Le traitement médical.

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Le mois de juin de cette même année, ma mère décida de prendre les choses à bras le corps concernant notre énurésie : Elle prit rendez-vous chez un urologue qui nous fit toute la matinée des examens poussés : radios, capacités vésicales, entretien...

Pour ma part cet entretien me mis très mal à l'aise, bien que l'urologue se fit diplomate, il me posa des tas de questions. 

"Es-tu stressée ?, Cela te gêne d'avoir des couches culottes ? Tu as déjà des problèmes le jour ?" .... j'en passe...Je fus à moitié mutique n devant tant investigations.  La pire des question a été :  as-tu  déjà fait pipi dans la couche alors que tu étais réveillée ? " Je répondis par la négative en mentant de façon éhontée : depuis plusieurs semaines je réchauffait ma protection avec le pipi du matin, parfaitement consciente et avec de moins en moins de culpabilité...

Ils nous fut prescrit ma soeur et moi un médicament à prendre 1 heure avant le couché et il conseilla à ma mère de proscrire les couches, voire symboliquement, de les jeter définitivement.  Évidemment il fallait limiter les boissons le soir ! 

Ma mère était dubitative. Elle forma un chèque de 250 francs et se rendit vers un magasin de couleur pour acheter deux toiles cirées pour protéger nos matelas qui risquaient de prendre cher si le traitement n'était pas efficace. Elle prit par la suite les deux traitements à la pharmacie et nous regagnâmes la maison.

Notre mère nous invitâmes à stocker dans un vaste sac poubelle les  culottes d'énurétiques, les garnitures normales plus celles fournies par Catherine. Le tout fut stocké dans un coin du garage du pavillon. Nos lits furent défais et les deux toiles cirées remplacèrent les deux alaises initiales qui parfois étaient défaillantes. Draps et parures de lit furent remises en place par dessus les toiles cirées imperméables.

Maman nous invita à prendre un léger gouté accompagné d'un modeste verre d'eau. Il faisait encore chaud en cette fin d'après midi... Je continuais à appréhender  la nuit qui pour une première fois allait se dérouler sans couches, sorte de doudou protecteur qui m'apportait une certaine suavité du nombril. Et que dire du pipi supplémentaire du matin qui réchauffait la protection et qui me provoquait un plaisir diffus que je ne parvenait pas à identifier. Il m'arrivait de porter ma main par la suite sur ma couche pour la comprimer entre mes jambes. Tout cela allait être aboli pour sans doute un certain bout de temps.

Vînt l'heure du couché... nous prîmes le médicament et nous allâmes nous mettre en pyjama...Notre mère avait garni le drap du dessous d'une serviette de bain...Je me mis au lit fesses nues sous pyjama ce qui me créa une situation de manque... voire de stress.

Je parvint à m'endormir après avoir fini un énième livre des compagnons de La Croix Rousse : Il était 23 heures 30. Je fus réveillée par ma mère en pleine nuit pour aller aux toilettes. Elle me leva et vérifia le bas de mon pyjama court et pensa d'un coup que j'avais fait encore au lit malgré le traitement. Celui-ci était humide : ce n'était pas du pipi mais de la transpiration due à la toile cirée qui protégeait le matelas. J'allais à moitié endormie à la salle de bain tout en ayant une soif atroce. Je me soulageais de quelques gouttes et réclamais à boire à ma mère. Elle répondit par la négative en précisant que après la prise du médicament, toute boisson était proscrite pendant 10 heures. Il faillait donc que j'attende jusqu'à 6 heures du matin avec la moiteur de la nuit et la gorge sèche. 

Je me réveillai aux premières lueurs du jour avec toujours cette soif intense. La moiteur de mon pyjama me fit froid dans le dos. Je me dirigeai à pas de loup vers la salle de bain pour enfin boire à satiété.

Je remarquai immédiatement dans la panière les affaires de nuit de ma soeur : Serviette inondée... draps plus  le pyjama... elle avait donc quand même fait au lit malgré le traitement...

Secret d'une énurétique dévoilé.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant