Chapitre 1

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Les rayons de soleil perçaient à travers les rideaux de la chambre. Esmeralda se redressa, laissant les draps glisser sur son corps. L'habitacle était calme, si bien que les bruits tranquillisants de vagues se brisant contre le sable pénétraient dans ses oreilles, apportant avec eux une paix profonde à son âme. Elle ramena ses jambes contre sa poitrine, et les enlaça de ses bras nus. Les rayons ne tardèrent pas à effleurer les cicatrices gravées sur sa peau caramélisée. Notre protagoniste ignorait d'où elles provenaient.

Oui, c'était étrange de ne pas savoir comment, ni quand ni où son corps avait été marqué, ce n'était qu'une petite cicatrice imprimée sur son bras mais quand même, pour Esmeralda c'était frustrant et encore plus lorsqu'elle rêvait à leur sujet fréquemment.

Ces rêves se manifestaient parfois au beau milieu de son sommeil, elle se réveillait toujours, sans exception en sursaut et en sueur une fois qu'ils avaient pris fin. Elle avait toujours eu l'impression qu'ils voulaient lui communiquer quelque chose, mais quoi ? Était-ce la question. Esmeralda n'avait jamais cru les paroles de sa mère, Jacinta, qui prétendait que les marques sur sa peau n'étaient que de simples taches de naissance, car si cela avait été le cas, ses rêves n'auraient jamais émergé dès son plus jeune âge.

Esmeralda quitta son lit et d'un pas détendue se dirigea vers la petite fenêtre déjà ouverte. Elle inspira l'air frais qui lui était disponible pour nourrir ses poumons. Puis, ferma les paupières et se laissa bercer par les sons de la plage : les cris des mouettes, le souffle du vent, le bruissement des palmes, et tous les autres sons que la plage avait à offrir.

Esmeralda aimait ça, se réveiller entourée de tout ce qu' elle aimait : sa famille, sa maison et la mer.

Elle était tellement reconnaissante d'habiter à quelques pas de celle-ci. Enfin, qui ne le serait pas ?

Elle jetta un coup d'œil au-dessus de son épaule. Le lit d'Emiliano était vide.

Où pouvait-il bien être ?

Esmeralda se munit de ses pantoufles, enroula une peignoire autour de son corps et sortit de sa chambre laissant l'atmosphère paisible derrière elle. Ses parents étaient déjà à table mais aucune trace d'Emiliano.

Buenos días, amor, prononça Jacinta, offrant un de ses plus beaux sourires à sa fille.

Buenos días.

Esmeralda s'installa sur la chaise face à son père, comme à son habitude, alors que sa mère regagnait la cuisine pour récupérer quelques assiettes, reposant encore sur le plan de travail. Une fois de retour, elle prit place aux côtés de sa fille, maladroitement. Esmeralda lança un regard discret vers son père et grimaça instinctivement, puis elle scruta son environnement du regard avant de demander pourquoi Emiliano n'était pas assis à table avec eux.

Esmeralda et Emiliano étaient inséparables tels la mer et les espèces marines. Ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre.

— Il prend sa douche, répondit le père de famille alors qu'il attrapait un œuf bouillé avec sa fourchette. Nous irons à la pêche, ajouta-t-il.

Esmeralda écarquilla les yeux.

— Tu ne peux pas f...

— Esmeralda, reprit le père de famille d'une voix ennuyée, nous avons déjà eu cette conversation.

— Je sais... mais c'est dangereux pour lui, répondit-elle avec inquiétude.

— Il a 13 ans, il n'est plus un enfant, rétorqua-t-il.

EsmeraldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant