"This world is not made for you"- Adaliah Redfern, résonne la voix sans ton.
Je me lève. Je quitte mon adolescence. En entrant dans cette pièce je renonce à ma vie, et lorsque j'en sortirais mon destin sera scellé. Aujourd'hui, j'ai dix huit ans. Aujourd'hui, ma place sera défini et je devrais servir cette société qui m'a vu grandir mais que je hais, secrètement.
La pièce est froide, tout comme la femme qui s'est assise à mes côtés. Pourquoi n'est elle pas de l'autre côté du bureau ? C'est stratégique, comme tous ce qu'ils font. Rien n'est naturel avec eux. Elle tente d'instaurer un climat de confiance pour que je sois honnête avec elle, pour que j'ai une place qui me corresponde. Ou plutôt que je corresponde à ma place. Mais je sais ce qu'elle fait alors ça ne marchera pas. De toute façon peu importe quelle place j'obtiens, je ne l'occuperai pas.
- Enchantée, je m'appelle Emily, se présente - t elle. Je vais te poser quelques questions puis nous passerons à des tests pratiques. C'est bon pour toi ?
Comme si j'avais le choix.
- Oui, ça marche.
- Très bien, je vais enregistrer notre conversation pour que tous ce que tu me dises nous permettent de te trouver la place qui te correspond le mieux, elle me sourit chaleureusement.
Ils veulent juste s'assurer que je ne sois pas suspecte, en marge. Et son sourire, il sonne si faux dans cette salle qui a tout l'air d'une salle d'interrogatoire. Mais je hoche la tête.
Règle n°1: ne rien laisser paraitre d'anormal.
- Que font tes parents, Adaliah ?
Sa voix est soudainement plus dure, la confiance prétendue est apparement établie.
- Ma mère est à la crèche du gouvernement et mon père est à l'usine. Celle du métal.
Sur le papier, ils fabriquent des pièces pour les machines tout le temps. En réalité, j'ai découvert qu'ils ne faisaient ça que cinq pourcent du temps. Les quatre vingt quinze autre pourcent; ils les passent à construire des armes. Des millions d'armes. Pourquoi ? Je ne le sais pas encore. Mais je finirai par savoir.
- Tu es fille unique ?
- Oui.
- Quel sujet as-tu choisi pour ton examen final ?
- Les sociétés anarchistes et leurs impacts sur le monde.
- Tu as dû déjà présenter ton sujet, quelle était ta note ?
- 99%
J'étais à un pauvre pourcent de la meilleure note. Et je ne l'ai pas atteinte, car je n'ai pas dit que notre société était mieux. Oui, l'opinion politique est quelque chose de très partager à l'école.
Elle a poursuivi son questionnaire durant une dizaine de minutes sans jamais me demander ce que j'aimais faire, nos goûts leur importent peu. Elles se contentaient de se renseigner sur mon milieu de vie et mes capacités intellectuelles.
- Bien, nous allons passer aux tests physiques.
Elle se lève et se dirige vers une autre porte au fond de la pièce que je n'avais même pas remarquée. Soudain, je me demande si nous sommes dans une salle de torture tant les machines présentes sont étranges. Il y a des câbles partout, dans tous les sens. Nous nous arrêtons devant une petite barre en fer reliée à un écran et posée sur un socle. Je crois que cela mesure notre force, sans qu'il n'y est d'effort à faire. Je ne comprends pas vraiment comment ça fonctionne mais de toute façon on ne me l'expliquera pas. Et puis personne ici n'a l'air de se poser de questions, les choses se font et se défont et je suis la seule à me demander : pourquoi ?
- Attrape cette barre, garde le bras tendu et à mon signal lève la au dessus de ta tête avec le bras de nouveau tendu.
- D'accord.
Après quelques secondes où elle tape une sorte de code sur l'écran, elle me dit:
- Vas y.
En effet, la barre est extrêmement légère mais je vois des nombres s'afficher sur cet écran magique.
Nous passons ensuite au tapis de course, puis au vélo d'appartement et même au stand de tir. Je me suis demandée s'il valait mieux que je fasse semblant de me louper pour que rien ne sois suspect. Mais je ne l'ai pas fait. Autant montrer ses capacités, non ?
Pas de débrief, un au revoir sec et me voilà dehors. Une étape de franchie. Ma place sera annoncée demain, m'a-t-elle dit en me laissant. C'est rapide. Ils sont plus rapides pour nous attribuer une place que pour aider les sinistrés suite à leurs propres dérapages.
Lorsque je franchis la porte de la maison de mes parents, il ne se passe rien. Mes parents sont là. Mais la société est un guide pour eux. Et pour la société, les parent n'ont pas à être proche de leurs enfants, et encore moins lorsqu'ils ont dix huit ans.
Alors je rentre sans un mot, et je ressortirai sans un mot.
VOUS LISEZ
Finding happiness.
De TodoL'année de leur dix huit ans, tous sont soumis à un test d'aptitude qui définira leur place dans la société. Ils vivront alors leur vie en suivant un schéma précis décidé par le gouvernement. Mais, ce schéma ne correspond peut-être pas à tous. Certa...