Je serai seule ce soir et tous les autres soirs de ma vie

Chapitre I, Retrouve-moi sous ce ciel étoilé.

2 minutes - Doxx

Externe

30 juillet 2022.

       La fête battait son plein lorsque les trois amies arrivèrent. Vingt-trois heures précises, pile-poil avant l'augmentation du tarif de l'entrée.

— Heureusement qu'il n'y avait personne sur la route.

       Elles soupirèrent toutes les trois. Les faisceaux de lumière frappaient la roche où s'étaient engouffrés tous les étudiants du coin, réunis pour passer cette soirée qui ne pouvait qu'être incroyable. Les corps se bousculaient et les bras étaient levés, se balançant avec force au rythme de la musique. Elles revoyaient leurs anciens camarades de lycée qu'elles avaient perdus de vue quand ils s'étaient tous séparés pour leurs études supérieures. Elles embrassèrent les connaissances qu'elles croisaient, discutant avec ces individus qui avaient comblé leurs années lycée.

       Elles se mirent un peu à l'écart quand elles eurent enfin leurs bières pour discuter un peu ensemble. La discussion était fluide jusqu'à ce que Léna remarque les yeux écarquillés de sa meilleure amie.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Lé' il est là.

— Sérieux ?

       Les yeux de sa meilleure amie regardaient derrière elle et sous le coup de la surprise, elle ouvrit aussi de grands yeux. Elle confia sa bière à sa meilleure amie au moment où deux mains touchèrent légèrement ses hanches. Elle se retourna et se mit à sourire bien plus que nécessaire.

— Julien ! Comment tu vas ?

       Ils se firent un baiser sur chaque joue avant de retrouver leurs yeux.

— Bien. Je peux te parler deux secondes ?

       Le ton qu'il employait l'alarmait. Elle adressa un coup d'œil à ses amies qui patientaient, de la curiosité plein les yeux. Elle n'eut pas besoin d'ouvrir la bouche qu'on l'incitait à y aller.

— T'inquiète vas-y, on t'attend là.

       Elle leur adressa un signe de tête, récupéra sa bière, et sentit une main encercler doucement son bras pour l'entraîner un peu plus loin du battant de la fête.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Ce qui se passe c'est que tu es hyper superficielle comme meuf.

— Pardon ?

       Elle haussa un sourcil, choquée. Qu'est-ce qui lui prenait ?

— Bah attends, regarde comment tu rigoles, comment tu danses et tu t'amuses. On voit que tu veux attirer l'attention, je le remarque depuis tout à l'heure.

— Attends. Tu veux dire que tu me regardes depuis tout à l'heure sans venir me voir ? Tu viens juste pour détruire mon humeur et ma soirée ?

       Elle s'indigna et recula d'un pas, dégoûtée. Il s'approcha légèrement jusqu'à l'effleurer.

— Oui, parce que tu es bien plus sexy quand tu as cette lueur de colère dans les yeux.

— Julien, je te déteste.

       Elle se mit à rire avec lui quand elle tapa les syllabes de sa phrase sur son torse avant de faire mine de partir. Mais c'est sans compter sur la main qui reprit son bras en otage pour attirer vivement sa bouche à ses lèvres. Elle en fut tellement surprise qu'elle lâcha sa boisson en souriant contre ses lèvres.