- « Que les étoiles vous saluent. » j'accueille le prénommé Gabriel.
Au lieu de me répondre par la formule habituelle, ses lèvres restent scellées et ses yeux rivés dans les miens.
Déconcentrée par son regard je tente tout de même de garder mon sang froid et enfile des gants d'auscultation. J'avance mes mains vers son crâne mais il émet un léger mouvement de recul. Je montre alors mes mains, paumes faces à lui pour lui montrer que je ne vais pas lui faire de mal.
- « Vous permettez ? » je demande. Il émet un long soupire et d'une voix rauque répond :
- « Allez-y. »
Avec précaution j'analyse sa plaie cutanéo-crânienne et pose mes pouces et index à sa périphérie.
-« Sur une échelle de un à dix, à combien est votre douleur ?
- Zéro. »
Je peux apercevoir des gravures sortirent de son col bleu marine au niveau du dos. C'est un éveillé. D'après son uniforme il vit en Bas et travaille dans le bâtiment.
Je continue de l'ausculter et lui pose les questions habituelles pour les cas similaires.
- « Comment vous-êtes-vous blessé ?
- Je me suis pris un coin de table.
- En tombant ?
- On peut dire ça comme ça. » Je m'arrête dans mon geste, surprise.
- « Vous vous êtes battu ?
- Ouais. » Mon étonnement grandit d'autant plus, les rares cas où les personnes en viennent aux mains c'est durant leur éveille et encore ce n'est pas toujours vrai.
- « Des vertiges ?
- Non. »
A l'aide d'une petite lampe que je pointe vers ses pupilles je cherche des séquelles.
- « Vous pouvez vous allonger pour moi ? »
Il exécute ma demande sans un mot.
- « Maintenant relevez-vous s'il vous plaît.
- Debout ?
- Oui, sortez-du lit. » Il repousse les draps et sort du lit, se redressant face à moi.
Il doit faire au moins une tête de plus que moi, un peu plus d'un mètre quatre-vingt. J'ai toujours béni les étoiles pour ma petite taille me permettant de me faufiler partout mais à ce moment précis je préfèrerais être plus grande.
Je prends sa main gauche et entraîne son bras à la hauteur assimilable au niveau de son coude quelques instants auparavant.
- « Gardez-la en l'air. »
Je lâche sa main, celle-ci reste dans sa position. Puis je fais la même chose avec sa main droite.
- « Bien, rasseyez-vous. »
Il s'assied puis je commence à nettoyer sa plaie qui est peu profonde mais nécessite tout de même quelques points de suture. Je saisie un chariot non loin, ouvre un sachet stérile contenant une aiguille spéciale stérilisée et du fil résorbable. J'approche ma main munie de l'aiguille enfilée de sa tête or il saisit mon poignet droit stoppant mon geste.
- « Je vais simplement fermer votre plaie, et puis vous êtes un dur-à-cuire je vous rappelle. Zéro c'est ça ? » il émet un léger grognement me faisant échapper un sourire discret. « Mais si vous préférez on peut faire comme pour l'enfant du lit huit. » je dis en montrant du doigt un enfant accompagné de sa tutrice, tous deux paniqués. Marie munie d'un anesthésiant par pulsation, pour faire simple c'est une sorte de pistolet qui envoie des ondes aux cellules environnantes et aux nerfs pour les endormir, s'occupe de l'enfant dont le bras est recouvert de plaies ouvertes.
VOUS LISEZ
On a tous un prénom
Ciencia FicciónDans un futur où les questions ne cessent de vous hanter. Dans un monde où vous ne connaissez pas votre prénom. Dans une vie où un matin en vous réveillant vous retrouverez votre destinée gravée sur votre peau. N'ayez pas peur, prenez votre courage...