Les Nageuses.

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Fières guerrières
Frappeuses;
Danseuses d'écume
Jouent avec l'eau
Nous ne pouvons utiliser le pale mot
Beau

Magnifiques
Fortes et puissantes
Ce sont elles.
Quelle grâce! Les nageuses
Elles deviennent élément
Ruisseau, cascade, rivière
Torrent.

Elle tourbillonnent
Dans les remous
Du courant qui les entraînent

Elles glissent sur la houle
Qui s'enroule
Et qui
S'effondre contre la rive
Qui se fracasse contre la roche
Qui percute la paroi
Qui cogne la falaise
Qui se projette sur
Le dehors

Le dehors
Ce monde si brut
Comparé a l'eau
L'eau qui caresse qui ensorcelle
Qui alanguit ou revigore
Mais ce monde
Dur et froid et coupant
Est l'extérieur

Les nageuses n'en veulent pas
Elles lui préfère l'eau
L'eau qui peut se faire
Caline aussi bien que
Cruelle
Qui noie mais qui donne aussi la joie

Mais laissons cela
Pour aller...

Dans cet autre monde qu'est
La profondeur sous-marine
Laissons la surface
Et allons en dessous.

Sous l'eau. Plus de bruits.
Atmosphère lourde.
Nous sommes aphone
Atone.
Les mouvements;
Ralentis.

Par la bouche sortent
Des petites bulles d'air
Qui s'en vont remontent tourbillonnent
A la surface.

Les yeux plissés
Tenter d'y voir plus clair
Mais pas les nageuses.
Elles, elles ondulent tranquillement
Au grès des vagues
Se balancent doucement
Dans le courant
Et lui dont confiance.

Elles éclatent de rire
La tête renversée en arrière
Le corps scintillant
De milliers de gouttelettes d'eau
Sculpté avec grâce
Une goutte du bout du nez qui tombe tombe tombe
Elle tombe sur le dos creusé les reins
Roule sur la cambrure des hanches
Roule roule la gouttelette
Et finit par se jeter dans l'eau
Elle ne fait plus qu'un avec l'eau la gouttelette

Et la nageuse replonge et ressort et rit de nouveau et la vie de la gouttelette recommence.

Voyages | Fragment 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant