Lys

Chapitre 11 - Lèvres à la fraise

J'aimerais que sur ma tombe soit marqué mon véritable prénom. Cette simple demande pourra t-elle être respectée ? Enfin... Je devrais peut-être faire une lettre, une sorte de testament qui contiendrait aussi mes dernières requêtes.

- Debout.

- Oui monsieur.

Je me levais immédiatement, tandis que ma voix tremblait. Bordel... Son sourire mesquin montrait qu'il l'avait remarqué, et, qu'il en était fier. Je soupirais d'agacement, tandis qu'il me montrait la table à manger. Non mais que pouvait-il bien avoir en tête. Je partais alors vers la table à manger, et, alors que je me retournais afin de voir ce qu'il faisait, je sursautais. Je n'avais pas remarqué qu'il m'avait suivi, je ne l'avais même pas entendu. Il s'était faufilé derrière moi, tel le sociopathe qu'il était. Il posa une main sur ma joue, et, je remarquais qu'il avait ramené le bol qui contenait autrefois de nombreuses fraises avec lui. Désormais, ce pauvre bol était devenu bien pauvre, ne contenant plus qu'une malheureuse fraise. Néanmoins, la fraise était magnifique. De belles couleurs et de belles formes. Ça devait même être la plus fraise de la barquette.

Il posait le bol sur la table à manger, et, se rapprochait un peu plus de moi. Mon souffle se coupa, tandis que je fus immédiatement ramené dans le parking du centre commercial. Bien. Il allait encore s'apprêter à me menacer. Peut-être avais-je une chance de survivre ? Après tout, tonton Liam avait toujours dit que j'avais une bonne étoile. Alors j'espérais que ma bonne étoile ne s'était pas éteinte, et, qu'elle continuait de veiller sur moi.

Il posait ses mains sur mes hanches, tandis que j'étais à bout de souffle, voulant reprendre une profonde inspiration. Cependant, mon corps s'était bloqué. Un mécanisme de défense dira-t-on. Il souriait en me regardant, laissant ses mains glisser le long de mes hanches, jusqu'à se déposer sur mes cuisses. D'un geste vif, il me porta, et, sous l'effet de surprise, je pus reprendre une inspiration. Il me posait sur la table à manger, et, me regardait. Son sourire mesquin n'avait pas disparu. Bien au contraire. Et c'était ce qui m'inquiétait. Il s'éloigna de moi, me laissant un peu de répit que j'utilisais volontiers afin d'essayer de respirer comme une personne normale.

De plus, pourquoi ne portait-il pas de tee-shirt ? Il avait un problème à vouloir se trimballer à moitié à poil. Un sérieux problème si vous voulez mon avis. Sachant qu'il avait fait la guerre avec moi afin de récupérer ce pauvre tee-shirt, qu'il daigne le porter au moins.

Je regardais son dos, et, à l'arrière de sa nuque, je pouvais voir la fin de son tatouage. Car oui, sur le côté de son cou, une fleur de Lys s'y trouvait. Ce mec était un putain de sociopathe narcissique. Imaginons que je m'appelais Bolognaise, est-ce que j'allais dessiner des bolognaises sur mon cou ? Bien sûr que non ! Car, je n'étais pas une putain de sociopathe narcissique, contrairement à quelqu'un ici, qui se trouvait dans cette pièce. Petit spoiler, cette personne n'était autre que lui.

Je voyais aussi des cicatrices, sur ses côtes et son dos. Des blessures qui semblaient s'être refermées depuis de nombreuses années, mais, si profondes qu'elles avaient laissé une marque indélébile, que même le temps ne pouvait effacer. Je ne disais rien, espérant préserver cette petite chance de survie que j'avais réussi à acquérir par je ne sais quel miracle.

Merci ma bonne étoile.

Il se retournait, afin de quitter la cuisine et de revenir vers moi. Cependant, lorsque je vis ce qu'il tenait en main, je me figeais instantanément. Pourquoi. Pourquoi tenait-il le couteau que j'avais utilisé afin de me scarifier ? Que voulait-il faire ? Je me sentais subitement mal, sentant mon estomac se retourner, me donnant envie de vomir. Mon cœur, lui, s'était accéléré tandis que ma poitrine, elle, s'était resserrée. Je sentais les larmes me monter aux yeux, menaçant de couler à tout moment.