Ce vendredi-là était un jour d'été normal, particulièrement ensoleillé. C'était la veille des grandes vacances, j'étais encore plus de bonne humeur que d'habitude ! J'avais passé une belle dernière journée au collège, et mes amis m'avaient accompagné jusque chez moi. Nous avions gravi les marches menant aux portes de bois massif, avions parcouru un long couloir, et étions arrivés à la salle à manger. Là, nous nous étions installés devant la table de bois, et Mme Douglas, notre femme de ménage, avait apporté quatre limonades, un paquet de gâteaux, et des assiettes en verre. Nous avions goûté, étions allés jouer dehors, et je les avais raccompagnés chez eux. Jusque-là, rien d'anormal.
Mais voilà, lorsque je suis revenu au manoir, un homme m'attendait dans l'ombre d'un sapin ! Et son apparence ne m'encourageait pas à faire un pas de plus à l'intérieur du parc. Il avait des cheveux roux et longs en bataille, des yeux marron et un visage à l'apparence hargneuse. On aurait pu croire qu'un vampire se tenait devant moi, mais je ne croyais plus depuis longtemps à ce genre d'histoires. D'autant qu'il n'avait pas de grandes canines...
Il avait dû attendre longtemps. Dès qu'il me vit, il s'avança rapidement vers moi. Il portait un costume à queue de pie rouge, un pantalon de velours noir, et une chemise blanche. Il paraissait assez costaud, et me cria :
— Bonjour, jeune homme ! Je suis Yan McKline, le directeur de l'École des Éléments ! J'ai tout plein de sucreries pour toi !
Non mais, pour qui me prenait-il ? Je l'entendis maugréer :
— Rho, ça ne marche jamais, avec les Terriens... Il va encore falloir que je lui coure après !
Je remarquais alors un cercle de feu de quelques centimètres de diamètre retenu par une chaîne de métal au cou de l'homme. Il dégageait une chaleur intense (elle arrivait jusqu'à moi alors que je me trouvais à bonne distance... ). Ça plus tout le reste, je fus saisi de panique.
Je partis à toutes jambes dans les rues, sentant le souffle brûlant de mon poursuivant juste dans ma nuque. Je sautai la barrière d'un champ, courus dans les épis de blé une dizaine de minutes, et me réfugiai enfin dans une grange, derrière des bottes de foin entassées. Ne sentant plus mon assaillant si près, je crus l'avoir distancé et m'accordai quelque répit.
Soudain, il surgit derrière moi, et m'agrippa par le bras ! Une bourrasque de vent balaya la grange, et il fut violemment propulsé contre un mur. À cet instant, je m'évanouis.
Quand je me réveillai (si l'on peut dire, car je me sentais terriblement fatigué !), je n'étais ni dans la grange, ni dans le parc du manoir, ni dans mon lit... Je me trouvais dans une salle que je ne connaissais pas, aux murs couverts de mousse, de lierre, de lichen et de fleurs. Je me trouvais sur un lit confortable et en déduisis que cette pièce devait être... une chambre. Étrangement, je n'avais pas l'impression d'être sur Terre. Un mouvement furtif dans la végétation me fit tourner la tête, mais je ne vis rien. J'avais sans doute eu une hallucination. Après tout, je venais de me faire enlever, j'étais seul, perdu, épuisé...
Puis j'entendis des voix dans le couloir que j'imaginais se trouver de l'autre côté de la cloison végétale. Je fermai précipitamment les yeux, me concentrant pour entendre ce qui se disait. La voix rauque de l'homme à la queue de pie semblait parler à une femme jeune, qui devait avoir vingt ou vingt-cinq ans. Ils se rapprochaient.
Soudain, les deux personnages entrèrent par une porte que je n'avais pas remarquée. Ayant déjà vu Yan McKline, je m'intéressai plutôt à la jeune femme qui se tenait devant moi. Elle avait de longs cheveux ondulés bruns, des yeux marron, et elle portait une blouse assortie couleur châtaigne. Sur sa blouse était marqué : « Lola Abrictul, Directrice de l'Hôpital des Éléments ». Un cercle de terre était suspendu par un cordon à son cou. Sur cette terre poussaient de tout petits arbres, qui disparaissaient puis repoussaient. Elle devait avoir un don pour diffuser l'énergie autour13d'elle car quand elle s'approcha de moi, je me sentis en pleine forme, mais dès qu'elle s'éloigna de plus d'un mètre, la fatigue m'écrasa de nouveau. Elle dit à Yan McKline :
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Léo Wixtair contre le Fils des Quatre Eléments
FantasyA 14 ans, enlevé par une créature à la sortie du collège, Léo Wixtair est propulsé dans un monde peuplé d'êtres qui contrôlent chacun l'un des Quatre Eléments. Des monstres stupéfiants et sanguinaires menacent les nouveaux amis de Léo. Pour les prot...