Le Deal Parfait

Chapitre 1 - Maya

Les rayons du soleil me tiennent suffisamment éveillés pour ne pas que je sombre dans un sommeil profond. Le bruit des vagues qui s'écrase contre le sable me berce doucement. Ses doigts glissent le long de ma peau nue et son souffle me caresse le visage. Ces moments-là sont ceux que je chérie le plus quand nous sommes en hiver, enfouies sous nos couettes à des centaines de kilomètres l'un de l'autre.

- Bébé, il va être l'heure de rentrer, murmure Joan à mon oreille, comme si je devais être la seule à l'entendre.

- Je n'ai pas envie de partir, je grogne en me cachant le visage sous mes mains.

- Je sais, moi non plus, rigole-t-il en se redressant. Mais ta mère risque de me découper vif si je ne te ramène pas à l'heure pour ta propre fête d'anniversaire.

Je soupire lourdement, encore assoupie. Le sable et le sel de la mer collés à ma peau me poussent à me lever pour vite retrouver le bonheur d'une douche après une après-midi à la plage. Je range mes affaires et nous partons main de la main de l'endroit où nous venons de passer les 4 dernières heures. 

Une fois chez moi, je peux reconnaître le brouhaha familier de la préparation de mon anniversaire. La voix de ma mère donnant des directives se distingue des voix de mes frères et de mon père qui obéissent tous en ricanant. Ma grand-mère doit surement suivre l'agitation en commentant les moindres faits et gestes de ma mère et mon grand-père doit sûrement dormir sur le canapé ou regarder la scène d'un air amusé. Chaque année je passe le summer break dans ma maison d'enfance chez mes parents, l'occasion pour Joan et moi de nous retrouver. Depuis maintenant 2 ans nous étudions dans deux universités différentes, nous imposant une relation à distance pour le moins... tumultueuse. Mais malgré tout, nous nous aimons et profitons de chaque instant ensemble. 

- Tu viens ?

Joan entre dans la salle de bain avec son sourire espiègle. Je ne me fais pas désirer plus longtemps et le suis dans la salle de bain avant de verrouiller la porte. Ses lèvres rencontrent les miennes soudainement, sans délicatesse, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire nous nous retrouvons nus, sous l'eau de la douche, s'embrassant avec passion.

- Maya, crie mon petit frère à travers la porte nous faisant sursauter. Joan arrive à quelle heure ? Parce que j'aimerais bien lui emprunter sa voiture pour aller chercher Sofie. Elle veut que je passe d'ici 20 minutes et

- Mes clés sont dans la chambre de ta sœur, répond Joan tout en glissant sa main vers mon entre-jambe, son regard bloqué sur mon visage et observant chacune de mes réactions.

- Oh, salut mec. Attends depuis quand... je veux pas savoir, vous me dégoutez, merci mec ! râle mon petit frère en s'éloignant de la pièce.

- T'es vraiment

- Quoi ? dit-il en glissant son doigt contre mon clitoris me coupant dans ma phrase. J'entends pas je suis quoi ?

Il continue ses mouvements, me faisant frissonner de plaisir. Il enlève soudainement sa main et se met à se rincer, comme si de rien était. Presque en train de siffler joyeusement. Je le fusille du regard avec toute la crédibilité que je peux avoir, la peau rougit par le soleil, les cheveux humides et en pétard.

- Joan. Tu as intérêt à finir ce que tu as commencé.

- Qu'est-ce que j'ai commencé ? ricane-t-il en se passant l'eau sur le visage, avec son éternel sourire de tombeur. 

- Ça.

Je saisis sa main et la pose sur mon entre-jambe sans hésiter. Son regard pétille immédiatement et il ne tarde pas avant de me plaquer contre la paroie glaciale de la douche et de m'embrasser sauvagement. C'est comme ça que j'aime mes journées d'anniversaire. Du soleil, ma famille, mon petit-ami et une tonne d'orgasmes.

La soirée est douce, l'ambiance est à son comble et c'est bientôt l'heure du gâteau. Ma famille a invitée quelques amis d'enfances à venir à la maison et nous nous retrouvons vite autour d'une table à discuter du bon vieux temps et de tout ce qui a pu nous arriver depuis que nous sommes partis d'ici. J'explose de rire à l'anecdote que raconte ma mère sur des amis de primaire, l'époque où nous nous battions entre nous pour savoir qui aller être l'amoureuse numéro une du plus beau de l'école.

- Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire...

Ça y est, nous y sommes. Le moment le plus gênant sur terre. Celui où tout le monde chante en te regardant, celui où tu ne sais pas quoi faire à part attendre. Ce moment que j'aime malgré tout car c'est à ce moment précis que j'observe tous les gens que j'aime et que je peux profiter d'une journée où nous sommes tous réunis.

- Souffle tes bougies ma jolie fleur, me dit ma grand-mère en me serrant la main.

C'est les yeux pleins de larmes que je lui rends son sourire plein de tendresse et que je me penche vers le gâteau que ma mère m'a préparé. Je les aime plus que tout au monde. Je suis infiniment reconnaissante de les avoir près de moi. Je n'ai pas de vœux à faire et pourtant j'aime faire celui que je fais. Cette année je fais le même vœux que chaque année en soufflant les bougies, celui d'être heureuse.