Un train, une fille et sa propre vie.

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Nda : Salut et merci de vous être intéressé à ce texte ! Je tiens à préciser que c'est un OS et qu'il n'y aura pas de suite. Merci de commenter ! ;)

J'ouvre le velux, passe la tête dehors, et me mets à douter. Pourquoi fuguer ? J'ai bien des réponses mais, en ce moment, une seule me convient.

J'en ai marre. Marre de tout. Marre de mon père et de l'apparence qu'il essaie de donner à sa vie depuis le départ de ma mère. Marre des amis que je ne supporte plus ou à qui je n'ai plus rien à dire. Marre de cette vieille baraque, de cette chambre dans laquelle mon sentiment de bien être n'est qu'un souvenir. Et plus que tout marre de cet endroit.

Mais je ne suis pas suicidaire. Je veux juste voyager. Partir surtout. Partir très loin.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir, mes yeux verts très voyants contrastent avec mes cheveux bruns. Je bois un grand verre d'eau puis pousse le velux et pose mon sac sur le toit. Refoulant l'envie de regarder en arrière, je m'y hisse et me tient debout sur les tuiles. Le vent chatouille mon visage. La nuit est si sombre qu'elle me fascine. Tout d'un coup je me sens si libre... Mais le toit est en pente et je glisse. Je me rattrape à la gouttière puis saute sur le sol.

Et, subitement je me mets à courir. Je traverse le village, sans jeter un œil à ses endroits qui contiennent trop de souvenirs. J'aime la sensation que me procure cette course, je me sens vivante, invincible, et, pour la deuxième fois en peu de temps, libre. Au bout d'un moment sûrement long mais que je juge trop cour, la gare apparaît devant moi. Alors tout me paraît une évidence: dans quelques heures, un train par pour Paris. Je vais m'acheter un billet et le tour sera joué !

Arrivée près du guichet j'observe l'homme qui s'y tient : il n'est plus tout jeune, ses cheveux déjà blancs se font rares à cause d'un début de calvitie et plus que tout il à l'air de s'ennuyer à mourir.

Je me rapproche et lui adresse alors la parole :

- Un billet pour Paris s'il vous plaît.

Devant son absence de réaction je glisse l'argent sur le bureau. Il me donne alors le billet et m'adresse un grand sourire :

- Au plaisir de vous revoir mademoiselle.

Je me réveille un peu avant le lever du jour. Je ne me souviens pas m'être endormie mais ce cour repos m'a fait du bien. Je regarde l'heure. Six heures cinquante quatre. Mon train arrive dans 6 minutes. Je ne peux pas le louper, ici c'est si petit qu'il n'y a qu'un quai. Puis il arrive. Je monte au milieu des autres passagers et cherche ma place. Voiture 6 place 18, je me répète plusieurs fois pour moi même.

Au bout de plusieurs minutes je trouve enfin mon fauteuil, un siège isolé collé à la fenêtre. Malgré son manque évident de politesse le vendeur m'a au moins trouvé une place confortable.

Pendant le voyage j'observe le monde aux alentours: comme les gens on l'air tristes ! Derrière moi, une femme aux cheveux bruns tirés et au visage marqué par les années semble s'ennuyer. Elle ouvre puis repose le même magazine depuis un bon moment. Comme si, à force de chercher quelque chose d'intéressant allait se produire.

Je me pose des questions sur elle : Où va elle ? Est ce que quelqu'un l'attend à l'arrivée ?

Et ce jeune homme là-bas, qui n'a l'air de n'avoir qu'un sac à dos avec lui, qui est il ? J'en viens même à me demander si ces gens partent où rentrent chez eux.

C'est alors que mon train arrive à destination. Je n'ai pas vu passer le temps. Je descends et maintenant la vraie vie commence.

A l'autre bout de la France, un homme attend. Il est assis sur une chaise devant cette table qui, à l'époque, en comportait trois. Des larmes coulent sur ses joues. Il attend l'appel de la police mais celui-ci ne vient pas. Au fond il se doutait que sa fille partirait un jour. Mais il ne voyait pas ça comme ça. Il l'imaginait peut être plus âgée, peut être pas. Il n'imaginait pas être seul à pleurer sur la table de sa cuisine. Et, dans son esprit, le téléphone n'était pas là car sa fille n'avait pas fugué, elle était partie pour faire des études, travailler ou simplement vivre sa propre vie. Il se souvint alors d'un proverbe que sa grand-mère lui avait souvent répété quand il était enfant : « quand un homme pleure quelque part un autre sourit à l'autre bout de la terre ». Il pleurait désormais mais il espérait qu'en retour c'était sa fille qui souriait.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 04, 2015 ⏰

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