02 | Luana

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11 années après le drame...
Vendredi 22 juillet 2022, 19h01.
Palerme.
Luana.

Après avoir répondu à mes principales questions, il n'avait plus décroché un mot et moi non plus, trop perturbée. Il venait de garer la voiture devant mon immeuble. Je regardai par la fenêtre, les rues étaient vides, aucun passant ne se baladait, c'était à se demander s'il n'y avait pas eu une apocalypse entre temps. Je reportai alors mon attention sur mon chauffeur de taxi. D'un geste de tête, il m'ordonna de quitter son véhicule.

Je m'exécutai aussitôt et descendis de sa voiture. J'avançai vers la porte d'entrée, présentai mon badge, déverrouillant l'accès au hall, puis traversai le couloir en direction des ascenseurs, accompagné du grand brun. J'appuyai sur le bouton correspondant au numéro de mon étage.

L'ascenseur atteignant le bon niveau s'arrêta et j'en sortis la première, je me dirigeai jusque chez moi suivis de près par l'agent fantôme. La porte ouverte, nous pénétrâmes dans mon appartement. Je déposai mes affaires sur le meuble de l'entrée et invitai Ezio à me suivre jusqu'au salon. Je le fis s'asseoir sur l'un des fauteuils et lui demandai de m'attendre ici.

J'accourus donc à la cuisine et saisit le téléphone fixe. Je composai le numéro de la police aussi rapidement que je le pouvais et portai l'appareil à mon oreille. Au bout de quelques sonneries, quelqu'un décrocha :

— Bonsoir, police de Palerme, j'écoute. Quelle est votre urgence ?

J'entrouvris la bouche, prête à m'exprimer mais la referma aussitôt lorsque le téléphone me fut arraché des mains. Saisissant un couteau qui trainait sur le meuble de la cuisine, je le pointai en direction de mon interlocuteur.

Il raccrocha et posa le portable sur le mobilier derrière lui. Du haut de son mètre quatre-vingts, il me fusillait du regard. Malgré son air autoritaire qu'il abordait, je ne pouvais m'empêcher de le trouver charmant. Il avait de magnifiques yeux verts et son regard me transperçait.

— Si tu tiens un minimum à ta vie, je te conseille d'éviter ce genre de choses qui pourraient nuire à ta survie, mio cuore, me susurra-t-il.

Toujours tremblante, je continuai à le menacer avec mon arme.

— Et... pose ce couteau à beurre, tu risques de te blesser, rit-il.

Malgré son indication, je ne bronchai pas. Il sortit alors son arme et en déposa le canon contre ma tempe. Son regard noir me fit froid dans le dos, et je me contentai de le fixer, l'arme toujours tendue vers mon visage. Après quelques secondes, il se décida enfin à briser le silence :

— Sois tu poses ce couteau et tout se passera bien, sois je tire une balle dans ton joli minois, or je ne souhaite pas nettoyer une scène de crime. Alors à toi de voir, bellezza, sourit-il.

Je soufflai bruyamment du nez, n'étant pas suicidaire, j'optai finalement pour la première option. Je remis alors le couteau à sa place, et sortis de la cuisine le laissant seul. Je partis m'asseoir sur le canapé du salon et allumai la télé au passage. Eloignée de ce fou, je tentai de me relaxer, mais en vain. Mes pensées revinrent sans cesse vers cet homme qu'il avait assassiné il y a maintenant plus d'une heure... Je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter et de me questionner, bien qu'il ait répondu à la plupart de mes questions. Je me demandai si c'était une bonne idée de l'avoir fait rentrer chez moi. Dans tous les cas, si je ne l'avais pas fait, à l'heure actuelle je serais certainement morte.

Quelques secondes plus tard Ezio me rejoint enfin et prit lui aussi place sur un fauteuil. Son regard posé sur la télé, il semblait attentif à la chaîne : un reportage sur l'aigle royal. Je me permis de l'analyser. Il paraissait calme et apaisé, tout le contraire de tout à l'heure, lorsqu'il m'a surpris au téléphone avec la police, il était beaucoup plus irrité, énervé...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 21 ⏰

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