Chapitre 2

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Je crois que mes journées n'ont jamais été aussi longues et aussi répétitives. Papa ne sors plus dehors. Moi non plus. Et il ne veut pas me dire pourquoi. Il reste enfermé toute la journée dans son bureau, tandis que j'enchaine les livres qui se confondent dans ma tête. J'ai l'impression d'entendre en boucle la voix des journalistes qui parlent de la catastrophe naturelle qui est en train de se produire. Ils ont beau en parler depuis une semaine, ils n'ont jamais trouvé une solution. Et la planète Terre à déjà perdu 35 secondes. Et c'est tellement énorme. Il paraît qu'au début, au tout début de l'existence de notre planète, la rotation terrestre était de 22 heures. Et la rotation à accélérer. C'est dingue.

Assise dans mon lit, relisant une dizaine de fois la même phrase de mon livre sans m'en rendre compte, j'attend que le temps passe. J'attend que la Terre tourne. Je prends mon téléphone, décidée à appeler Loïs pour qu'il me rassure un peu. 

 - Allô?

 - Allô Alizé? Ça ne va pas?

 - Bof, j'ai pas trop le moral.

 - Tu n'es pas au boulot?

 - Non. Je suis rentré à la maison.

Ce n'est pas tout à fait un mensonge. Seulement, je suis rentré à la maison depuis trois jours de chez Loïs. Pas de mon boulot.

 - Tu veux passer à la maison? Me propose il.

Si seulement je pouvais...

 - Non, c'est trop loin de chez toi.

 - Je peux venir chez toi. Tu n'as qu'à me dire où c'est. Tu ne me l'a jamais dit.

Je ne sais pas quoi répondre. Je m'imaginais juste qu'en l'appelant, il me rassurerait. Mais je suis encore plus contrarié. Mais je n'ai pas besoin de répondre, car un grand bruit répond à ma place, suivi d'un tremblement violent. Le téléphone tombe sur le sol, et j'ai juste le temps d'entendre " MAIS C'EST QUOI CA ?" avant que mon téléphone se mette à grésiller. Mon cerveau en retard comprend seulement qu'il y a un tremblement de terre. Jamais il y en à eu de si fort. Et si c'était la fin? Si la maison s'écroulait? Je roule sur le sol, suivant les conseils dans les films, et me glisse sous mon lit. Les pieds bougent, se soulevant et retombant sur le sol en tremblant. J'entends tous mes produits dans la salle de bain tomber les uns après les autres avec des bruits d'éclats de verre. Je tends ma main vers mon téléphone et arrive à le saisir. L'écran est gris saccadé de traits noir. Merde. Il est mort. Les larmes commencent à couler sur mes joues. Je ne sais pas depuis combien de temps le tremblement à commencer. Des secondes? Des minutes? Allonger son mon lit, le téléphone contre mon cœur, j'attends que ces secondes interminables se terminent. Si Loïs était blessé? Ou pire? Soudain, ma porte s'ouvre et j'aperçois les chaussures de Marie. Je sors avec difficulté de ma cachette et regarde Marie, s'agrippant à la poignée de ma porte.

 - Dieu merci tu vas bien!

Elle n'a pas le temps de parler plus qu'une nouvelle vague de forte secousse fait tomber la femme sur le sol. Je la prend par le pogner et l'aide et venir avec moi sous le lit. C'est elle qui a vérifié si j'allais bien, à ses risques. Pas mon père.

Immobile, on attend le calme en écoutant les objets de l'immense maison se fracasser au sol. Le sol s'immobilise alors. Enfin. Je remarque que ma main est serrée sur le poignet de Marie, cherchant du réconfort. Je la lâche, m'en rendant compte

 - C'est fini tu penses ? je chuchote, comme pour laisser la planète endormie.

 - Je ne sais pas.

𝟏 𝐬𝐞𝐜𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant