Promesses et trahison (partie 02)

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Draco se souvenait très clairement de cette journée. Chaque détail était gravé tellement profondément dans sa mémoire, qu'il doutait pouvoir s'en débarrasser même avec le plus puissant des sortilèges.

20 Août 1997

Lord Voldemort était au sommet de son pouvoir, habitant toujours le manoir Malefoy. Il venait de prendre la tête du ministère de la magie et leur famille avait repris un peu de son prestige perdu. 

Ce jour-là, il faisait gris. Ce n'était pas vraiment exceptionnel, mais c'était la première fois que Draco avait l'impression que le soleil essayait de percer à travers l'épaisse couche de nuage qui entourait le manoir. C'était les vacances, pour encore quelques jours et le Golden Trio avait disparu depuis un moment. Il en venait parfois à se demander si ils étaient mort, quelque part dans un coin sombre. Mais il ne connaissait que trop Harry Potter, pour savoir qu'il était bien trop têtu pour perdre aussi facilement. Mais fuir ? Cela ne lui ressemblait pas vraiment non plus. 

Alors il ne pouvait qu'imaginer qu'Hermione avait pondu un plan absolument génial, basé sur les recommandations de Dumbledore avant qu'il ne meurt, et que d'ici peu de temps, il allait venir au manoir, pour tuer Voldemort. Et peut-être qu'il le détesterait assez pour le tuer aussi, et qu'enfin, il serait libéré de cet enfer sur terre.

Ses pensées morbides toujours dans un coin secret de son esprit, il avait ensuite mit son costume noir. Tous ses costumes étaient noirs désormais. Il semblait que ce soit la seule couleur qui parvienne  survivre en ces lieux. Pour un peu, il se serait cru dans un de ces vieux films moldu en noir et blanc, où tout semblait toujours être si sinistre.

A 7h tapante, il avait descendu les marches, pour le petit déjeuner. Il ne mangeait jamais énormément, pour éviter de rendre tout son petit déjeuner quand il devait assister à celui de Nagini. Assit autour de la grande table, le Maître à son bout, ils attendaient.

-Aujourd'hui... Aujourd'hui est un grand jour !

Les exclamations retentirent d'un peu partout, le rire de Bellatrix était le plus reconnaissable. Draco regardait en face de lui, essayant tant bien que mal de ne pas se perdre dans ses pensées, au point de plus écouter le Maître, car, si il s'en rendait compte, il serait exécuté à tous les coups. 

-Draco... Mon cher enfant. Viens me voir.

Un coup de coude dans les côtes de la part de son père fut tout ce dont il eu besoin pour se lever dans un sursaut. Il croisa les mains devant lui, pour contrôler son tremblement. Maintenant aux côtés du Lord, l'angoisse commençait à s'infiltrer dans chaque fibre de son être, alors qu'un froid glacial l'entourait.

C'est là qu'il l'a vit. Sereine, habillée de blanc, presque irréelle. Comme si le monde actuel n'avait pas d'emprise sur elle. Et dans la noirceur du cœur de Draco, une présence si douce était un espoir qu'il ne pouvait se permettre de refuser.

Alors il se contenta d'obéir, et de promettre.

Il promit à Astoria Greengrass que jamais il ne la tromperait, qu'il resterait avec elle jusqu'à la fin de leurs jours, et qu'il s'occuperait d'elle. Elle sourit tendrement, sa main douce contre son bras à la peau si pâle, tâchée de ce tatouage maudit. Et pour la première fois depuis des mois, Draco ressentit un peu de chaleur. Juste assez pour le maintenir en vie, et pour vouloir réellement tenir cette promesse. Elle était comme une bougie, au milieu d'une tempête de neige. Et il avait envie de préserver cette flamme autant que possible, pour que, peut-être, un jour, elle le réchauffe ne serait-ce qu'un peu.

Et pendant un court instant, il eut l'impression d'être heureux. Avec le recul, il se dit qu'il n'était pas heureux, juste moins malheureux. Mais quand des loups-garou ont envahi votre salon, le simple fait de pouvoir frôler la peau douce d'une femme peut prendre des airs de paradis.

Les jours s'étaient écoulés, entre torture et moments calme, comme Hadès avait prit Perséphone au monde des vivants pour ne pas succomber à celui des morts. Il ne comptait plus les jours, les semaines et les mois. Quand il retourna à Poudlard, c'était dans un brouillard épais de confusion, de regret et de dénis.

Il eut, un instant, l'espoir de retrouver un peu de paix dans les lieux qui avaient abrité son enfance. Mais tout était tellement sombre maintenant. Comme si le soleil se cachait, que toute la nature portait le deuil, et n'osait plus montrer le bout de son nez. 

Tel Icare perdu au milieu de l'océan, Draco s'était trop approché du soleil, de son Astoria, son rayon d'espoir. Et il était devenu accro, dépendant de ces instants volés, où, la tête sur ses genoux, il pouvait repenser aux moments où tout allait bien, où sa seule préoccupation d'enfant était de se venger d'Harry Potter et de sa petite vie parfaite. Il serait prêt à tout pour que son père le frappe de nouveau, si cela voulait dire qu'il le regarderait avec ne serait-ce qu'une once d'émotions.

Quand Harry Potter était revenu d'on ne sait où, passant par un mur du dortoir des Gryffondor, il était bien trop perdu pour pouvoir réagir à sa présence. Il était là ? Et alors ? Qu'est-ce qu'il voulait changer à leurs vies ?

Ce n'est que lorsqu'il sentit le feu lécher ses pieds qu'il eut l'impression de se réveiller. Depuis des mois, la mort avait l'apparence d'une cape glacée, qui l'empêchait de bouger, glaçant ses muscles et son cerveau.

Alors cette morsure brûlante sur sa cheville, ressentir enfin quelque chose eu l'effet d'un électrochoc sur tout son être. Alors que les corps s'effondraient autour de lui, il eut l'impression de revivre.

Jusqu'à ce qu'elle parte. La guerre était fini, et il avait courut chez lui. Mais elle n'était plus là. Draco avait besoin de revoir son soleil, son espoir, mais elle avait fui, en même temps que beaucoup de mangemort, désertant ainsi le manoir. 

Et soudainement, la vie qui l'avait habité, s'échappa de nouveau. Le froid qu'il espérait ne plus ressentir repris possession de lui, de toute son âme. A l'image de Jack O'Lantern, il erra entre les deux mondes, condamné à ne plus ressentir ni amour ni chaleur. Dès qu'une âme avait le malheur de s'approcher trop prêt, la douleur cuisante qui lui traversait le corps lui rappelait sa promesse. Une promesse qu'il ne pouvait ni rompre, ni honoré. 

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J'ai essayé un truc un peu poétique, un peu plus court que ce dont j'ai l'habitude, mais je ne voulais pas que ce soit trop surchargé non plus. J'espère que ça vous a plu !

Drarry - One-shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant