Aléas de la chiasse

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Je m'arrêtai soudainement aveuglé par ses commissures d'anus qui reflétaient la lune ardente. De sa lumière cruelle gisait ici Daryl cul nu dans les buissons, s'essuyant avec les feuilles d'orties.

Il ne faisait plus qu'un avec la forêt.
J'étais ahurie devant ce spectacle si majestueux et si excitant.
J'avais l'honneur d'être aux premières loges, moi qui n'avais jamais été aussi proche d'un trou de balle, j'en avais un ici, devant moi... nez à nez avec ce trésor.

Mon corps n'obéissait plus et bientôt mes jambes emportèrent l'entièreté de ma chair vers cette source de chaleur.
En effet... c'était si bouillant, que j'en oubliais presque l'odeur nauséabonde de sa purulente chiasse.
Le Red Neck s'était vidé entièrement et lâchait de petites flatulences grotesques.
Outrée je m'arrêtai dans ma course et cela engendra un craquement de branche sous mes talons.
Seigneur...
Il se retourna et me vit là, ici, assistant à l'entièreté de son funeste crime nocturne. Je ne pouvais fuir, j'avais tout vu, tout entendu jusqu'au dernier morceau d'étron, et même senti la dernière bouffée d'air encrée de merde.

Moi : Daryl...je...écoute

Daryl : Non T/P je... tu sais c'est compliqué ces derniers temps...ma mère s'est mise à..

Moi : Non ! Je ne veux pas en savoir plus.

Daryl : Elle s'est mariée à Apu et a appris sa culture, ses épices diverses et variées qui saupoudrent l'Asie du Sud.

Moi : Diantre ! Elle te fait des plats sacrément piquants pour faire de telles crottes !

Daryl : Oui... je suis interdit de WC à la maison je ne fais que les boucher depuis des jours...Oh T/P je suis confus... tu me vois dans cet état si ridicule dans cette nuit de pleine lune.

Moi : Ce n'est rien je vais t'aider à t'essuyer avec les orties mon ami...

Je repris donc ma course avec plus d'assurance qu'à l'origine. Plus je m'approchais plus je me retrouvais face aux flammes du fion de cet homme huileux.
Mon nez était à quelques centimètres de ses profondeurs quand soudain... il lâcha de nouveau un colombin.
Ce dernier éclaboussa d'un coup brusque mon visage et me recouvrit de cette peinture jaunâtre.

Moi : AH ! MON DIEU !

Il ne répondit point, honteux de son geste qui venait d'abattre tout estime de moi-même.
J'étais assise face à son postérieur, le visage plein de merde en train de ramasser les derniers orties à ma disposition pour l'aider à se récurer la boîte à Kinder.

Je levai les yeux au ciel, priant un quelconque Dieu de me sortir de là... Serait-ce pour m'éprouver ? Serait-ce un cauchemar ?

Daryl : Je suis désolé T/P je... je ne peux plus me retenir... je t'invite à partir avant qu'il ne soit trop tard. Je suppose que tu as entendu aux infos la nouvelle concernant les montagnes naissantes dans la région.

Moi : Mmhh.. oui.

Daryl : Et ce n'est autre que mon œuvre. Mes déjections sont si intenses qu'elles refont le paysage. Je crée à moi tout seul des collines entières.

Moi : Je pense qu'il vaudrait mieux que je m'éloigne alors avant que je ne me fasse engloutir par ton armure d'excréments

Daryl : C'est plus prudent en effet si tu ne veux pas te retrouver dans les faits divers.

Je m'éloignais donc les yeux larmoyants essayant de les étouffer quand bien même je devais quitter celui qui venait encore une fois d'édifier une nouvelle montagne dans les bois.

Au beau matin quand j'ouvris mes volets, j'aperçus au loin un nouveau mont Crottin.

Recueil SaugrenuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant