Prologue

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Je suis très en colère. La colère n'est pourtant pas l'un des sentiments que je ressens assez souvent. Je préfère plutôt l'adrénaline ou l'euphorie. Je ne suis pas non plus une personne qui s'énerve rapidement.

Mais juste quand je le regarde, ce sentiment ne fait que jaillir de moi. C'est pour cela que je le fuis.

– Amalya ! Écoute-moi !

La voix de la personne qui m'interpelle se trouve proche de moi, mais avec tout ce que je viens de vivre, tout, sa présence, son regard tout me paraît si lointain.

– Je ne veux plus t'entendre !

– Arrête-toi et regarde-moi.

Il me saisit le bras et je me dégage de lui dans la seconde qui vient.

– Ne me touche pas ! Dès que je t'ai vu, pour la première fois, je savais que je devais me méfier de toi. J'en ai fait qu'à ma tête jusqu'à maintenant, mais bravo, je te félicite tu as pu me faire ouvrir les yeux sur ta personne.

Je le regarde, mais j'ai l'impression de ne pas le connaître, que je côtoie un inconnu depuis des mois et que même en voulant profondément le connaître, lui tout entier reste une ombre face à moi. Au final, que sais-je de lui ? Plus je le regarde plus son visage devient une énigme pour moi.

– Justement tu te trompes !

– Ino ! Tu as essayé de faire démanteler mon business ! Mon business !

J'insiste fortement sur le "mon".

– Je t'ai toujours épaulé sans savoir ce que tu faisais, sans jamais te poser des questions sur ce que tu faisais ! Je ne voulais pas m'inquiéter pour toi et au fond de moi il n'y avait qu'un sentiment que je ressentais à ton égard ! De l'amour ! Tu connais, toi ça l'amour ?! Tu t'en fous. Comme tout ce qu'il y a autour de toi. Tu préfères détruire ce que tu penses qui va te nuire, mais en fait tu te détruis toi et les gens qui t'entourent.

– C'est faux ! Tu sais que je t'aime aussi...

– Arrête avec ça ! Tu n'aimes personne d'autres que tes activités ! La preuve, j'ai failli finir en prison parce que tu me voyais comme une menace !

Il ne peut même pas imaginer tous les efforts que nous avons fournis pour monter nos courses de rues, et parce que tout ça nous rapportait plus d'argent que ses propres activités il a donc essayé de démanteler mon organisation.

– Tu aurais fait pareil que moi !

– J'aurais jamais fait ça contre toi !

Nos cris dans l'appartement raisonnent plus que je ne l'imaginais.
Un appartement dans lequel j'ai vécu pendant quelques mois avec lui... lui aussi m'est-il inconnu ? Y a-t-il des endroits cachés ici qui feront que je ne me sens même plus chez moi ?

– Sors d'ici.

– Je sortirais pas tant que tu es dans cet état.

– Alors c'est moi qui pars.

Il m'attrape le bras et me plaque contre lui. Le choc avec son torse m'a donné une impression de résonance dans sa poitrine.

– Je t'expliquerais quand tout sera fini, je te le promets, mais crois-moi, rien de tout ça n'était engagé contre toi.

Je fonds silencieusement en larme. Mes jambes cèdent. Nos deux corps s'accompagnent mutuellement vers une chute lente, dont la première cause est la gravité. Mais ici le sens du mot gravité n'a jamais était aussi troublé.

Et c'est comme ça que j'ai failli perdre tout ce que j'avais, et je croyais que la première personne que j'aimais en ce monde était la fautive.

Elle s'appelait NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant