidité d’un fauve en cage. Face à un grand miroir encadré de bois sombre, je m'arrête pour examiner mon reflet. Je suis grand, athlétique, mes traits durs et mes yeux d’un bleu acier me renvoient une image que j’ai appris à maîtriser. Chaque muscle est sous contrôle, chaque mouvement calculé. Mais sous cette façade impassible, je ressens le poids de ce désir que je traîne depuis des années : celui d’une connexion vraie, d’une soumission sincère, où la douleur serait un chemin vers un plaisir plus grand, plus profond.
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MAÎTRE " Je vous appartiens maître"
RomanceAvrat est un maître dans la communauté BDSM, il est connu pour être un dom particulièrement sadique. Cela ne lui a pas permis de trouver chaussure à son pied en matière de soumise. Mais cela semble prendre fin lorsqu'il rencontre Esmée, une jeune fe...