Chapitre XXI

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Titre entier : Chapitre XXI, Écris, écris jusqu'à ce que le sang et la sueur te libère de tes travers. 

TW : Évocation suicide

Control - Zoe Wees

Léna

Ma plume glisse à nouveau sur le papier et j'avoue qu'aujourd'hui je me sens vraiment pas bien. Au plus mal même. Un an, ça fait un an qu'il n'est plus à mes côtés. Je pleure sans discontinuer, imbibant ma pauvre feuille de papier. Mon visage s'engouffre au creux de mes mains pour tenter de calmer mes sanglots incessants qui me font hoqueter. Je ne comprends toujours pas pourquoi il n'est plus là. Parfois, j'ai l'impression d'enfin réussir à me relever, à me dire que le lendemain sera peut-être un peu plus beau et que le soleil va revenir dans ma vie, et puis c'est la dégringolade. Un détail peut me faire replonger dans les abysses cruelles qui ont pris mon cœur d'assaut depuis ce jour horrible. Madame la psy m'a dit que je devais impérativement écrire si j'avais des idées sombres. Madame la psy j'ai écrit une dizaine de pages aujourd'hui, je crois que je suis au bout du rouleau. M'en voudra-t-elle si je fais une connerie ? Elle perdra une cliente à la rigueur mais bon. Je repense aux paroles de Nekfeu dans Humanoïde, quand il demande si on a déjà ressenti une ivresse incontrôlable en pensant à la tristesse de nos proches si on partait loin de cette vie chaotique. Je ne peux m'empêcher de dire que oui, que oui je rêverais de savoir s'ils auraient vraiment mal ou pas du tout. L'égoïsme c'est mon truc, j'avoue. Mon cœur bat vite, trop vite, sous l'effet de mes suffocations. Je meurs d'envie d'appeler mes meilleures amies mais je ne veux pas leur imposer ça. Les écraser sous le poids de ma tristesse, les détruire par mes larmes qu'elles sont incapables d'essuyer. Je les aime, de toute mon âme, mais pour le coup elles sont impuissantes. Je veux les prendre dans mes bras, elles et leurs émotions solaires. Je veux le serrer dans mes bras, lui et mes sentiments qui me font trembler. Je n'arrête pas de penser à ce soir de pleine lune quand nous nous sommes embrassés sous l'astre qui nous regardait plein de jalousie. On avait couru pour trouver la meilleure cachette pour remporter le cache-cache lancé par des amis et je cherchais à le semer. Lui et son rire adorable avaient fini par me rattraper au coin d'une rue et il m'a réceptionné par les hanches. La chaleur de ses paumes était presque perceptible au travers de mes vêtements. Mon sourire était éclatant, j'en suis certaine, il reflétait le sien sûrement. Les étoiles dans nos yeux se sont rencontrées, se sont accrochées quelques secondes avant que nos lèvres se soient trouvées. Nous avions perdu ce soir-là, plus occupés à nous embrasser qu'à nous cacher. Nos étoiles se sont éteintes quand il a pénétré dans mon appartement, la colère coulant dans ses veines.

Je serai seule ce soir et tous les autres soirs de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant