CHAPITRE 15

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Esi

Amis.

Il avait dit que nous étions des amis. Si? Alors pourquoi s'est-il comporté ainsi tout à l'heure ? Pourquoi a-t-il fait comme s'il ne me connaissait pas ?

Pourtant tout allait bien ce matin. Quand nous étions en classe. Nous avons communiqué par les bouts de papiers et tout allait bien. Alors pourquoi à la cantine il a fait comme s'il ne me connaissait pas? Pourquoi ne m'a-t-il même pas fait un coucou? Et pourquoi ne m'a-t-il pas demandé de venir m'asseoir avec lui et ses amis? Pourquoi n'est-il pas venu s'asseoir avec moi?

A-t-il honte de moi?

Ce n'est pas la première fois que j'ai cette idée. Cette pensée qui me dit qu'il ne veut pas que l'on sache que nous sommes proches, que nous sommes amis.

Et à chaque fois que cette idée me traverse l'esprit c'est une douleur immense qui l'accompagne dans ma poitrine. Tellement immense que j'ai l'impression de suffoquer.

J'ouvre la vitrine de la voiture et laisse l'air s'engouffrer dans le véhicule. Elle me rafraîchit un peu les idées et fait chuter ma température qui n'a cessé de grimper depuis que je l'ai vu dans ce parking du lycée et qu'il m'a ignorée.

Son ignorance m'a désespérée et quand je suis désespérée, je fais des choses que je regrette après. Comme accepté le rendez-vous de son ami juste pour le faire réagir.

À la seconde où j'ai accepté ce rendez-vous, je l'ai regretté comme jamais avant je n'avais regretté une chose. Je ne veux pas être en tête à tête avec un autre que lui. Je ne veux pas sourire à un autre et je ne veux pas qu'un autre homme pose ses yeux sur moi.

Je veux qu'il soit le seul. Pourquoi ne le comprend-il pas? Pourquoi ne voit-il pas combien je l'aime? Combien je suis heureuse quand il est proche de moi ou avec moi? Combien ma joie est à son paroxysme quand il est dans les parages ? Hein? Pourquoi souffle-t-il toujours le chaud et le froid entre nous de la sorte?

Et pourquoi attends-tu autant de lui?

Cette petite voix dans ma tête me souffle que je suis entrain de plonger tête baissée dans la dépendance affective.

Ce que j'ai toujours détesté. Ce que j'ai toujours voulu éviter. Dépendre de quelqu'un, affectivement. Mais hélas, je réalise que j'y suis déjà. Profondément. Son humeur affecte trop la mienne. Quand il est distant je suis triste. Quand il est content, je suis heureuse et quand il m'igrore, je déprime. Et ça c'est malsain.

Je ne veux pas de ce genre de vie. Je ne veux vraiment pas être ce genre de fille. Et je crois que c'est ce désire interne de ne pas ressembler à ça qui m'a poussée à accepter le rendez-vous d'Ethan. Ce garçon qui m'avait abordée une fois et qui m'avait dit combien j'étais belle.

Aujourd'hui il est venu vers moi à la cantine quand j'étais seule sur la place que j'avais finalement réussi à me trouver. Il avait eu le courage de venir s'asseoir avec moi. Ce que Noah s'était refusé. Ethan lui n'a pas eu honte qu'on nous voit ensemble. Et il m'a encore dit que j'étais belle.

Ce que Noah ne m'a pas dit dans nos échanges épistolaires. Pourtant je me suis habillée ainsi pour lui plaire. J'ai fait cet effort vestimentaire pour lui. J'en fais de plus en plus pour lui mais, il ne semble pas le remarquer.

Mes parents ont tous deux été stupéfaits de me voir descendre dans cette tenue. Ma mère, qui m'avait offerte cette chemise et cette jupe était très émue de me voir changer enfin de style. Et mon père, je crois qu'il était un peu stressé de me voir ainsi. Il a d'ailleurs fait la remarque comme quoi il préférait quand je m'habillais amplement en fin de compte. Qu'ainsi, il n'avait pas à s'inquiéter que les garçons me tournent autour.

Les Amants De L'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant