Le Deal Parfait

Chapitre 7 - Maya

Est-ce que je suis surprise d'avoir pu assister à un drama digne d'un teenage movie avec en acteurs principaux le capitaine de l'équipe de hockey et une meuf type barbie doll ? Non. Est-ce que je suis surprise de voir ce fameux capitaine de l'équipe de hockey traverser la bibliothèque et marcher droit vers moi avec un air qui dit "Je vais te défoncer" juste après? Oui.

Alors que je baisse la tête et prie de toutes mes forces pour disparaitre d'un claquement de doigt. Malheureusement, du coin de l'oeil je peux déjà le voir arriver à ma hauteur. Il tire la chaise à côté de moi et s'assoit sans aucune grâce dessus. Il retire un écouteur de mon oreille et me fusille du regard. C'est bien la première fois qu'il m'adresse un regard pareil, à chacune de nos rencontres il m'a toujours adressé son sourire stupide. Même si je ne me laisse pas intimider par cette brute de presque 2m, je sens une petite partie de moi qui est complètement en train de paniquer au vue de la situation dans laquelle je me trouve. 

- Je peux t'aider ? Je demande aussi calmement que possible, mes yeux rencontrant les siens.

- Oui.

J'attends la suite de sa phrase mais elle ne vient pas. J'inspecte l'énergumène en face de moi pour la première fois depuis qu'il est intervenu dans ma vie. Il a le visage marqué par la fatigue, les yeux rouges, les cheveux bruns humides comme s' il sortait de sa douche et la cicatrice sur son sourcils gauche ne laisse aucun doute sur son passe-temps favori.

- T'es au courant de la rumeur qui circule ? demande-t-il en me sortant de ma contemplation.

Mon cerveau prend le temps de dix longues secondes pour assimiler sa demande. Je ne m'attendais pas à ce qu'il réouvre la bouche avant d'avoir disparu de mon champs de vision. Une fois l'information reçue, je lutte autant que possible pour ne pas lui rire au nez. Non mais pour qui il se prend ?

- Excuse-moi, Ô grand capitaine, mais ma vie ne tourne pas autour de celle des sportifs de ton genre. J'ai ma propre barque à mener, une vie à faire, un avenir à construire. Donc non, je ne sais pas de quoi tu parles.

C'est faux. 

À 100% faux. Depuis 2 jours la rumeur comme quoi le fameux Edward Williams ne serait plus sur le marché des célibataires, tourne en boucle sur tout le campus. Si avant son nom n'était qu'un lointain écho des actualités sportives de l'université, depuis une semaine j'entends plus parler de lui que de mon propre copain. Ce qui n'est franchement pas agréable. 

- Tu mens.

Comment sait-il que je mens ? Je ne suis pas la pro du mensonge mais je considère savoir mentir un minimum. Peut-être que c'était une technique pour me griller ? Et si en disant ça et en ne lui donnant aucune réaction il avait donc bien vu que je mentais ? Et si... Il m'enlève mon autre écouteur et me prend mon téléphone des mains. Je tourne vivement ma tête vers lui et le fusille du regard.

- Rends moi mon téléphone, j'ordonne en essayant de garder un volume sonore respectable dû au lieu où nous nous trouvons.

- Non. Tant que tu ne m'auras pas expliqué de quoi parle cette putain de rumeur.

- Chuuut, je souffle immédiatement après son éclat de voix, observant autour de moi pour voir s' il n'a dérangé personne. Tu fais chier, je grince des dents alors qu'un rictus se dessine sur son visage.

Je me lève et lui fait signe de me suivre. Il m'adresse son sourire publicitaire comme il sait si bien les faire et me rend mon téléphone avant de se lever à son tour pour me suivre. Je nous amène hors de la bibliothèque, dans un couloir un peu reculé puis me place face à l'ogre qui me suit.

- Simple question avant de répondre à la tienne, je commence en fronçant les sourcils. Pourquoi me demandes-tu ça, à moi ?

- Parce que si mes amis étaient au courant ils m'en auraient parlé, dit-il directement. Et je t'ai vu ici donc j'ai fait au plus rapide pour avoir des réponses.