Cela faisait un mois que l'on m'avait trouvée dehors, parmi les morts, avant de me ramener de force dans ce qu'ils appellent le Sanctuaire.
Ici, chacun avait un rôle à jouer dans une société organisée autour d'une hiérarchie stricte. Au sommet, il y avait le dirigeant de cet endroit : Negan, entouré de son groupe, les Sauveurs.
C'est lors d'un de leurs ravitaillements qu'ils étaient tombés sur ma cachette. La situation était critique : des rôdeurs partout, et je n'avais aucune chance seule. Ils se sont occupés de la menace, mais leur aide avait un prix. Comme j'étais isolée, Negan m'a offert – ou plutôt imposé – de les rejoindre.D'après lui, je représentais un atout précieux. Avant l'effondrement du monde, j'étais vétérinaire, et il m'a rapidement expliqué, sur un ton glacial, ce qui était arrivé à leur ancien médecin, un certain Carson. Sans me laisser le choix, il m'a ordonné de prendre sa place, affirmant que c'était "la même chose".
Moi, je n'étais pas médecin, je soignais uniquement des animaux...
Un après-midi, alors que je m'occupais à l'infirmerie, un bruit sourd retentit contre la porte.
- Moi : Oui ?
- ??? : Sors tout de suite, Negan veut te voir. Toi, et seulement toi.
Je reconnus immédiatement la voix rauque du blond à la face brûlée : Dwight, le "fondu".
- Moi : Qu'est-ce qui se passe ?
- Dwight : C'est un ordre. Pose pas de questions et exécute. C'est urgent. Ramène ta trousse de premiers secours, on sait jamais.
Sa voix avait cette intonation... tendue, presque étranglée, comme si parler lui coûtait. Ce n'était pas surprenant. Ici, se moquer du chef ou simplement manquer de respect pouvait vous valoir un coup de batte ou pire : un passage au fer.
- Moi : J'arrive tout de suite !
Sans perdre de temps, je rassemblai ma trousse de premiers secours et sorti de la pièce, suivant Dwight dans les longs couloirs de ce funeste Sanctuaire.
Je pénétrai dans le bureau de Negan, laissant Dwight de l'autre côté de la porte, comme il me l'avait expressément ordonné.
À peine avais-je refermé derrière moi que je restai figée, les yeux écarquillés devant l'étrange spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Là, assis sur son bureau, pantalon à moitié baissé et le visage tordu d'un mélange de douleur et d'embarras - ce qui, venant de Negan, relevait presque du miracle - se trouvait le grand chef lui-même. Mais ce n'était pas ça qui me laissait sans voix.
C'était Lucille. Sa précieuse batte, enfoncée... là où personne n'aurait cru la trouver.- Negan : Eh ben, qu'est-ce que t'attends, doc ? Une putain d'invitation ? Viens ici et fais quelque chose. J'te préviens, si tu éclates de rire, je t'explos ête après... quand
ça ira mieux.Il serrait les dents, son regard noir rivé sur moi, mais je ne pouvais m'empêcher de sentir une pointe de désespoir dans son ton.
Je déglutis difficilement, tentant de garder mon calme. Ce n'était pas une blague. Pas une hallucination.
Et apparemment, c'était mon problème.- Moi : Comment... c'est arrivé ?
- Negan : C'est pas tes affaires, Doc.
J'ai juste... j'sais pas, glissé ou un putain de truc stupide. Ça te suffit ? Maintenant, au boulot !Je m'approchai à contrecœur, attrapant ma trousse avec des mains tremblantes. La situation était tellement absurde que mon cerveau avait du mal à enregistrer ce que j'étais en train de voir.
- Moi : D'accord... Je vais examiner ça. Mais vous devez rester immobile, sinon je risque d'aggraver... euh... les choses.
- Negan : Oh, super, génial. Parce que c'est exactement ce que j'avais envie d'entendre. "Aggraver les choses". C'est pas comme si j'étais déjà dans une putain de galère monumentale !
Je pris une paire de gants et m'approchai. D'aussi près, la situation était encore plus gênante. La batte était enfoncée à un angle improbable, et les clous incrustés dans Lucille n'avaient heureusement pas encore fait de dégâts majeurs.
- Moi : Bon... ça va être compliqué.
