My little spirit

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Plusieurs années se sont écoulées depuis cet événement. Je n'ose plus affronter le monde extérieur de peur que je recroise cette femme mystérieuse. De ce fait, j'ai eu recours à l'école à domicile et je ne sors jamais de chez moi, mais il est temps pour moi d'évoluer. J'ai désormais dix-neuf ans et dans quelques jours, je m'apprête à m'aventurer dans un tout autre monde : l'université.

Ma chambre se vide petit à petit en emportant tous les objets essentiels : mes jeux vidéo, mes consoles, ma télévision et sans oublier tous les livres d'enquête policière que j'affectionne plus que tout.

Pendant toute la matinée, je ne fais que des allers-retours entre ma chambre et ma voiture, tandis que ma mère prépare le petit déjeuner à ma petite sœur Jia dans la cuisine.

Je dépose l'avant-dernier carton après plusieurs petites heures à faire des exercices physique en portant des cartons aussi lourds. Pour une personne aussi peu sportive que moi dont les bras sont semblables à des ficellos, c'est un exploit.

Plus qu'un seul carton, et je vais enfin vivre une aventure passionnante.
Quitter ma zone de confort pour  étudier et devenir le plus grand détective de tous les temps, mais visiblement, ma mère a encore du mal à accepter mon départ.

– Axel, mon chéri, tu veux rester avec nous pour prendre un petit déjeuner équilibré ? demande ma mère depuis la cuisine tandis que je m'apprêtais à effectuer mon dernier aller-retour de la matinée.

– Non, ne t'inquiète pas, maman, je dois partir au plus vite. Je prendrai un petit déjeuner dans ma nouvelle maison.

– Mais tu ne sais même pas cuire un œuf ! Tu sais, il n'est pas trop tard pour rester vivre ici et étudier dans ce charmant quartier.

– Maman, mon choix est fait et puis tu ne seras pas toute seule. Il y aura toujours Jia pour te tenir compagnie et je viendrais te rendre visite de temps à autre. En ce qui concerne la cuisine, il y a des tutoriels sur YouTube.

– Je ne peux pas t'empêcher plus longtemps, alors, mon petit Cheonsa, tu vas enfin prendre ton envol.

–Je ne suis plus un bébé ! J'ai grandi maintenant. Et puis tu ne pourrais pas m'en empêcher, j'ai déjà signé tous les papiers. Dis-je d'un ton sec. Il me reste encore un carton dans ma chambre...

–Oh oui, fais attention à ton dos.

Elle dépose un petit bisou sur la joue droite avant de rejoindre ma petite sœur dans la cuisine qui nous regardait depuis sa chaise d'un air interrogateur. Je lui adresse un petit sourire avant de monter les escaliers menant à ma chambre afin de rapporter le dernier carton qu'il restait.

J'entre dans ma chambre, je prends le dernier carton posé au pied de mon lit. Je ne peux m'empêcher de  ressentir entir un pincement au coeur à l'idée d'abandonné cette pièce qui m'a longtemps supporté et qui renferme tellement de souvenir, c'est une sensation bizarre.

Je descends prudemment les marches. Une fois sortie à l'extérieur de la maison, je dépose délicatement le carton dans le coffre du camion et le referme aussitôt.

Les affaires, c'est fait, maintenant le plus dur est à venir...

Après avoir fait quelques étirements, je me redirige vers la porte d'entrée de la maison où se tiennent ma mère et ma sœur juste à côté, debout. Le visage de ma mère est anormalement crispé. En dessous de ce masque se cachent ses  sourcils froncés accompagné de ses  yeux plissés. Ils essaient tant bien que mal de cacher sa tristesse et ses angoisses de mon départ.

Elle n'arrive pas à accepter que ce jour soit enfin arrivé.

– Ça y est, maman, désormais, je vais partir.