Ruby & Emerald

10. Trahis

Chapitre 10 : Trahis
Publication : 15/06/2023
Nombre de mots : 1301
Lemon : ❌

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Pdv externe

La lumière traversant la pièce pour venir titiller les yeux encore clos de Katsuki le réveille doucement. Il papillonne des paupières puis baille, s'étirant les bras pour faire craquer ses muscles. Le son des oiseaux qui chantaient à l'extérieur lui cassait plus les oreilles qu'autre chose. Il aurait bien voulu leur jeter de l'eau ou une pierre pour les faire taire, mais il n'avait rien de tout ça sous la main. Le rubis se redresse dans un grognement puis frotte ses yeux. 

Il constate quelque chose qui le perturbe. La place à côté de lui était vide... Elle était froide, signe que son partenaire avait disparu depuis bien longtemps. Il n'avait pas osé faire ça quand même ? Alors lui aussi l'avait trahie ? Lui aussi s'était joué de ses sentiments ? Mais de toute façon, à quoi s'attendait Katsuki en se fiant à un noble ! Il les détestent, ce n'est pas pour rien ! Finalement les humains étaient tous les mêmes, pas une seule neurone en marche dans leur cerveau cassé. 

Il avait envie de tout balancer. On l'avait blessé, encore, mais cette fois-ci, sans savoir vraiment pourquoi, c'était douloureux. Son estomac était retourné, lui donnant la boule au ventre, et il avait l'impression qu'on lui brisait le cœur en mille morceaux. Les larmes étaient même apparues au coin de ses yeux, ses mains tremblaient et ses lèvres grelottaient. 

Putain, il était tombé amoureux de lui... Comme un con... Et forcément, on a joué avec lui, comme s'il n'avait aucun sentiment, que c'était juste une marionnette, une poupée vide. Et ça lui foutait la rage. Visiblement, Izuku s'était bien foutu de lui, toute cette histoire qu'il s'inventait, qu'il ne trouvait pas l'amour, qu'il ne voulait pas être roi, qu'il voulait sortir et ne pas rester enfermé, tout ça ce n'était qu'un jeu pas vrai ? Il avait monté tout ce plan depuis le début pour le faire souffrir n'est-ce pas ? 

Il le déteste. 

Autant qu'il l'aime. 

Comment peut-on aimer quelqu'un tout en le détestant en même temps ? Ça n'a pas de sens ! La vie n'a aucun sens ! Rien n'est logique ! Déjà, comment cela se fait-il qu'il soit tombé sous le charme de ce bouclé aux taches de rousseur ? Sa putain de bouille d'ange le faisait fondre à chaque fois qu'il osait le regarder ou même l'imaginer. L'amour est un véritable poison. Il te fait souffrir autant qu'il te fait aimer. Capable de te plier en quatre pour une personne qui ne souci même pas de ton existence. 

Ça a été dur, mais Bakugo a réussi à se remettre de son état, du moins, c'est ce qu'il croyait, jusqu'à ce qu'il voit un petit mot en papier jaunâtre de la part d'Izuku sur la table de la chambre de l'auberge, accompagné de plusieurs pièces d'or. Forcément, il n'y avait que le vert qui pouvait sortir du papier et de l'encre de sa poche, on aurait dit qu'elle était magique. Il y avait des excuses écrites sur le papier, même si le blond s'en fichait royalement de ses excuses. Un simple désolé ne règlera pas le fait qu'il lui ait littéralement incité de dégager, tout en lui confiant de l'argent pour le trajet du retour jusqu'à son village. 

Alors il se rhabille, essayant de faire abstraction de tout sentiment amoureux pour son coup d'un soir. L'envie de claquer tout ce qui lui passait sous la main était forte, mais il se retient, il devra tout payer sinon. Il referme la porte derrière lui. 

Il avait pris, grâce à l'argent déposé d'Izuku, une charrette de voyage pour aller jusqu'à son village sans se fatiguer. Le trajet fut un peu long, mais il était enfin arrivé à destination. Il descend de la charrette, titubant un peu à cause des ses jambes qui venaient à peine de se réveiller, sachant qu'il était assis pendant plus de deux heures. Il marche lentement vers sa maison. Et dire qu'au final, il revenait à la case départ. Blessé, sans personne sur qui compter. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il avait confié son cœur déjà brisé au prince, l'ayant encore plus cassé qu'il ne l'était auparavant. Il faudra plus qu'un simple pansement pour le soigner... Mais, y a t-il vraiment un remède aux chagrins d'amour ? 

Parce que oui, Katsuki avait compris, il se l'était avoué et assumé quand il avait couché avec Midoriya la nuit dernière. Il s'était dit qu'il allait se réveiller à ses côtés, le tenant dans ses bras, lui faisant un doux sourire rassurant, signifiant qu'il était là et qu'il n'avait plus à avoir peur. Maintenant, c'est lui-même qu'il allait devoir rassurer et aider. Mais comment ? 

En arrivant à sa petite maison, il aperçoit de loin Eijiro et Denki, attendant devant sa porte, assis par terre. Ce n'est que lorsqu'ils le voient qu'ils se redressent d'un coup. 

- Mec qu'est-ce que tu foutais, on s'inquiétait ! S'exclame le noiraud. 

- Pas tes affaires. 

Katsuki le pousse légèrement pour pouvoir rentrer dans sa maison, mais il fut très vite suivi de ses deux amis qui insistaient pour rentrer. 

- Pourquoi t'as disparu pendant 3 jours sans nouvelles !? 

- J'ai dit c'est pas vos affaires tête d'âne. Réponds sèchement le cendré au blond. 

Il s'installe sur sa chaise, s'écroulant dessus de fatigue. On y voyait son air fatigué plaqué au visage. Ses yeux étaient rouges et soutenus par des cernes affreusement grandes. 

- Hé Katsuki... On voit bien qu'il y a un truc qui va pas... Dis Eijiro en s'installant sur une chaise près de lui, lui prenant une de ses mains dans la sienne pour la caresser affectueusement. 

- C'est rien... 

- Tu la fais pas à nous mec, dis nous ce qui va pas, on est tes amis on peut t'aider ! 

- Ça servira à rien... Il est parti... 

- Qui ça ? "Il"? Tu as rencontré un garçon ? S'interroga le blondinet à la mèche noire. 

Bakugo soupire. Il prend une grande inspiration avant de commencer à tout expliquer pendant une bonne heure. C'était ses amis après tout, il pouvait se confier. Il raconte absolument tout en détail, comment cela à débuté, donc à la fête, sa rencontre avec Izuku qui avait intervenu entre lui et Ochaco, l'invitation au château, sa venue surprenante, le dîner, sa fugue avec le prince, la soirée qu'ils avaient passé, et enfin, cette nuit inoubliable. Bien évidemment, il n'avait pas décrit leur débat sexuel, beaucoup trop gênant et pas intéressant. On y sentait dans sa voix cassée qu'il en souffrait. 

Ses amis avaient passé une bonne demi-heure à le réconforter, lui caressant le bras et le dos, lui disant que tout allait s'arranger. D'après ce que Katsuki avait décrit, le tacheté aux bouclettes vertes n'avait pas l'air de quelqu'un de méchant. Il avait plus l'air perdu qu'autre chose. Mais le blond était persuadé que ceci était juste une grosse erreur. Que le prince n'a jamais eu de coup de foudre pour lui, ce n'était pas possible d'aimer un être inférieur.

- T'en fais pas.. Tu vas remonter la pente Baku. 

- Puis t'es le grand Katsuki Bakugo ! Tu te laisses pas marcher dessus ! Dit fièrement l'homme aux dents de requin. 

Katsuki ricana, murmurant un faible merci qu'avait pourtant entendu ses deux....Meilleurs amis ? Ils étaient heureux et lui souriaient après avoir entendu ses remerciements. 

Après avoir viré ses potes, étant donné qu'il allait un peu mieux mais qu'il voulait être seul, il entendit frapper à sa porte. Il l'ouvrit avec énervement, s'attendant à ce que ça soit encore le couple qui viennent le faire chier avec cette histoire. Oui, Katsuki était du genre à changer rapidement d'attitude, surtout avec ses amis, même si au fond il tenait particulièrement à eux. Mais finalement, devant lui, se dressait l'origine de tout son chagrin... 

- S-Salut... Avait-il murmuré en triturant ses doigts. 

Qu'est-ce qu'il faisait là...?

𝙰 𝚜𝚞𝚒𝚟𝚛𝚎~