Chapitre 5

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- Enquête préliminaire -

Tommy, une fois les cours terminés, rejoignit la librairie municipale de Pleine-Lune afin de mener sa petite enquête car, comme il le disait souvent : « Le présent peut toujours être expliqué par le passé ».

Tommy Carter était un garçon solitaire quand il n'était pas avec les « B12 ». Il s'habillait souvent en noir, avec des pantalons déchirés, des t-shirts aux messages anarchistes ou aux symboles sataniques et des baskets noires. Il portait souvent des bottes montantes. Ses cheveux noirs, décorés d'une mèche rouge sang, lui arrivaient aux épaules. Sa peau était pâle, particularité due au temps qu'il passait enfermé dans sa chambre ou à la bibliothèque, à étudier ou rechercher des histoires mystérieuses et résoudre des énigmes inexpliquées. Il se maquillait les yeux avec du charbon et portait un rouge à lèvres noir, bleu ou violet ; il se peignait aussi les ongles. Bien qu'il fût plutôt maigre, il avait un côté qui suscitait l'intérêt d'un certain nombre de filles. Parfois, il venait à l'école avec des verres de contact blancs, mais le plus drôle dans tout cela, était son style de musique... Tommy adorait la musique classique et possédait un niveau de culture assez élevé dans deux domaines qui, pour lui, avaient tout à voir : la politique et les arts occultes. Il était convaincu que la politique était l'outil moderne des forces du mal, que le gouvernement était au courant de phénomènes paranormaux qu'il s'efforçait de cacher et que cela faisait longtemps que l'enfer avait ouvert ses portes sur la terre. Tommy était capable de vous convaincre de sa vision en expliquant tous les plus grands événements de l'Histoire sous ce point de vue, et le pire dans tout cela était que sa version tenait la route !! Contrairement à la majorité des familles locales, la sienne avait immigré d'Irlande, il y avait plusieurs siècles, à la recherche de nouveaux horizons, car la famine avait frappé le pays. Il y avait peu d'informations sur ses origines ou ses racines, et tout portait à croire que quelque chose s'était produit à un moment donné. En tout cas, c'était ce que pensait Tommy, toujours aux aguets de nouveaux signes ou mystères. L'une des choses qui aurait pu expliquer sa solitude était le fait qu'il avait été élevé par ses grands-parents, car il avait perdu ses parents lorsqu'il était bébé.

Regardons du côté des journaux du passé... Peut-être que je trouverai quelque chose dans ceux qui datent de trente ou quarante ans...

Il alla à la section « Faits Divers » et passa deux heures à chercher des informations, mais ne trouva rien de concluant. Il remonta alors au-delà de 1940, mais il avait à peine commencé que Mme Miller s'approcha de lui :

— Hello, Mister Tommy ! dit-elle dans sa langue maternelle... Tu travailles sur un autre 'case' ? ajouta-t-elle avec un lourd accent british mais qui lui allait à merveille.

— Yes Madame, I am ! répondit-il avec un mauvais accent.

— And what are you working on? * lui demanda-t-elle.

— Je mène une enquête sur des disparitions inexplicables qui auraient pu se produire dans notre ville, mais je ne trouve rien pour l'instant... Je suis remonté jusqu'à 1940...

— OK ! Cela veut dire trois choses, my Dear... Premièrement, tu n'es pas sur la bonne source d'informations, it's not on the papers*. Deuxièmement, il n'y a rien eu de similaire or it's before*, dit Mme Miller avec l'intention de l'aider dans son enquête. Come and see me tomorrow at closing time*, I might be able to help you*, mais pour le moment il faut que je te mette à la porte car je dois fermer la bibliothèque... dit-elle souriant.

— Oh yes ! Bien volontiers, Madame Miller, répondit-il tout en rangeant ses affaires, puis il partit.

Marc, dit Le Geek, avait mis au point comme stratégie de travailler depuis les jardins du collège. Il fallut juste qu'il se procurât un récepteur wifi de meilleure qualité afin de capter depuis une distance plus grande, car il ne voulait pas risquer d'apparaître sur les caméras de surveillance de l'école, le but étant d'être invisible lors de son infiltration informatique. Le meilleur coin pour tenter le piratage des serveurs était aux alentours de l'aile de chimie, car c'était là que se trouvaient la plus grande concentration de surveillance et le wifi de meilleure portée.

La malédiction de la sorcière - Tome 1 des Contes de Pleine-LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant