Chapitre 5

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Point de vue Emily

Le reste de la journée est passée assez vite. Je n'ai eu qu'une heure l'après-midi. J'ai voulu prendre le bus mais il est passé juste avant que j'arrive à l'arrêt. Le prochain était prévu une heure et demi après alors j'ai décidé de rentrer à pied. Le seul problème c'est qu'il a commencé à tomber des cordes à mis chemin. Je suis donc trempée de la tête aux pieds alors qu'il me reste encore plus de la moitié du chemin pour rentrer. Je n'ai d'ailleurs aucune envie de rentrer chez moi. Mon père ne travaille pas cet après-midi alors il sera là lorsque je vais rentrer. Il va encore me faire des remarques comme à chaque fois...

Je continue de marcher lorsqu'un bruit de moto ralentissant derrière moi me mets en alerte. J'accélère le pas sans me retourner. Je sens que la moto se rapproche lentement de moi. Mes mains commencent à trembler. J'accélère encore lorsqu'une voix m'interpelle à travers le bruit du tonnerre. Je me tourne en sursaut. Il y a effectivement une moto arrêtée à mes côtés. Le conducteur porte un casque m'empêchant de le reconnaître. Mon cœur manque un battement lorsque la personne descend du deux-roues. Elle enlève son casque et me le tend me laissant enfin voir son visage. L'agacement me prend alors. Il s'agit de Mr. Je fais chier le monde. Autrement dis Gabriel.

- Monte. Me dit-il d'un ton ferme et sec.

- Explique-moi en quoi je voudrais monter avec toi sur une moto. Parce que moi je n'ai personnellement aucune envie de monter avec toi sur ce machin.

- Premièrement, ne crois pas que cela m'enchante de te prendre avec moi sur ma bécane. Seulement pour mon plus grand malheur, si Liam venait à apprendre que je t'ai laisser rentrer seule sous cette pluie je ne serais bientôt plus de ce monde. Et deuxièmement, évite d'appeler ma moto « machin ». Merci.

- Et bien tu diras à Liam que je n'ai pas voulu monter. Il comprendra.

- Je crois que t'as mal compris Princesse. T'as pas trop le choix. Et puis je ne suis pas persuadé que ce soit très sûr pour une fille de marcher seule au bord de la route avec un temps pareil si tu vois c'est que je veux dire.

Je rêve ou il vient de m'appeler princesse ? Impossible j'ai du rêver.

- En plus regarde toi, t'es trempée, tu fais pitié.

Tu fais pitié...

Tu fais pitié...

Tu fais pitié...

Tu fais pitié... l'une phase favorite de mon père...

- Bon tu monte ou quoi ? J'ai pas tout mon temps moi.

Ne répondant pas, il me pris le poignet le bras me forçant à le suivre. Je me retire rapidement de sa poigne sans faire part de l'horrible douleur que me provoque ce geste.

- C'est bon je monte connard.

- Ne me chauffe pas Princesse.

Je n'avait pas rêver alors tout à l'heure. Il m'a vraiment appelé Princesse.

- Arrête de m'appeler comme ça. Je lui lance un regard meurtrier à travers la pluie.

- Je t'appelle comme je veux Princesse. Répond t'il un sourire provocateur accroché aux lèvres.

Je souffle avant d'enfiler son casque et de monter derrière lui.

- Si tu ne veux pas tomber je te conseille de t'accrocher à moi. Il a retrouvé son ton froid et distant.

Je m'agrippe donc autour de sa taille à contre cœur.

* * *

Gabriel m'a déposé devant chez moi. Même si je le déteste, je lui suis reconnaissante de m'avoir empêché de finir de rentrer sous la pluie. Même si je sais bien qu'il ne l'aurai pas fait sans l'obligation de Liam. Son regard toujours aussi noir lorsque je l'ai remercié me le confirme.

Avant de rentrer je prend une grande inspiration en espérant de tout cœur que mon père n'est pas au rais-de-chaussée. Je pousse la porte et enlève mes chaussures trempées avant de me mettre au chaud. Je sors du hall d'entrer et me dirige vers la cuisine pour me prendre à manger. Avant vomi mon repas du midi et mon petit dej, mon ventre vide attend plus que tout d'être rempli. Je commence à me servir dans les placards lorsque je sens une présence derrière moi.

- Emily ! Combien de fois t'ai-je déjà dit que le ce genre de choses font grossir. Tu ne m'écoutes donc jamais ?

Je me retourne et je tombe bien évidemment sur mon père les bras croisés me regardant de haut. Il me prend le paquet de gâteau des mains et le remets à sa place.

- Ma petite Emily... Il faut que tu comprennes que ce n'est pas en te goinfrant que ton corps va s'arranger. Encore si tu faisais du sport, je ne dirais rien. Mais là, si tu continues comme ça tu vas devenir une grosse boule de graisse. Relève ton teeshirt s'il te plaît.

Je m'exécute comme chaque fois qu'il veut examiner mon corps. Il touche mon ventre et un frisson de dégoût me traverse.

- Alala Emily... Tu as encore pris du gras. Ce week-end tu viendras courir deux heures avec moi. Et arrête de manger des cochonneries pareil. Il va vraiment falloir que je dise à ta mère d'acheter un cadenas pour les placards avec toi !

- Je suis désolée papa.

Puis il part. Je récupère mon sac de cour et me réfugie en courant dans ma chambre. A peine la porte fermée, je m'effondre contre celle-ci en larmes. La pression des cours qui reprend, les rechutes, mon corps, mon père,... J'ai l'impression que je vais éclater d'un moment à l'autre alors que ce n'est que le premier jour de cours. Je reste assise en pleurs contre ma porte durant près d'une heure. Les mots de mon père résonnent en moi:


Tu vas grossir...


Tu vas devenir une grosse boule de graisse...



GROSSE...




GROSSE...




GROSSE....




La mère vient me voir pour manger mais je fais semblant de dormir. Je n'ai pas la force d'affronter mon père et ses remarques. Je n'ai pas la force. Alors comme je suis faible, je choisis la facilité. Je fuis. Comme une lâche. Et je ne mange pas. Je ne peux pas. Je vais grossir sinon. Papa l'a dit....

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Voilaaa pour ce chapitre. On peut voir un peu mieux pourquoi Emily ne s'aime pas et a des tca.

J'espère qu'il vous a plu en tout cas.

Prenez soin de vous. 😘

Please save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant