Compromis

Chapitre 1

COMPROMIS

Chapitre 1 : Compromis

***PVE***

Safya venait encore de se réveiller et ce pour la énième fois.

Elle s'était faite à l'évidence : oui, elle venait de se faire à l'idée qu'elle était dans une des situations les plus incongrues qu'il soit.

Elle se redressa doucement et regarda autour d'elle. Ce grand lit tout propre lui rappelait soudain le pétrin dans lequel elle s'était mise. Comment avait-elle pu marcher autant de temps et décider sur un coup de tête d'emprunter cette ruelle que toute la banlieue évitait ?

Si seulement elle pouvais remonter le temps, se disait-elle ; elle aurait supplié Ndella de la laisser passer la nuit.

Se rabaisser devant elle était largement plus simple.

Qu'est ce qui l'avait pris, se demanda-t-elle.

Désespoir ?

Fatigue ?

Elle ne saurait le dire. Elle se redressa sur ce lit douillet et regarda autour d'elle.
Tout était bien rangé pourtant. La chambre semblait bien entretenue et si elle avait un tant soit peu eu des frissons en se réveillant il y a quelques heures, à cet instant précis elle ne ressentais qu'une grande allégresse.

Était-ce dû au fait que, jamais dans sa vie elle ne s'était allongée dans un lit aussi confortable ?

La réponse de sa question aurait été oui si elle n'avait pas remarqué cette perfusion qui pendait à côté d'elle.

Elle compris.

Elle balaya rapidement la chambre d'un regard différent. À sa droite, une porte en bois était légèrement ouverte, laissant entrevoir une salle de bain. Elle était tentée de se lever mais était trop émerveillée par la beauté de cette pièce qu'elle ne put se quitter ce lit.

Le design était différent de ce qu'elle avait l'habitude de voir ; tout semblait être conçu à l'image de ces maisons de campagne, pieds dans l'eau et dont les riches se targuaient d'utiliser pour leur repos en famille.

Elle ne voyait ce genre d'endroit que dans certains films, de disait-elle, en souriant pour la première fois depuis qu'elle était arrivée dans cette maison.

C'était juste un endroit douillet et confortable, avec tout ce qu'il fallait pour être heureux. Ce n'était ni trop grand, ni trop petit ; juste parfait taille, selon elle.

Elle se leva doucement, manquant de tomber à cause de ses vertiges. Elle comprit le pourquoi de cette perfusion, et son esprit le conduit vers le visage grave de cet homme qui n'avait cessé de l'observer. Elle bafoua cette image en secouant la tête et décida enfin de se lever. 

Elle avait posé les pieds sur le sol et une vague chaleur enveloppa ses petits pieds. C'est là qu'elle compris qu'elle n'était pas à Dakar, car il ne faisait pas aussi chaud dans la capitale. 

Mais malgré cette information qui venait de s'immiscer dans sa tête, Safya aimait la façon dont la lumière du coucher du soleil entrait par les fenêtres. Elle s'y rapprocha doucement et inspira profondément cet odeur de pluie qui pouvait la faire voyager à mille lieux de l'endroit où elle se trouvait.

Que c'est bon, pensait elle en oubliant instantanément la situation insolite dans laquelle elle s'était retrouvée.

- Je ne vous dérange pas ?

Elle sauta de stupeur en entendant cette voix. Cet homme qui apparaissait soudainement derrière elle, lui laissant croire qu'il était définitivement son cauchemar dans ce moment si compliquée.