Vous allez devoir vous détendre un peu pour que je puisse dégager ça en douceur.- Negan : Détendre ?! Tu veux que je me "détende" ?! J'ai une putain de batte cloutée dans le cul, bordel, t'as une idée de ce que ça fait ?!
Je pris une profonde inspiration pour garder mon calme.
- Moi : Si vous continuez à crier, ça n'aidera pas. Maintenant, écoutez-moi. Si je tire, ça peut empirer. Donc, je vais utiliser des laxatifs pour... faciliter l'extraction. Vous allez devoir me faire confiance.
Il grogna quelque chose d'incompréhensible, mais finit par hocher la tête. J'attrapai un flacon dans ma trousse et lui tendis un comprimé avec un verre d'eau.
- Negan : Bordel... Si jamais quelqu'un entend parler de ça...
Préférant ne pas mourir à cause de cette ridicule scène, je préférai jouer la carte de la confiance et de la soumission (obligé dans ce cas précis...)
- Moi : Ce sera notre secret. Mais pour l'instant, avalez ça et laissez-moi faire.
Pendant qu'il prenait le laxatif, je préparai des instruments au cas où il faudrait intervenir plus activement.
Une chose était sûre : je n'oublierais jamais ce jour.Je restai concentrée - ou du moins j'essayai - tandis que Negan grognait, geignait, et lâchait une série d'insultes.
Il était là, suspendu dans une position aussi grotesque que dégradante : les fesses au bord de son bureau, ses jambes relevées que je maintenais tant bien que mal pour l'empêcher de gigoter, et une bassine placée stratégiquement sous son postérieur.
- Negan : Putain, mais si t'ouvres ta gueule là-dessus, je jure que Lucille aura ta tête au bout d'un putain de pique !
- Moi : Oui, oui... maintenant, restez détendu. Enfin, autant que possible.
Cela était en effet difficile avec une batte littéralement coincée là où je n'aurais jamais dû la voir...
Les laxatifs avaient commencé à faire effet. Lentement mais sûrement, je pouvais entendre - et sentir - leur impact. Une première vague se manifesta avec un bruit indescriptible, une sorte de gargouillis sinistre suivi d'un « plop » des plus inquiétants.
- Negan : Oh, bordel, ça vient... Ça vient ! Fais quelque chose, Doc !
- Moi : C'est le but, Negan. Respirez, laissez faire.
La pression sembla s'intensifier. Sous le poids des crampes et des contractions, Negan grognait comme un ours blessé, ses mains crispées sur le bord du bureau. Puis, soudain, je vis Lucille bouger. Un tout petit mouvement. Les laxatifs faisaient leur magie.
- Moi : Ça glisse... continuez comme ça !
- Negan : "Ça glisse" ?! Bordel, t'as l'air de parler d'une foutue partie de toboggan! Je te jure que si...
Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, un bruit humide et répugnant retentit.
La batte bougea d'un coup, entraînée par une coulée brunâtre qui se déversait dans la bassine. L'odeur était indescriptible, une attaque en règle contre mes narines.- Moi : Oh mon Dieu... ça fonctionne.
Encore un effort, Negan !- Negan : "Un effort" ?! T'as vu ce que je suis en train de foutre ? J'suis le putain de roi du monde pour endurer cette merde, bordel !
Enfin, avec un bruit particulièrement écœurant, Lucille glissa complètement hors de son corps, accompagnée d'un dernier flot d'excréments. La batte tomba mollement dans la bassine avec un clang sinistre.
Negan, le visage dégoulinant de sueur, laissa échapper un soupir de soulagement presque primal.
- Negan : Putain... c'était l'enfer. Lucille est là, intacte... mais bordel, j'veux plus jamais voir un truc pareil.
- Moi: Moi non plus, croyez-moi.
Maintenant, restez assis, je vais désinfecter tout ça.Il grogna un vague assentiment pendant que je retirais la bassine et nettoyais les dégâts comme je pouvais. Une chose était sûre : personne ne pourrait croire cette histoire - et puis c'est pas comme si j'allais m'aventurer à la raconter - et moi, je ferais tout pour l'oublier...
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Recueil Saugrenu
RomanceTourner en dérision les nombreux clichés Wattpadien Aléas de la chiasse : Ce fut une nuit terrible, seule au milieu du clair de lune quand soudain j'entendis un bruit derrière les buissons.... Je m'approchai prudemment, et là... ce n'était autre que...